
La ville comme scène vivante : le festival « Nuit blanche » revient à Ottawa
Crédit visuel : Tom Chazelle Schulze — Co-rédacteur en chef
Article rédigé par Sandra Uhlrich — Journaliste
Le festival « Nuit blanche » se réinstallera à Ottawa à l’automne 2026 ! Une occasion de faire vibrer la ville au rythme de diverses performances artistiques, le temps d’une nuit. L’annonce, faite mardi 7 octobre, s’inscrit dans une initiative continue de revitalisation du centre-ville et de la vie culturelle de la capitale, selon le maire Mark Sutcliffe.
Nuit blanche : transformer la ville en canevas géant
L’entreprise ontarienne Les Forains chapeautera l’organisation de ce nouveau festival, notamment par la création d’un organisme à but non lucratif dédié. José Bertrand, producteur exécutif, en a fait l’annonce. C’est l’occasion, dit-il, de « transformer la ville en terrain d’expression et d’émerveillement ».
« C’est un rêve collectif, un moyen pour la ville de se redécouvrir elle-même, par l’art, la lumière et la connexion. »
- José Bertrand -
Les organisateur.rice.s expliquent que l’intention est de proposer une expérience culturelle et immersive, avec des installations lumineuses, des œuvres interactives et des performances artistiques à même les rues d’Ottawa. Comme le suggère le nom du projet, l’événement se poursuivra jusque tard dans la nuit, offrant aux spectateur.rice.s la possibilité de vivre une véritable Nuit blanche. Le festival comportera des sections ouvertes au grand public gratuitement, ainsi que certaines performances payantes.
Nuit blanche 2026 : le grand retour
La capitale emboîte ainsi le pas aux villes de Montréal et de Toronto, et historiquement à Paris, qui organisent leurs propres éditions de la Nuit blanche. D’ailleurs, l’initiative dans la région d’Ottawa-Gatineau n’est pas nouvelle : Nuit Blanche avait déjà eu lieu il y a plus d’une décennie.
En effet, les villes d’Ottawa et de Gatineau ont accueilli les éditions de 2012 à 2015. Or, le journal Ottawa Citizen rapportait déjà en 2014 un déclin du nombre de spectateur.rice.s, mais aussi du nombre d’œuvres présentées et d’artistes impliqué.e.s. Le projet avait ainsi été mis sur pause en 2015, dans l’attente de ressources supplémentaires pour réinventer le concept, mais cette opportunité ne s’était pas présentée jusqu’à maintenant.
Pour l’édition 2026, la conférence de presse annonce que différent.e.s artistes locaux.ales et canadien.ne.s seront mis.es à l’honneur, tant dans les arts de la scène que dans les arts numériques et visuels. Bertrand espère également pouvoir compter sur l’appui de plusieurs ambassades et hauts-commissariats (la région Ottawa-Gatineau en compte plus de 130), afin de faire du festival un événement à portée internationale et véritablement multiculturelle, et ainsi l’ancrer définitivement dans l’ADN de la ville.
Revitaliser la vie nocturne par l’art
Mathieu Grondin, commissaire à la vie nocturne ottavienne depuis 2024, appuie ce retour de la Nuit Blanche.
« S’il y a une chose dont on m’a le plus parlé depuis que j’ai pris le poste l’an dernier, c’est de ramener la Nuit Blanche à Ottawa. »
- Mathieu Grondin -
Pour lui, les habitant.e.s de la capitale ont un appétit certain pour des opportunités de sorties nocturnes de ce type, d’autant plus qu’elles seront gratuites et accessibles.
Pour Sutcliffe, c’est aussi l’occasion de faire rayonner le centre-ville, et d’y ramener les citoyen.ne.s, en particulier dans le quartier du Marché By, épicentre de la Nuit Blanche. Selon lui, cela s’inscrit dans la continuité d’un été 2025 prospère pour le tourisme dans la ville, et il souhaite ainsi « garder le momentum ».
Par le retour de la Nuit Blanche, Bertrand espère créer une nuit de rassemblement : « C’est l’art sans mur, la musique sans billets, l’imagination sans limites. » Il souhaite une nuit où « l’énergie créative se rassemble sous un même ciel ».