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Opinions

Le sang caché dans nos vaccins

Emmanuelle Gingras
23 octobre 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Chronique rédigée par Emmanuelle Gingras – Vidéaste

Je n’ai pas la vérité infuse quant à ce qui mérite de souffrir ou non. Ce que je sais par contre, c’est que la souffrance est inévitable, sous presque tous les degrés, dans la vie d’un mammifère ; chez vous, chez moi, chez des rongeurs ou des macaques. Elle se manifeste parfois par la peur de se faire vacciner, par les effets secondaires et, d’autres fois, par le fait de se faire intuber, tester et tuer sans consentement.

N’arrêtez pas tout de suite votre lecture. J’y suis allé un peu fort dans l’introduction ; c’était pour capter votre attention, ou vous faire me détester pour ainsi vous motiver à continuer à lire et à approfondir votre haine exacerbée de moi. Oui, j’anticipe déjà votre mépris parce que ces arguments et questionnements qui bouillonnent peut-être dans vos têtes, je les ai eus aussi. D’abord ;

  • Pourquoi se questionner sur le sort des animaux alors qu’on nous a fait croire, une vie durant, que leur abus est, dans plus d’un cas, nécessaire pour notre survie ?
  • Pourquoi se concentrer sur les produits pharmacologiques, alors qu’il existe nombre de combats plus « prioritaires » et accessibles pour diminuer la souffrance animale ? Après tout, le testage sur les animaux est un prérequis légal avant la distribution de produits pharmacologiques au Canada.
  • Finalement, pourquoi s’attaquer spécifiquement sur les vaccins contre la COVID-19, alors qu’il ne s’agit pas du seul produit pharmacologique ayant abusé des animaux ?

J’ai souhaité trouver des réponses à la question dont personne n’a vraiment semblé s’intéresser dans la dernière année et demie :  « Quel a été le sort des animaux « grâce » auxquels nous sommes aujourd’hui immunisé.e.s contre la COVID-19 ? » Dans mon cas, mon sauveur est Pfizer, compagnie pharmacologique américaine sur laquelle je me suis concentrée dans cet article d’enquête.

Je tiens enfin à préciser que loin de moi l’idée de vous décourager à vous faire vacciner. À ce stade-ci, refuser la piqûre ne fait aucune différence quant au sort des rongeurs et primates qui ont déjà été utilisés.

Utilitarisme ?

Dans la dernière année et demie, nous avons universellement cru que le spécisme était approprié, puisque notre survie était en jeu. Après tout, n’avons-nous pas le droit de tuer son.sa prochain.e si notre vie est en cause ? Sauf qu’ici, ça n’a pas été le cas : 95 % des tests effectués sur les animaux échouent lors des essais sur les humains, dont les tests contre la COVID-19. Ce n’est pas moi qui l’invente ; Pfizer l’a même annoncée dans l’un de leurs documents rendus publics. 

On y lit qu’ « en général, les animaux défiés par le virus [n’ont présenté] aucun signe clinique de maladie significative. [Pfizer a conclu] que le modèle de défi de macaque rhésus mâle de 2-4 ans est principalement un bon modèle d’infection de SARS-CoV-2 et non de la maladie du COVID-19 ».

Malgré tout, aux États-Unis, des milliards de dollars venus directement des poches des Américain.e.s sont annuellement versés aux laboratoires biomédicaux pour le testage animalier. Dois-je enfin spécifier que 60 % des virus qui se répandent chez les humains, dont la COVID-19, nous viennent directement de notre consommation animale… ?

Où vont ces animaux ?

La campagne de testage chez Pfizer a été annoncée très rapidement au commencement de la pandémie. Ce sont les rongeurs qui ont été les premiers visés et ils représentent 99 % des modèles utilisés pour leurs recherches en temps normal. La compagnie s’est rapidement rendue compte qu’ils n’étaient pas de bons modèles et a donc fait la transition vers les macaques rhésus, qui, comme nous l’avons vu, n’ont pas été mieux.

Pfizer m’a expliqué que les rongeurs, une fois utilisés, ont probablement été transférés à Home For Animal Heroes, programme d’adoption locale. Ces derniers ont pour mandat de récupérer les animaux utilisés en laboratoire pour leur trouver un foyer, s’ils sont toujours en « bon état ». Adopter un rongeur traumatisé est une chose, adopter un primate traumatisé en est une autre. Cela doit être entre autres pourquoi ce sont les seuls à ne pas être accueillis dans ce programme…

Les dizaines de milliers de primates annuellement abusés aux États-Unis ne peuvent pas non plus être réutilisés pour d’autres campagnes ni être adaptés à la nature. Conclusion : ils sont généralement tués. C’est sans oublier qu’on use aussi souvent de leurs cadavres pour y faire des autopsies, comme me l’a confirmé Lisa Jones-Engel.C’est cette conseillère scientifique pour l’expérimentation sur les primates avec PETA qui m’a presque tout révélé, dans un appel téléphonique de Washington, cet été. Elle m’a aussi fait part des 133 macaques utilisés au total pour permettre aux vaccins venus de nos sauveurs nationaux, Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson, d’être distribués.

