Par Gabrielle Tardif
La vie est un voyage. Comme une montagne que l’on contemple à l’horizon, une montagne recelant nos plus grands rêves. Nous voilà. Petites créatures sans histoire, projetées du jour au lendemain dans cet univers si vaste, sans mémoire, sachant simplement que d’autres sont passés avant nous et sont morts, sont allés au bout de leurs rêves et ambitions ou sont morts en chemin. Notre esprit est habité par une âme qui a le choix : continuer vers la montagne ou errer et explorer le monde. Mais la Montagne nous appelle tous.
En chemin, on y rencontrera d’autres êtres comme nous et d’autres créatures et on y découvrira la richesse de l’histoire du monde dans laquelle nous avons été projetés. Que faire? Certaines personnes nous montreront le chemin vers la montagne, d’autres nous aideront à atteindre nos objectifs, d’autres nous détourneront de nos rêves et de ce qui nous semble le chemin le plus court vers cette fameuse Montagne pleine de promesses que nous montre l’horizon.
Comment te sens-tu face à ce monde compliqué et riche où il n’appartient qu’à soi de faire les choix qui nous conduiront au bout de notre histoire? Certains ont peur, parce que la société est malade. Malade d’un vide intérieur où nous faisons partie d’un système où l’argent et la corruption dominent le monde, où les gens sont traités comme des machines, des numéros sur des listes. Nous sommes tellement nombreux en ce monde que nous avons cessé de nous préoccuper du bien-être d’autrui. Mais nous sommes laissés avec une lueur d’espoir ; l’espoir d’un monde meilleur où différentes communautés s’assemblent pour redonner l’égalité et le confort à un plus grand nombre de personnes sur terre.
J’ai parlé à un philosophe l’autre soir, un jeune homme de 27 ans qui a étudié en philosophie à l’Université d’Ottawa pendant 8 ans et il m’a dit : « Je suis triste. Le monde nous empêche d’aller là où nous le désirons. » Ses mots m’ont rendu triste, comme si je constatais à l’instant qu’une période de sa vie n’avait été que déceptions par-dessus déceptions, indépendantes de sa volonté à vouloir continuer à vivre et à atteindre la montagne… Ensuite, il a ajouté : « Tu mérites de meilleurs bracelets que ça » en voyant mes vieux bracelets usés achetés pour quelques dollars au Walmart.
La beauté séduit l’homme, mais qu’est-elle vraiment devenue dans cette société superficielle où tout est préemballé, prédigéré, où l’on a l’impression d’avoir fait le tour en l’espace d’une journée? Qu’est-ce que le bonheur à travers la routine et la tristesse de l’existence fragile d’une simple personne, un wannabe, un « Mr. Nobody » qui ne fait que traverser la vie parmi tant d’autres?
La société veut nous accabler par la peur. La peur de soi, la peur de voir nos rêves détruits afin que les rêves des autres puissent se réaliser. Mais sur terre, je parie que tout le monde ressent la même amertume, le même vide de l’existence où notre cœur nous répète que rien de ce que l’on a envie de voir se concrétiser prenne vie au cours de notre existence.