Crédit visuel : Élodie Ah-Wong- Directrice artistique
Article rédigé par Lê Vu Hai Huong — Journaliste
Des subventions pour plus de projets destinés aux jeunes francophones de l’Ontario. Le Ministère ontarien des Affaires francophones a dévoilé, le 10 septembre dernier, une liste de 71 initiatives retenues dans le cadre du Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO). Parmi les bénéficiaires, on compte la Zoovernance de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et l’initiative « Bonjour Printemps » de Francophonie en fête.
Pour la deuxième année consécutive, le ministère ontarien des Affaires francophones alloue une somme de 3 millions de dollars à 71 projets, soit 2 projets de moins que l’année dernière. Introduite en 2017, cette initiative vise notamment à renforcer la formation de la main-d’œuvre francophone, accroître son recrutement et élargir le nombre de services en français.
Mélina Leroux, directrice générale de la FESFO, souligne que les enveloppes de 50 000 dollars maximum offrent à plusieurs organismes l’occasion d’obtenir des financements. Pour elle, ces fonds peuvent servir à soutenir des projets spécifiques ou à appuyer des organisations en phase de démarrage.
Selon Liz Tuomi, porte-parole du Cabinet de l’honorable Caroline Mulroney, présidente du Conseil du Trésor et ministre des Affaires francophones, ce financement entraîne des retombées positives, dont une participation accrue et un leadership renforcé chez les jeunes francophones en milieu minoritaire.
Rendre la gouvernance ludique
L’initiative Zoovernance de la FESFO est un jeu qui s’adresse aux jeunes de la 9e à la 12e année. Il permet de comprendre la gouvernance d’un organisme sans but lucratif de façon ludique, indique Leroux. Elle déduit ainsi qu’on évite une formation de trois heures avec des consultant.e.s et des termes « vraiment intenses ». La directrice générale précise que les 49 000 dollars reçus par le canal du PAFO, vont permettre à l’organisme d’explorer des projets qui ne font pas partie de leur programmation régulière.
Par ailleurs, Marie-Claude Bisson, présidente de la FESFO, confirme que cette subvention offre un accès élargi à plusieurs services et des opportunités permettant aux jeunes de s’épanouir pleinement en français.
Jack.org, l’un des 71 projets bénéficiaires du PAFO, dont l’objectif est d’autonomiser les jeunes francophones d’Ottawa en axant sur la santé mentale et le sentiment d’appartenance. Source de l'image: site internet de Jack.org
Francophonie en Fête : émergence de jeunes talents
Jacques Charette, directeur général de Francophonie en Fête, précise que son organisme a également reçu une enveloppe de 49 000 dollars pour l’édition 2025-2026, légèrement en dessous des 50 000 dollars de l’année précédente.
D’après le site du gouvernement provincial, ce financement est destiné au projet « Éclosion de jeunes talents francophones : une célébration culturelle intergénérationnelle ». Charette indique que cette subvention permettra de réaliser l’intégralité de la programmation de la cinquième édition de leur événement Bonjour Printemps, prévue en mars 2026.
L’initiative prévoit l’implication de jeunes artistes francophones du secondaire et des étudiant.e.s qui participeront aux premières parties de spectacles professionnels, après avoir suivi des ateliers et des sessions pratiques, explique Charette.
Un processus qui divise
Malgré le soutien apporté, les organismes bénéficiaires soulignent à La Rotonde les défis liés aux contraintes administratives du PAFO, notamment concernant le calendrier et la complexité des demandes.
Bien que la directrice générale de la FESFO indique que le processus de demande est relativement simple et proportionnel au montant des fonds reçus, le directeur général de Francophonie en Fête a qualifié la demande de complexe et très longue à remplir.
“Cela nous a pris quelques mois pour compléter le processus, à cause notamment de l’exigence de fournir des lettres de recommandation avec des dates exactes, correspondant au projet PAFO.”
-Jacques Charette-
Un autre défi réside dans la chronologie du financement, révèlent les organismes bénéficiaires. En pratique, la FESFO ne peut entamer son projet qu’à partir du 1er octobre, après réception de la subvention, explique Leroux. Elle doute que les cinq à six mois restants suffisent pour réaliser, évaluer et soumettre le rapport du projet avant le 31 mars 2026.
De son côté, Charette constate que le PAFO exige que les projets soient innovants et de courte durée. Selon , cela rend difficile l’obtention d’aide pour des projets qui visent le long terme. Leroux propose d’améliorer le calendrier des soumissions afin de donner plus de temps pour la planification et la réalisation des projets, suggérant de passer à des dates d’automne plutôt que de fin mai pour les projets de l’année financière 2026-2027.
Concernant les fonds non dépensés avant le délai, la directrice générale de la FESFO précise que le ministère peut demander leur remboursement. L’organisme a déjà vécu cette situation, et cela a eu un léger impact sur une demande, explique Leroux .