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Procrastination

« Je suis un fils de pute dérangé! » – Rob Ford

Web-Rotonde
11 novembre 2013

– Par Les Fauteux de Troubles –

Prenant en considération que cette édition de La Rotonde paraîtra le 11 novembre, soit au moins quatre jours suivant le dépôt de notre article, il est fort probable que de nouveaux éléments viennent démentir nos prétentions, ou au contraire, ce qui serait terrible en soit, les confirment.

Puisque vous lisez La Rotonde, vous devriez être relativement au courant des nouveaux développements de l’actualité. Ainsi, vous êtes probablement déjà tous au courant de la nouvelle « choc » de la semaine dernière, nouvelle nous « apprenant » que le maire de la plus grosse ville du Canada, la Ville Reine, Toronto, a fumé du crack. Il n’est pas question de marijuana ou de cigarettes de contrebande. On parle de crack, la « cocaïne des pauvres ». Plusieurs usagers de drogues dures regardent de haut les accros au crack ; c’est peu dire sur l’opinion générale de la population envers ce fléau. Rob Ford avait cependant une excellente justification relativement à sa consommation : il était saoul, complètement défoncé et incapable de décider clairement. Semblerait même que The Walking Dead l’ont contacté pour un rôle de zombie figurant dans un Dunkin Donuts. Au surplus, parait-il que nous devrions pardonner cet acte, puisqu’il fut commis dans le passé ; ce n’est pas comme s’il fumait sa pipe durant l’entrevue de sa confession, ça mérite donc de la compréhension.

Il est difficile de rajouter des commentaires qui n’ont pas déjà été mentionnés par John Stewart du Daily Show ou même par Stephen Colbert du Colbert Report. Déjà qu’en tant que Canadiens nous avons la réputation d’envergure internationale d’être trop polis et tolérants (c’est-à-dire d’être mous), nous rajoutons maintenant à cet amalgame de préjugés une acceptation réticente de la consommation de drogues dures par nos dirigeants politiques. Au moment d’écrire ces lignes, Rob Ford a avoué depuis quelques jours déjà sa consommation, et il est toujours en poste. Sans vouloir faire le procès des mauvaises décisions, un McDonald’s n’hésiterait pas une seule seconde à montrer la porte à un cadre ayant consommé, par exemple, de la marijuana, puisqu’en plus d’être illégale, cela comporte le risque d’affecter les performances du cadre et surtout de ternir l’image de la compagnie. Ceci considérant qu’un McDonald’s vend des produits objectivement nocifs pour la santé. Pourquoi donc tolérons-nous un seul instant que le maire de la métropole canadienne reste en poste à la suite de ces révélations?

Bien évidemment, vous êtes tentés de répondre que nous n’y pouvons rien, n’étant pas citoyens de Toronto, la plupart d’entre nous n’étant même pas citoyens ontariens. Il est effectivement vrai que nous n’avons pas le droit de vote concernant les dirigeants de cette ville, il est vrai que nous n’avons, à première vue, pas l’intérêt juridique nécessaire pour participer aux assemblées générales de cette ville et, qu’au final, les attitudes de ce maire n’ont pas de conséquences politiques directes dans notre région. Malgré tout, Rob Ford constitue l’image publique de la ville de Toronto, qui juridiquement est une « créature » de son gouvernement provincial, une province qui est membre de la fédération canadienne. En tant que citoyens du Canada, nous sommes tous citoyens de la même fédération et nous avons droit à ce que nos dirigeants et nos représentants agissent dans l’intérêt de tous. Alors, on vous demande, l’image que Rob Ford projette du Canada nous représente-t-elle? Si nous tolérons ces agissements docilement sans rien faire, oui.

Mais bon, puisque cette question n’est pas en lien avec les frais de scolarité, nous ne voyons pas l’intérêt d’aller se geler le cul tout nu dans la rue.

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