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Opinions

Lettre en réaction à l’éditorial Le prix de la honte publié dans l’édition du 26 novembre 2012

Web-Rotonde
3 Décembre 2012

 – Par : Caroline Brouillette, vice-présidente francophone à l’AÉÉPID – 

En tant que francophone présente au Gala de la Francophonie, je suis profondément déçue du dernier éditorial de La Rotonde. Dans son texte, le rédacteur en chef, Vincent Rioux, considère que l’évènement est une fumisterie devant une situation francophone en plein déclin. Alors qu’il est vrai que la francophonie doit continuer à se battre pour sa place, je trouve déplorable que la tenue d’un évènement célébrant l’implication d’individus et d’organisations au sein de la communauté francophone de l’Université d’Ottawa soit à ce point critiquée par La Rotonde.

D’abord, on prétend que la Rotonde aurait reçu un prix parce qu’elle n’aurait «rien fait d’autre qu’exercer la langue française dans [son] milieu de travail». Or, quiconque a écouté moindrement le discours d’Anne-Marie Roy, vice-présidente aux communication de la FÉUO, sait très bien que La Rotonde a été félicitée pour sa défense des francophones et son assiduité à rapporter les situations désavantageuses à la francophonie de l’U d’O.

Ensuite, l’hypothèse selon laquelle on ne reconnaîtrait la communauté francophone que pour son existence en tant que telle – étape prétendument préliminaire à sa relégation au musée – est franchement de mauvaise foi. Selon moi, bien au contraire, cet évènement fût une occasion pour les différents acteurs de la francophonie d’échanger et de créer des liens, tout en contribuant à sa visibilité et à sa vitalité. Ce premier Gala de la francophonie est une excellente initiative, qui envoie un message positif et rassembleur.

Cela étant dit, j’aimerais bien savoir ce que nous propose M. Rioux afin d’améliorer la situation du français sur le campus. Ne vous méprenez pas; je suis favorable à la critique et je suis convaincue de son importance, sauf lorsqu’il s’agit d’une fin en soi. Le Gala aurait pu être promu davantage et plus à l’avance, par exemple. Cependant, le fatalisme présent dans cet éditorial – et dans bien des éditoriaux de La Rotonde – n’a rien de constructif. Sous prétexte que ce n’est pas assez, tout effort de l’Université est dénigré, voire ridiculisé. Une telle façon de voir les choses a pour effet de décourager les initiatives et contribue à l’isolement de la communauté francophone. Cette position défensive empêche aussi d’agir dans le but de réellement changer les choses. Par ailleurs, elle crée ce cercle vicieux du manque d’implication des francophones dans les institutions étudiantes.

Bref, je crois fermement que nous pouvons être fiers de notre langue et de notre identité francophone, tout en adoptant une attitude positive et proactive, ce qui, malheureusement, ne semble pas être l’approche adoptée par la ligne éditoriale de La Rotonde.

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