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La représentante du Parti vert sur le campus universitaire

Web-Rotonde
12 mars 2012

CONFÉRENCE

Mathieu Gauthier | Journaliste Actualités

Le 5 mars dernier, la députée fédérale de la région de l’île de Saanich-Gulf et représentante du Parti vert du Canada, Elizabeth May, a offert une conférence au sujet de la place qu’occupe le Canada sur la scène internationale. Grâce à l’initiative des jeunes verts de l’U d’O, une centaine de personnes ont pu entendre les propos de la parlementaire, qui soulignaient « l’éloignement du Canada face à ses valeurs humanitaires ».

Des valeurs humanitaires marginalisées

Mme May a entamé sa présentation sur une perspective comparative entre le passé et le présent. « Il fut une époque où le Canada était perçu comme un héros sur la scène internationale », raconte-t-elle. Corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, fondateur des missions pour le maintien de la paix et promoteur de l’action pour les changements climatiques, le Canada favorisait la stabilité et la coopération à l’échelle planétaire, rappelle-t-elle. Cependant, cette visée humanitaire aurait expiré pour céder la place aux objectifs militaires du gouvernement conservateur.

Nouvelle identité guerrière du Canada

Mme May explique que le Canada perd de sa reconnaissance au sein de la communauté internationale et s’est notamment vu refuser un siège au Conseil de sécurité des Nations unies au profit du Portugal. Soulignant le recul de notre moralité, elle mentionne que notre gouvernement se montre plus ouvert aux pratiques de torture dans la mesure où il accepte maintenant des témoignages obtenus à l’issue de traitements inhumains infligés à des prisonniers étrangers. À son avis, cela enfreint les droits humains que le Canada a lui-même élaborés en 1948.

Mme May continue sa critique de la « nouvelle identité guerrière du Canada » en soulignant le retrait des Forces canadiennes des missions de maintien de la paix afin de promouvoir une nouvelle approche agressive. Pour toutes ces raisons, incluant le retrait du pays du protocole de Kyoto, Mme May affirme que le Canada est en train de laisser tomber l’humanité.

Redéfinir la direction canadienne

Professeur adjoint à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’U d’O, Philipe Lagassé estime que le discours proposé par Mme May est celui d’un affrontement idéologique entre ses valeurs et celles défendues par le gouvernement conservateur. « Le Canada n’aurait pas nécessairement abandonné le monde », affirme-t-il. Les conservateurs auraient redéfini le rôle du Canada en priorisant une influence au sein de l’OTAN plutôt que de l’ONU. M. Lagassé suggère d’ailleurs que l’éloignement de nos « valeurs humanitaires » a été amorcé par les libéraux dès 1995.

De son côté, le président des jeunes verts de l’U d’O, Ghaith El-Mohtar Hanibal, juge qu’il est important de recevoir des gens tels qu’Elizabeth May sur le campus afin de souligner les problèmes de notre monde et de proposer des solutions.

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