MODE DE VIE
Émilie Deschamps | Journaliste
Malgré le nombre décroissant de frères et de prêtres au Canada, chaque année, des jeunes continuent d’être appelés par la vie religieuse. Selon la Conférence religieuse canadienne, en 2004, il y avait 35 prêtres âgés de 25 à 34 ans et 60 jeunes en formation dans des congrégations cléricales.
De la relève chez les dominicains
Afin d’en savoir plus, La Rotonde a rencontré un jeune frère dominicain de 23 ans, Julian Dugas. Celui-ci fait partie des quatre jeunes qui ont été intégrés, au mois d’août dernier, à la communauté des frères en formation du couvent Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa. Il y a également cinq jeunes novices à Québec.
Cela peut sembler peu, mais M. Dugas souligne que comparativement à d’autres ordres religieux, qui n’ont pas eu de nouvelles vocations depuis des années, les dominicains font bonne figure. Ils sont 6500 à travers le monde dont environ 150 au Canada.
La conversion
M. Dugas à d’abord eu le coup de foudre pour la philosophie durant ses études au cégep. Il a surtout été interpellé par la quête de la vérité. Et cette vérité, c’est finalement dans les évangiles et dans le christianisme, plutôt que dans la philosophie, qu’il l’a trouvée.
Le jeune frère, qui n’était même pas baptisé il y a quelques années de cela, a alors choisi une vie de prière et de contemplation. Lorsqu’on lui demande pourquoi il ne s’est pas simplement contenté d’être un bon chrétien laïc, il répond avec conviction : « Parce que je vais au bout de ce que j’aime. »
Les dominicains l’ont notamment attiré parce qu’il s’agit de l’ordre des frères Prêcheurs. Or, cette mission consistant à partager la vérité qu’il a découverte lui est particulièrement chère.
Prêtres pédophiles et distorsion médiatique
Lorsque le scandale des prêtres pédophiles a été abordé, M. Dugas n’a pas hésité à répondre. Selon lui, les médias accordent une attention disproportionnée à ces cas, car critiquer l’Église et le christianisme est de bon ton à l’époque actuelle. Bien que ces incidents soient déplorables, il rappelle qu’il y a des pédophiles dans toutes les professions et qu’il n’y en a pas nécessairement plus chez les prêtres.
Un long processus
M. Dugas étudie présentement en philosophie au Collège dominicain et devra ensuite obtenir un baccalauréat et une maîtrise en théologie dans le but de devenir prêtre. En effet, l’étude est une partie importante de la vie des dominicains.
Pour le moment, M. Dugas a formulé des vœux temporaires, pour une durée de trois ans, soit les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Lorsqu’ils arriveront à terme, il pourra alors franchir l’étape finale, c’est-à-dire prononcer des vœux à vie.