Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

« J’achète un livre franco-ontarien » : une culture vivante et présente

Crédit visuel : Jurgen Hoth – photojournaliste 

Article rédigé par Joelluc Liandja — Journaliste

L’initiative « J’achète un livre franco-ontarien » célèbre son dixième anniversaire cette année. Déployée en Ontario, son but est de promouvoir la littérature franco-ontarienne, principalement entre le 1er et le 24 septembre. Cette période, dite de l’avant, vise à mettre en valeur la journée du 25 septembre, dédiée à la célébration de la communauté francophone de l’Ontario et de son patrimoine culturel.

L’idée vient de Mireille Messier, animée par une volonté de susciter de l’intérêt pour toute la chaîne du livre, de la création au lectorat, en passant par les librairies, explique Martine Noël, membre de ce projet. Le but initial était de trouver une dimension inclusive dans la littérature, en s’inspirant de la journée du 12 août J’achète un livre québécois

Noël souligne que la passion de la littérature est l’élément principal qui rassemblait l’ensemble des membres autour de cette vision, sans intention première de collaborer avec les maisons d’édition ou les associations d’auteur.trice.s spécifiques, encore moins des milieux corporatifs.

Pour rendre cette période vivante et attractive, explique Noël,  le collectif a mis sur pied une méthode originale : le calendrier de l’avant . Ce dispositif propose chaque jour, du 1er au 24 septembre, de lire un livre issu de la variété d’œuvres littéraires franco-ontariennes, dans le cadre de l’activité « Je lis un livre franco-ontarien ». 

Le terme calendrier de l’avant  est un jeu de mots choisi en référence à la tradition du calendrier de l’avent,  où l’on  propose des chocolats tous les jours du  1er au 24 décembre, en marge de la fête de Noël, précise Noël.

Difficile de se frayer un chemin

« La littérature franco-ontarienne peine encore à bénéficier des  promotions aussi prestigieuses que celles des ouvrages québécois, mais j’ai  confiance en la journée du 25 septembre, qui constitue à mes yeux une vitrine artistique et culturelle sur laquelle peuvent s’appuyer ces créations littéraires », confie Noël. 

Malgré l’engagement du collectif à trouver des solutions, le milieu littéraire francophone est confronté à des défis en Ontario parce que les livres franco-ontariens ne sont pas identifiés dans les catalogues des librairies, contrairement aux  ouvrages québécois qui bénéficient d’une meilleure visibilité, déplore Noël.

Diplômée de l’université d’Ottawa (U d’O), elle a soutenu sa thèse en littérature franco-ontarienne. Ce qui lui permet d’affirmer que la littérature franco-ontarienne n’est pas uniquement un livre qui parle de l’Ontario ou qui brandit l’appartenance à la culture franco-ontarienne.

Elle est plurielle et universelle, tant dans ses termes que dans son approche, enrichie par des plumes issues de partout dans le monde, affirme l’uOttavienne. Elle invite particulièrement la communauté étudiante à s’imprégner du multiculturalisme de la littérature franco-ontarienne.

Lire en français, un appui essentiel

La lecture des ouvrages en français occupe une place centrale dans la vie étudiante de Elias Boulos. L’étudiant en lettres françaises et en éducation précise que  la plupart des références de ses cours proviennent de la littérature française et de la littérature francophone canadienne. « Ces œuvres littéraires constituent un soutien précieux dans mon cheminement professionnel en tant que  futur enseignant », souligne Boulos

Il avoue tirer principalement ses inspirations d’une des œuvres de Philippe Aubert de Gaspé intitulée l’Influence du livre, considéré comme le premier roman canadien en français, ainsi que des autres ouvrages en français pour enrichir ses connaissances littéraires.

Inscrite en baccalauréat en sciences sociales, spécialisée en criminologie à l’U d’O, Tiana Drey admet ne pas connaître l’initiative J’achète un livre franco-ontarien, mais elle affirme lire régulièrement  la littérature des francophones de l’Ontario.

«Je lis beaucoup et j’achète toujours des livres des auteurs Franco-Ontariens. D’ailleurs, certain.es professeur.e.s nous recommandent souvent de consulter ou d’acheter des ouvrages en français que nous trouvons dans les bibliothèques et librairies de la place. »

-Tiana Drey-

Parmi ces magasins de livres, la Librairie du Soleil où nous avons rencontré Jean-Philippe Guy, copropriétaire de la librairie. Il déplore le fait que malgré les recommandations et exigences des professeur.e.s, notamment du département de français de l’U d’O, la communauté étudiante fréquente rarement les maisons de livres.

Noël souligne les efforts de plusieurs auteur.rice.s franco-ontarien.ne.s de la chaîne du livre et salue particulièrement l’engagement de certaines librairies francophones qui mettent en valeur des ouvrages soigneusement sélectionnés. Elle cite notamment Le coin du livre à Orléans et la Librairie du soleil, située au Marché By à Ottawa.

À l’occasion du cinquantième anniversaire du drapeau franco-ontarien, célébré le 25 septembre 2025, Guy indique que des activités telles que des présentations de livres et des séances de dédicace sont au programme. 

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire