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Arts et culture

Une réouverture stratégique pour la GAO

Rédaction
8 juillet 2020

Crédit Visuel : Diane Woodward

Par Clémence Roy-Darisse – Journaliste

Après 18 semaines de fermeture temporaire, la galerie d’art d’Ottawa (GAO) rouvrira ses portes au grand public le 9 juillet. L’entrée reste toujours gratuite, mais une réservation en ligne est nécessaire. Des mesures sanitaires seront mises en place pour favoriser un accueil sécuritaire et chaleureux pour tous. La Rotonde discute des modalités avec Alexandra Badzak, directrice et cheffe de la direction de la GAO et Véronique Couillard, responsable des relations médiatiques francophones de la GAO. 

Afin de favoriser la sécurité de tous, les plages horaires de 10h à midi seront accordées aux personnes âgées et aux personnes dont le système immunitaire est affaibli. Le port du masque est maintenant obligatoire pour toute personne dans un lieu public intérieur en Ontario ; la GAO offrira ainsi des masques gratuits à l’entrée pour les gens qui n’en ont pas. 

Les visiteur.euse.s peuvent entrer par la porte du 10 Daly Avenue seulement. Le musée sera fermé les lundis et mardis pour permettre le nettoyage ; les heures d’ouverture seront aussi modifiées de 10h à 18h du mercredi au dimanche. Le nombre maximum de visiteur.euse.s dans le musée sera de 40 et la visite devrait durer deux heures au maximum. 

Le café Jackson sera ouvert comme à son habitude, mais les visiteur.euse.s pourront consommer leur café sur la terrasse extérieure seulement. 

La GAO devait attendre le feu vert du gouvernement de l’Ontario, ainsi que de la Ville d’Ottawa pour amorcer sa réouverture. L’ouverture des musées faisait partie de la phase deux du programme de réouverture du gouvernement de l’Ontario. « Nous avons choisi une date qui nous permettait de prendre toutes les précautions nécessaires pour une visite sécuritaire pour le public et les employés », explique Badzak. Le 8 juillet, la GAO ouvrira en priorité aux travailleurs de première ligne, afin « d’honorer les personnes extraordinaires du système de la santé et les producteurs de nourriture qui nous ont aidé à traverser la crise et à rester en santé pendant le confinement », souligne la directrice de la galerie. « Si quelqu’un a besoin du répit et de l’inspiration qu’une galerie d’art peut procurer nous croyons que c’est eux ! », affirme-elle. La galerie rouvrira le 9 juillet pour le grand public.

Un zèbre pour illustrer les deux mètres 

Bien que l’accueil se veuille sécuritaire, la GAO fait de son mieux pour rendre les mesures de distanciation plus amusantes. À l’entrée, une oeuvre géante d’une artiste de leur collection a été reproduite. Cette dernière est d’une longueur de deux mètres figure au sol et représente un zèbre avec un grand sourire. 

« On a essayé de rendre ça un peu plus amusant », s’exclame Couillard. Bien que la GAO doive limiter le nombre de personnes entrant, Couillard espère « ne pas être obligé de refuser des gens. » Elle confie que la GAO reste un espace public important pour la ville d’Ottawa, « un refuge » pour certaines personnes, notamment dans des contextes de vagues de chaleur. 

117 jours de fermeture

L’entrée à la GAO étant gratuite, la fermeture a eu des impacts notables. Badzak raconte qu’ils « ont plusieurs unités commerciales qui supportent leur mission ; plus particulièrement leur programme de location des espaces et d’événements, en plus du magasin de la galerie et de la galerie annexe. Ces unités commerciales ont été directement impacté et vont peut-être continuer de l’être pour un moment. » 

Afin de préparer une réouverture stratégique, Badzak et son équipe sénior, ainsi que le conseil d’administration ont planifié des scénarios possibles de fermeture d’un, trois, ou six mois. Si qu’elle est heureuse d’avoir pu garder tout le personnel permanent employé pendant ce temps, la directrice avoue que « c’était un gros ajustement de travailler en confinement de la maison et de guider et motiver une équipe digitalement. » 

Au niveau des communications, Couillard explique que la GAO est restée présente pour son public en ligne. Notamment grâce à la GAO à distance, où des oeuvres et expositions étaient commentées et filmées pour en permettre l’exploration via le confort de la maison. 

Des ateliers à distance ont également été donnés par les artistes. « On a pris l’opportunité de faire ce qu’on a toujours voulu faire mais qu’on avait pas l’occasion », confie Couillard. 

« On espère que des liens ont pu se créer » entre les artistes et leur public notamment, ajoute Couillard, reconnaissant l’impact considérable de la crise sur les artistes. Elle spécifie aussi que ces initiatives ponctuelles ont pu contribuer à créer « une routine dans l’incertain. » 

La GAO continuera sûrement ce genre d’initiative mais à une fréquence moindre. Couillard reconnaît que l’aspect virtuel permet plus d’accessibilité et espère que ces initiatives « [se poursuivront]. »

Les arts visuels durant la crise

Durant la fermeture de la galerie, en poursuivant leurs activités en ligne, l’équipe de la GAO a pu reconnaître l’impact incroyable des arts en situation de crise ainsi que son importance. 

« Je crois que les galeries et les musées sont des endroits de répit et d’inspiration, que ce soit en ligne ou en personne, nous sommes des points d’ancrage dans nos communautés. En étant une des premières organisations à rouvrir, nous aidons à construire un sentiment de confiance qui peut positivent affecter la cohésion sociale et l’économie locale », explicite Badzak. 

Couillard ajoute que les arts visuels permettent « à des voix des fois plus marginales de s’exprimer [et de ] partir des conversations. » 

Les visites pour la GAO peuvent être réservées ici.

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