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Opinions

L’avenir du système d’étude postsecondaire ontarien et la « pression » étudiante

Actualités
29 octobre 2012

– Par Brandon Clim –

Cet été, le ministre de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario, M. Glen Murray, a participé activement à des tables rondes organisées par son ministère afin de consulter les parties prenantes concernées au sujet de l’avenir du système d’éducation postsecondaire en Ontario. Ces consultations se basent sur un document de discussion publié en juin dernier et intitulé « Renforcer les centres de créativité, d’innovation et de savoir en Ontario. » Ce dernier aborde plusieurs enjeux qui, selon le gouvernement, doivent être pris en compte afin d’assurer la viabilité du système.

Par contre, selon la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants de l’Ontario (FCÉÉ-O) – il s’agit d’une organisation étudiante dont chaque étudiant(e) du premier cycle à l’Université d’Ottawa est membre et pour laquelle les étudiant(e)s à temps plein contribuent à hauteur de 7 $ par année académique (soit 3,50 $ par semestre) – ces consultations n’ont pas pris en considération ni les opinions ni les idées proposées par la population étudiante. Par conséquent, la Fédération a décidé de tenir ses propres consultations sur plusieurs campus ontariens, y compris à l’Université d’Ottawa, durant le mois de septembre. Le résultat de ces consultations fut la publication, le 3 octobre dernier, d’un rapport qui s’intitule « Vision des étudiantes et étudiants – L’avenir du système d’éducation postsecondaire de l’Ontario. » Ce dernier porte sur quatre thèmes principaux : l’abordabilité, la qualité, l’accessibilité et la responsabilité des établissements postsecondaires ontariens. Certaines des recommandations incluses dans ce document sont radotées par la FCÉÉ depuis plusieurs années : diminuer les frais de scolarité jusqu’à la « gratuité scolaire », embaucher plus de professeurs, augmenter le financement par étudiant accordé aux établissements postsecondaires ontariens, etc. Ce sont toutes des propositions qui méritent d’être débattues, mais je me permets de remettre cette discussion pour un article futur.

Il importe de spécifier que la FCÉÉ-O est un groupe de pression qui tente d’améliorer le bien-être des étudiant(e)s ontarien(ne)s, ce qui est en soi un objectif louable. Ceci implique en grande partie l’analyse critique des politiques gouvernementales et, dans un second temps, comme la FCÉÉ-O l’a fait, la présentation de propositions constructives. Par contre, depuis plusieurs années, les représentants étudiants élus ont terni la réputation de l’organisation auprès des élus à l’Assemblée législative de l’Ontario. Ils ont donc perdu la crédibilité tant requise lorsqu’on tente d’influencer les politiques publiques du gouvernement.

Les interactions entre ces représentants étudiants et les élus provinciaux sont souvent de nature agressive, particulièrement sur les réseaux sociaux. Le ministre Murray (compte Twitter @Glen4TC) est un des politiciens les plus actifs sur Twitter. Certains croient même qu’il en dit souvent beaucoup trop. Les étudiantes élues de la FCÉÉ-O et de la FCÉÉ entament souvent des « débats » hargneux avec M. Murray. Voici quelques exemples qui me viennent à l’esprit (fautes d’orthographe incluses) :

– « @Glen4TC devrait faire comme ca collègue Line Beauchamp… DECRISSER! »

– « @Glen4TC vous et votre gouvernement nous a CARREMENT menti! 30% de «réduction» laquelle PLUSIEURS etudiant.e.s n’y auront pas acces. #honte. »

Conséquemment, peu importe le mérite des recommandations incluses dans le rapport publié par la FCÉÉ-O, nous ne devrions guère être surpris si celles-ci sont omises de la politique gouvernementale à venir. Si nos étudiant(e)s élu(e)s espèrent un jour influencer les politiques publiques des gouvernements provinciaux et fédéraux, ils doivent apprendre à se comporter avec un peu plus de savoir-vivre.

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