#JeLisFranco : une valorisation de la plume franco-ontarienne
Crédit visuel : Hidaya Tchassanti – Directrice artistique
Article rédigé par Charlie Correia – Journaliste
Plusieurs journées thématiques sont organisées tous les ans pour mettre en lumière la culture francophone et la littérature des provinces canadiennes. Les livres québécois sont célébrés le 12 août, tandis que les livres néo-brunswickois sont valorisés le 21 septembre. Qu’en est-il de la littérature franco-ontarienne ?
« J’achète un livre franco-ontarien » est une initiative de Mireille Messier, autrice jeunesse et artiste de voix hors champ, qui a lieu le 25 septembre de chaque année depuis 2015. L’autrice explique s’être inspirée de la journée du 12 août au Québec et avoir pris l’initiative de désigner une journée pour la lecture franco-ontarienne, dans le but de faire connaître cette culture au reste du monde. C’est en 2021 que l’autrice Marie-Josée Martin s’est jointe à Messier pour l’organisation de cette journée.
Célébration et reconnaissance
La date du 25 septembre n’a pas été choisie aléatoirement. En effet, d’après le site Mon Drapeau Franco, cette journée marque l’anniversaire du premier levé du drapeau franco-ontarien à l’Université de Sudbury en Ontario, en 1975. Ce n’est toutefois qu’en 2010 que cette journée officielle a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée législative de l’Ontario : c’est à ce moment qu’a été reconnu l’apport de la communauté franco-ontarienne à la vie culturelle, historique, sociale, économique et politique de la province.
D’après Messier, la mise en place de cette journée est un geste concret de la province en soutien à la communauté franco-ontarienne. L’autrice juge que l’importance de cette initiative n’est pas à prendre à la légère, puisque la communauté franco-ontarienne demeure culturellement minoritaire. « Les personnalités franco-ontariennes, soit les chanteur.se.s, les comédien.ne.s et les acteur.ice.s sont connu.e.s grâce aux médias sociaux, mais ce n’est pas le cas des auteur.ice.s. », soutient Messier.
Bien qu’il soit important de faire connaître les auteur.ice.s de l’Ontario français, poursuit Messier, il est tout aussi important de les supporter par le biais d’achats. C’est ainsi, d’après elle, que peuvent survivre les auteur.ice.s et les maisons d’éditions franco-ontariennes : « si on n’achète pas, si on ne soutient pas les maisons d’édition, les auteur.ice.s ne pourront pas vivre de leur plume, » affirme-t-elle.
Le site web de l’initiative comporte un calendrier de l’avent pour les livres franco-ontariens. Selon Messier, le calendrier « crée de l’intérêt » et un élément de surprise : les auteur.ice.s affiché.e.s ne sont pas dévoilé.e.s d’avance. Messier soutient que les livres proposés sont de tous genres et abordent tous les sujets ; il y en a donc pour tout le monde.
Une initiative qui porte ses fruits
Selon l’Association des auteures et des auteurs de l’Ontario français (AAOF), les résultats de cette initiative sont notables. Depuis les débuts du projet en 2015, les participant.e.s sont invité.e.s à publier sur les réseaux sociaux leurs lectures et achats de la journée en utilisant le mot-clic #JeLisFranco. En 2015, environ 600 personnes y ont participé.
En 2019, l’AAOF, souhaitant aller plus loin et quantifier la rentabilité de cette journée, a demandé aux libraires et aux maisons d’édition franco-ontariennes de participer à un recensement de ventes. Selon les résultats de la campagne, seulement la moitié des interpellé.e.s ont partagé les résultats de vente : un total de 264 livres auraient été vendus. Jean-Philip Guy, directeur de la Librairie du Soleil à Ottawa, affirme que les ventes des livres d’auteur.ice.s franco-ontarien.e.s sont habituellement basses, mais qu’elles augmentent en vue des célébrations du 25 septembre.
Ceux et celles qui veulent participer à l’initiative sont invité.e.s à consulter le site web dédié et à parcourir le calendrier de l’avent. Celui-ci sera mis à jour quotidiennement jusqu’au 24 septembre. Les intéressé.e.s sont également appelé.s à se déplacer en librairie et à partager leurs trouvailles sur les réseaux sociaux en utilisant le mot-clic #JeLisFO.