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Le SÉUO crée son premier siège dédié aux étudiant.e.s internationaux.les

Crédit visuel : Courtoisie

Entrevue réalisée par Michelet Joseph — Chef du pupitre Actualités

Le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) a franchi un tournant dans sa gouvernance en adoptant, lors de la réunion de son conseil d’administration du 28 septembre 2025, une motion visant à créer le tout premier poste de directeur.rice des étudiant.e.s internationaux.les. Cette décision est l’aboutissement de plusieurs années de revendications portées par l’Association des étudiant.e.s internationaux.les (AÉI). Le président de l’AÉI, Marc-Aurèle Bossongbra, revient sur le long processus ayant mené à cette avancée, souligne le rôle de l’exécutif étudiant et anticipe les défis qui attendent ce nouveau représentant, dont la création a été ratifiée lors de l’assemblée générale du SÉUO le 30 novembre 2025.

La Rotonde (LR) : Comment la création du poste de directeur.rice des étudiant.e.s internationaux.les change-t-elle la représentation au sein du SÉUO, et pourquoi ce développement est-il considéré comme historique ?

Marc-Aurèle Bossongbra (MAB) : La création d’un poste de direction responsable des étudiant.e.s internationaux.les représente un changement important dans la manière dont ces dernier.ère.s sont représenté.e.s au SÉUO. Pour la première fois, ils.elles disposent d’une voix dédiée au plus haut niveau décisionnel du Syndicat. Cette personne aura pour mandat de défendre spécifiquement leurs réalités, leurs défis et leurs contributions.

Cette innovation est qualifiée d’historique, car les étudiant.e.s internationaux.les ont toujours constitué une composante significative de la communauté de l’Université d’Ottawa. Cependant, leurs besoins spécifiques en matière académique, de financement, d’immigration et de vie sociale n’ont pas toujours été pris en compte de manière adéquate. La création de ce poste vise à remédier à cette situation en accordant une attention particulière et continue aux défis uniques auxquels font face ces étudiant.e.s. La reconnaissance, par l’institution, du statut de membres actifs des communautés étudiantes internationales constitue un signal fort d’engagement envers leur inclusion et la prise en compte de leurs points de vue dans la gestion et l’élaboration des politiques. En effet, une grande partie des décisions que nous prenons a un impact considérable sur ces populations étudiantes.

LR : Dans le passé, plusieurs tentatives ont échoué. Quels efforts, mobilisations ou stratégies ont finalement conduit à la création de ce poste ?

MAB : Tout d’abord, il est important de reconnaître le travail soutenu des récentes équipes de direction de l’AÉI, qui ont clairement fait de la représentation des étudiant.e.s internationaux.les au sein du conseil d’administration une priorité. Elles ont assuré un suivi cohérent, présenté officiellement la demande au SÉUO et maintenu la question active tout au long des mois de discussions. 

Il est également essentiel de souligner que ces progrès n’auraient pas été possibles sans une volonté claire et authentique de la part du Syndicat étudiant lui-même. Les premières discussions ont commencé sous la présidence de Delphine Robitaille, qui a accueilli l’idée avec ouverture, appuyée par Jack Coen, qui était alors son adjoint et chef de cabinet. 

Enfin, il faut reconnaître les leaders étudiant.e.s qui siègent au conseil d’administration et qui ont présenté et voté en faveur de la motion, bien qu’il ne soit pas possible de nommer chaque individu.

LR : Quel rôle le président actuel du SÉUO a-t-il joué dans ce processus ? Comment décririez-vous la collaboration entre l’AÉI et le SÉUO depuis sa campagne électorale ?

MAB : Jack a joué un rôle central dès le début du processus. Lorsqu’il était adjoint et chef de cabinet de la présidente Delphine, il avait déjà reconnu l’importance de la représentation des étudiant.e.s internationaux.les au sein du conseil d’administration et l’impact positif que cette représentation pourrait avoir sur la gouvernance étudiante. À partir de ce moment, nous avons commencé à discuter des voies possibles pour atteindre cet objectif.

Pendant sa campagne présidentielle, il s’est publiquement engagé à faire avancer cette question s’il était élu et il a honoré cet engagement. Dès son entrée en fonction, il a sensibilisé les membres du Conseil d’administration (CA) et présenté la motion qui a finalement été mise aux voix. À une époque où l’AÉI ne siégeait pas encore au CA, il a joué un rôle clé en défendant l’importance de cette représentation.

Quant à la collaboration entre l’AÉI et le SÉUO, elle a toujours été constructive et productive. Nous avons travaillé ensemble pendant des années sur des initiatives ayant un impact direct sur la communauté étudiante internationale, que ce soit par le biais de la Maison internationale ou d’autres projets conjoints. Cette collaboration continue a joué un rôle important dans l’avancement de ce dossier.

LR : À votre avis, quelles priorités ce nouveau poste devrait-il adopter ? Quels enjeux touchant les étudiant.e.s internationaux.les devraient être traités en priorité ?

MAB : Comme nous le savons, il s’agit d’un nouveau poste, et, à ce titre, les responsabilités exactes qui l’accompagnent sont encore en cours de définition. Idéalement, ce rôle devrait se concentrer sur l’amélioration du soutien académique et institutionnel, notamment en ce qui concerne l’intégration, le soutien linguistique et l’accès équitable aux services. La santé mentale et le bien-être doivent également occuper une place centrale, car les étudiant.e.s internationaux.les sont souvent confronté.e.s à l’isolement, à des défis d’adaptation culturelle et à des réseaux de soutien limités. Enfin, le renforcement de la collaboration entre le SÉUO, les associations étudiantes culturelles et les services universitaires sera essentiel afin d’assurer que les initiatives sont coordonnées, efficaces et adaptées aux besoins réels des étudiant.e.s.

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