Crédit visuel; photo de courtoisie

Par Maxime Jolicoeur – Chef de pupitre Sports & Bien-être

Les positions de pouvoir dans le sport jouent un rôle important dans la vie et le développement d’un athlète. Dans le passé, quelques individus ont tiré avantage de ce rôle pour répondre à des désirs sexuels avec des jeunes.

En avril 2019, un entraîneur de gymnastique d’Ottawa a été accusé d’agression sexuelle sur mineur.e.s. Il y a aussi eu le scandale américain sur le docteur et thérapeute de l’équipe nationale américaine de gymnastique Larry Nassar qui a abusé sexuellement 368 jeunes filles. Les entraîneurs en question ont été renvoyés, mais la question demeure ; comment est-ce qu’une fédération nationale de gymnastique a pu engager un individu capable de commettre ces gestes ?

Assignation de pouvoir

Chaque jour, des membres de notre société entrent dans une position de pouvoir avec des enfants, jeunes ou plus âgé.e.s. Par exemple, lorsqu’une école primaire engage un nouvel éducateur pour prendre soin des élèves qui ont des troubles d’apprentissage, ou même lorsqu’un enseignant doit prendre une journée de congé, un suppléant doit prendre sa place. Pour être considéré pour ce poste, l’individu requiert une éducation spécifique et un dossier criminel vierge ; «Nous demandons des références, qui sont habituellement acquises lors des stages obligatoires à l’université et au collège. Nous savons vraiment quel genre de personnes nous avons devant nous, avant même que l’entrevue commence » a indiqué Carole Séguin, directrice d’école d’Ottawa.

Cependant, dans le sport, ce n’est pas le même processus. Mis à part que la personne en question doit ne pas avoir de dossier criminel pour avoir accès à un poste d’entraîneur. Les entraîneurs dans le sport mineur font leur boulot volontairement. Il semble être impossible d’avoir autant de rigueur dans le processus de sélection, comme celui qu’on peut voir dans les écoles primaires et secondaires. Cela signifierait donc que n’importe qui pourrait être entraîneur d’enfants.

Abus psychologique

Une autre forme d’abus de pouvoir est lorsqu’un entraîneur utilise son statut pour affecter d’une façon négative un/une jeune psychologiquement. Nous avons vu cela surtout dans le scandale américain de Larry Nassar. Ce dernier utilisait sa position de pouvoir pour continuer d’abuser sexuellement ses patientes. Cela est une des raisons pour lesquelles il a pu continuer à faire ces gestes. L’abus psychologique chez les jeunes athlètes joue aussi un rôle important dans le développement en dehors du sport. Il est arrivé à quelques reprises au Canada que des entraîneurs de hockey de niveau Atom ou pee-wee d’utiliser leur position de pouvoir pour faire peur aux joueurs. Cela leur permettait d’avoir une forme de contrôle sur un.e jeune adolescent.e.  Après avoir parlé avec quelques joueurs, souhaitant rester anonymes, qui sont maintenant dans les rangs universitaires, on peut constater que ce problème existe encore. Selon eux, les entraîneurs criaient des bêtises et les faisaient patiner jusqu’à tant qu’ils vomissent. Tout cela, à l’âge de 9 à 11 ans. 

Les entraîneurs en position de pouvoir peuvent affecter la vie d’un.e athlète, même longtemps après que cette personne ait terminé d’y jouer.