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Arts et culture

La chorale de l’Université d’Ottawa enflamme l’église St. Joseph avec son concert « Phoenix »

Crédit visuel : Jurgen Hoth – photojournaliste

Article rédigé par Joelluc Liandja – Journaliste

Célébrer le renouveau et le triomphe humain : tel était l’objectif du concert de fin de semestre d’automne de la chorale de l’Université d’Ottawa (U d’O), présenté le 30 novembre 2025 à la St Joseph’s Church. Intitulée Phoenix, la performance, dirigée par le directeur musical Robert Filion, a réuni des membres de la communauté universitaire ainsi que des personnes externes. L’événement a mis en lumière la vitalité artistique bilingue de l’U d’O à travers un répertoire axé sur la résilience et la renaissance.

L’ensemble du concert s’est articulé autour de la thématique: le phoenix. Selon Filion, il s’agit d’un symbole d’un oiseau de feu et de renaissance. La première partie de la soirée s’est ouverte avec le Gloria de John Rutter, « une œuvre qui célèbre la gloire divine et humaine », a confié Filion. S’ensuivait le Triumph of the Spirit de Srul Irving Glick, qui a narré la victoire sur l’adversité, tout en transmettant un message de persévérance et d’espoir . « C’est vraiment ce qu’on essaie de donner comme message à tout le monde : même dans l’adversité ou dans les difficultés, on arrive à foncer », a-t-il confié.

Accompagnée de l’orchestre de la chambre d’Ottawa, dirigé par Emmanuelle Lambert, la chorale a navigué entre plusieurs langues dans son registre musical, notamment le français, l’anglais, le latin et l’allemand. Cette performance s’inscrit dans une dynamique de continuité, marquée par une collaboration régulière entre la chorale et les ensembles orchestraux. 

Selon Filion, un concert commun réunit tous les deux ans entre 120 et 140 choristes et une cinquantaine de musicien·ne·s de l’orchestre étudiant du département de musique de l’U d’O. Il souligne que cette collaboration favorise des projets ambitieux et soutient une pratique artistique exigeante, tout en respectant les contraintes académiques et professionnelles des participant·e·s.

Inclusive et bilingue

Fondée pour offrir un espace de collaboration à la communauté universitaire, la chorale de l’Université d’Ottawa joue un rôle central dans la vie culturelle et artistique du campus. Filion, elle est avant tout un lieu de connexion humaine : « Quand on chante, on doit chanter ensemble, on doit respirer ensemble. » Il rappelle que certaines études montrent que le rythme cardiaque des choristes tend à s’harmoniser au fil des répétitions, créant ainsi, souvent sans que l’on s’en rende compte, un véritable sentiment de communauté.

Filion affirme que la chorale incarne un lieu où se conjuguent passion artistique, engagement communautaire et célébration du bilinguisme, enrichissant la vitalité culturelle de l’Université d’Ottawa et de la région.

La chorale reflète aussi l’esprit bilingue du campus, avec des répétitions menées en français et en anglais. « Environ 60 % en anglais et 40 % en français », précise Filion, soulignant que cette alternance influence directement le choix des œuvres et illustre la diversité culturelle de l’Université d’Ottawa.

" Parmi nos projets majeurs de la saison figure une œuvre de quarante minutes inspirée de la légende francophone de la chasse-galerie. Ce choix reflète notre volonté de proposer un répertoire à l'image de la pluralité linguistique de l’U d’O."

- Robert Filion -

Filion souligne que la chorale est ouverte à toute la communauté universitaire, à condition de savoir lire la musique, afin d’assurer la qualité du travail collectif et la continuité des projets d’ensemble. Il rappelle que les participant·e·s proviennent de profils variés, notamment un nombre important d’étudiant·e·s international·e·s inscrits à un programme de baccalauréat, de maîtrise ou de doctorat. Souvent déjà familiarisé·e·s avec le chant ou les instruments, ces membres trouvent dans la chorale un espace artistique qui leur permet de rompre l’isolement académique, tout en contribuant à un recrutement jugé de grande qualité, selon le directeur musical.

Un public ému

Le public présent au concert a salué la performance de la chorale. À la sortie, de nombreux.ses spectateur.rice.s ont souligné la force émotionnelle dégagée durant la soirée. Michelle Chaba, venue soutenir une collègue de travail, en témoigne : « c’était plus qu’une expérience; les chants, je les ai ressentis dans mon corps. »

Chaba estime également qu’il est important pour une institution universitaire de proposer des initiatives à l’image de la chorale de l’U d’O, et de préserver cette tradition qui, selon elle, a tendance à se perdre. Elle félicite l’U d’O d’investir dans la chorale, de quelque manière que ce soit.

Filion à son tour, a remercié ce public qu’il qualifie de fidèle, tout en rappelant que la chorale présente deux concerts chaque année universitaire, à l’automne et au printemps. Il précise que le calendrier s’articule autour d’une répétition hebdomadaire, alignée sur le programme annuel de l’U d’O. Selon lui, cette organisation permet de conjuguer accessibilité et rigueur, en attirant des chanteur·euse·s désireux de s’engager artistiquement sans multiplier les prestations.

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