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Procrastination

Les appelle-tards

Actualités
2 octobre 2012

Par Simon Lalonde Boisvert,

 Elle répond et demande comment j’aimerais entendre mon nom. D’un ton bas, à minuit, le clocher en écho, et jouissant en même temps aux secondes ralenties d’une cité vide.

Elle respire tout bas en attendant une réponse. Elle me demande comment était la journée, et je lui répond bien mais sans tarder à lui rappeler que je l’hais encore. Une tension miséricordieuse aux mots du soir passé. Elle me demande si j’aimerais jouer. Lui entendre dire qu’elle aimerait m’embrasser de la nuque au nombril quand elle respire. Lui parler de la toucher et quand on touche on aime rien mieux que se mentir. L’index qui glisse du bout des doigts jusqu’aux cuisses. On ne peut rien quand l’imagination prend le volant et nous descend aux fétiches charmants. Mais je la fais attendre encore.

De plus en plus fort elle respire et je lui demande si elle aime mais elle dit non car sinon elle admettrait défaite à ses jeux d’attention.

Du fond du dos les doigts montent jusqu’à la nuque et je lui tire les cheveux en lui racontant des mensonges et en lui rentrant plus creux. Elle respire encore plus fort et plus vite, le climax approche et à la dernière seconde on entend : click.

C’est fini. On ne se reparlera jamais. Mais de mon côté je recevrai un texto avec un merci et un clin d’œil. Ça m’a fait plaisir. Et demain, toujours pareil, à l’heure du sommeil elle ne me rappellera pas. Elle est loin. En pensant à moi? J’espère pas. J’espère qu’elle entend tout bas les échos du clocher ralenti, mais causé par elle et son appétit.

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