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Opinions

Lettre ouverte à la prochaine équipe de La Rotonde

Web-Rotonde
11 avril 2012

CHRONIQUE

Vincent Rioux | Chef de pupitre

« Il faut nous rendre compte qu’être Québécois, c’est accepter de vivre dangereusement. » – Marcel Rioux, sociologue

Chers futurs Rotondiennes et Rotondiens,

Cette année, La Rotonde fêtait son 80e anniversaire d’existence. L’année aura entre autres été marquée par plusieurs démissions, ce qui a fait que l’équipe était souvent en période de crise. Ce qui est alarmant, c’est que ça coïncide dangereusement avec la baisse du fait français sur le campus.

Qu’on se le dise franchement : La Rotonde est en position précaire pour les années à venir.

Tout d’abord, les professeurs de communication nous disent tous que les médias traditionnels, tels que les journaux de papier, sont de moins en moins consommés. Les lecteurs préfèrent avoir l’information sur le web. Les journaux papier sont en déclin et La Rotonde écope. Ajoutons à cela la minorité francophone qui fond comme neige au soleil, non seulement La Rotonde est-elle de moins en moins lue parce que son support est désuet, mais son lectorat est soumis à la politique d’assimila… euh, de « bilinguisme » de l’Université.

Il va sans dire que je suis de ceux qui persistent à croire que le bilinguisme n’est qu’une période transitoire qui mène irréductiblement à la subordination d’une langue à l’autre; à l’assimilation d’une culture par une autre.

Pour reprendre les mots de Pierre Curzi, député de Borduas, « le bilinguisme individuel est une richesse, mais le bilinguisme institutionnel est un danger mortel ».

Un danger mortel pour le groupe minoritaire. C’est bien connu qu’à l’U d’O, la politique de bilinguisme est appliquée de manière approximative; tout le monde sait que ce sont surtout les francophones qui sont bilingues. En fait, il est rare de rencontrer un Canadien-Français qui ne connaît pas un traître mot dans la langue de Shakespeare. L’inverse, néanmoins, arrive fréquemment.

Maintenant que l’anglicisation des francophones semble de facto et qu’on se fait répéter que la proportion d’étudiants qui suivent leurs cours en français est plus basse que jamais, La Rotonde doit retrouver la hargne qu’il l’a déjà habitée pour le combat de la francophonie, sa seule raison d’être. Parce qu’il faut nous rendre compte qu’être Rotondienne ou Rotondien, c’est accepter de vivre dangereusement.

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