Jones-Engel a travaillé comme chercheuse scientifique à l’Université de Washington pendant 17 ans. C’est en 2019 qu’elle abandonne sa carrière, car elle « n’avait plus l’intention de couvrir pour quiconque la vérité des laboratoires biomédicaux », m’a-t-elle avoué. Rappelons-nous toutefois que ce ne sont pas que les laboratoires qui gardent la vérité à l’abri de l’œil ; je n’ai trouvé pratiquement aucune enquête de la part des médias de masse concernant cette aberration. Il semblerait que certaines sous-races de mammifères ne soient pas d’intérêt public. Sauf peut-être les chats et les chiens

Détournement de vérité

J’y ai goûté à ces détournements de vérité. Une des employé.e.s de Pfizer m’a rassuré [partiellement menti] en affirmant qu’aucun animal utilisé dans le processus n’était mort. Elle m’a adroitement redirigé vers des liens stipulant que le compagnie suivait rigoureusement les règlements du American National Institute of Health concernant le traitement de leurs animaux.

Pfizer se vend généralement comme ayant de fortes « valeurs » entourant le traitement animalier et envisage même une transition vers des approches sans abus, au point d’en convaincre leurs employé.e.s, à ce qui paraît. Reste que plus d’une alternative existe déjà… mais l’argent, vous savez.

Reste aussi que, peu importe les règles et leurs soi-disant valeurs, la compagnie pharmacologique a le droit de ne pas montrer au public ce qui se produit vraiment à l’intérieur de ses laboratoires.

Voici ce qu’ils ont subit

Je ne me suis pas infiltrée dans les laboratoires de Pfizer. Je vous partage les informations rendues publiques ainsi que ce que Jones-Engel m’a partagé de ce qu’elle sait d’expérience.

Voici donc à quoi aurait ressemblé le quotidien des primates non humains de laboratoire : Sur près de deux mois, les macaques ont été enfermés dans des cages, à l’intérieur, avec comme stimulation mentale des jouets en plastiques ou des glaçons dans lesquels se cachait un fruit. Dans un coin de la salle, une télévision assurait une ambiance pour les divertir. « Les singes s’en foutent », m’a affirmé Jones-Engel. 

Anxieux et déprimés, ces derniers ont sûrement fait ce que tout humain privé de stimulation, de contrôle de son environnement, de compagnie et de confort aurait fait. C’est-à-dire, s’arracher des poils, se mordre, faire des cercles dans sa cage, se rentrer des doigts dans l’œil, j’en passe.

Ils ont été triés par groupe, en les retirant sûrement de ceux qui leur sont chers. Quelques fois par jours, des scientifiques, noyé.e.s sous les masques, les visières, les gants et les tuniques, les ont anesthésié, ont effectué sur eux des prélèvements rectaux et nasaux ainsi que des lavages broncho-alvéolaires. Ils ont été intubés, sont passés sous des rayons X et ont subi de multiples examens avant d’être tués, sans leur consentement. 

Consentement ?

Oui, je parle de leur consentement, de la même façon que Pfizer a insisté pour exprimer publiquement que tous les primates humains s’étant portés volontaires pour les stades suivant celui des animaux ont consenti de façon éclairée. Dans votre tête, ou à voix haute, vous me répondez peut-être : « Oui, mais, Emmanuelle, comment on obtient le consentement d’un mammifère qui ne s’exprime pas comme nous, qui ne comprend pas nos concepts abstraits ? »

Martin Luther-King affirme qu’ « une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier ». Nous distancier du traitement animalier nous garde non seulement dans l’ignorance, mais aussi nous permet insidieusement de justifier des actes de domination non justifiables. Cette distance est aussi discrète que les termes que Pfizer ou les producteurs de masse emploient. Ce n’est pas « euthanasie », c’est meurtre. Ce n’est pas testage, c’est un prérequis légal qui est avant tout orchestré par l’argent, la tradition et l’inertie. Ce n’est pas « viande », c’est de la chair de cadavre.

Tant et aussi longtemps que régnera cette distance entre nous et notre environnement, ne restera-t-il toujours pas la possibilité de se croire supérieur au point d’abuser nos prochains … qu’ils soient primates humains ou non ?

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