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Sports et bien-être

L’émergence des psychologues de performance dans le monde du sport

Dawson Couture
2 décembre 2019

Crédit visuel; Andrey Gosse – Directeur artistique 

Par Maxime Jolicoeur – Chef du pupitre Sports et bien-être

 

La santé mentale est un facteur qui devient de plus en plus important chez les athlètes professionnel.le.s. En raison des avancements technologiques d’aujourd’hui, la carrière d’un.e athlète professionnel.le dépend de bonnes performances. C’est la raison pour laquelle plusieurs athlètes se penchent maintenant vers des psychologues sportifs et de performance dans le but d’améliorer leur façon de penser et d’améliorer leurs performances sur le terrain de jeu et dans leur vie personnelle. 

Quelques cas d’abus de pouvoir troublants ont eu lieu dans la LNH, Ligue nationale de Hockey, dans les derniers temps.

Il y a eu le cas de Mike Babcock qui aurait humilié ses recrues en 2016. Plus récemment, il y a eu le cas de Bill Peters qui a dit des injures raciales envers des joueurs de couleur. Ce dernier a démissionné de son poste vendredi dernier.

Secteur en hausse

Le domaine de la psychologie sportive et de performance en est un qui n’a pas cessé d’augmenter en popularité depuis quelques années. En fait, plusieurs institutions postsecondaires ont créé des programmes spécifiques à cet égard.

Le programme en psychologie du sport à l’Université Laurentienne est le seul de son genre offert en français au Canada. Ce programme offre plusieurs aspects comme la motivation, l’anatomie, l’éthique dans les sports, les stratégies d’entraînement mental et la gestion du stress. L’Université Laurentienne indique que ce programme est le fruit d’un partenariat entre l’École des sciences de l’activité physique et le Département de psychologie.

Selon Adam Kingsbury, doctorant en psychologie clinique à l’Université d’Ottawa (U d’O), il est normal qu’il n’y ait pas une panoplie de programmes dédiés strictement à la psychologie sportive au Canada.

« Le marché du travail à temps plein est très limité au Canada et les programmes se développent en réponse à la demande. Cependant, une  concentration plus grande sur la recherche sportive et l’efficacité des interventions en psychologie du sport profiteraient aux athlètes et aux étudiant.e.s du système sportif canadien », explique Kingsbury.

Comprendre les exigences

Selon Kingsbury, la psychologie sportive n’est pas nécessairement une corrélation parfaite entre la psychologie et l’activité physique : « bien que je suis biaisé ici parce que ma formation est en psychologie clinique, je ne pense pas qu’une expertise en activités physiques soit nécessaire pour pratiquer la psychologie du sport». Ce dernier note une nette différence entre le nombre de « psychologues diplômé.e.s spécialisé.e.s dans le sport que de consultant.e.s en performance de l’activité physique ». Il indique qu’une connaissance profonde dans le domaine sportif est une nécessité.

« Peu importe votre formation, [un.e psychologue sportif], doit absolument comprendre l’environnement sportif, les exigences uniques imposées à un.e athlète et les difficultés communes souvent rencontrées par ces athlètes. Cependant, travailler dans cette discipline exige de fortes compétences interpersonnelles telles que l’établissement de relations, une écoute attentive, la compassion et la capacité de travailler dans un environnement interdisciplinaire. Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec l’incertitude ou si vous êtes en mesure de passer immédiatement au script, ce champ peut ne pas vous convenir », souligne Kingsbury.

À l’U d’O, un total de quatre professeur.e.s se spécialisent en psychologie sportive. Sans programme spécifique comme l’Université Laurentienne, l’U d’O intègre des cours qui se concentre uniquement à ce sujet à la faculté de l’éducation.

À l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il y a un cours obligatoire dans le programme de kinésiologie intitulé « Psychologie du sport ». Cet exemple est indicateur d’une hausse envers l’intérêt ou du moins, la reconnaissance de la pertinence des psychologues de performance sportive.

Situation prise au sérieux

Alexandre Perreault, un nageur qui sera aux essais nationaux canadiens dans le but de se qualifier pour les jeux olympiques de Tokyo 2020 partage qu’au besoin, plusieurs ressources sont disponibles aux nageurs canadiens.

« Lorsque tu es sur une équipe nationale, ils te mentionnent que la ressource est là, au besoin. Si tu en as de besoin et leur mentionnent, ils pourraient t’accommoder. Moi, personnellement, je n’en ai pas eu de besoin et je n’en ai pas vu sur les équipes que j’ai été dessus mais encore, si un.e athlète en avait de besoin, ce serait une rencontre en privé et moins de gens serait au courant » déclare Perreault. La santé mentale est d’ailleurs un aspect qui occupe une place importante au sein de plusieurs comités sportifs au Canada.

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