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Opinions

Lettre ouverte au rédacteur en chef de La Rotonde

Web-Rotonde
3 décembre 2012

– Par Trent Helms, Agent à l’information du Centre de bilinguisme –

 

M. Rioux,

Suite à votre éditorial de la semaine dernière, je suis extrêmement déçu de votre attitude à l’égard de la promotion du français sur notre campus. Ce premier Gala de la francophonie, lors duquel ce journal a reçu un prix de reconnaissance pour ses 81 ans de publication, ne visait pas à honorer les francophones pour le simple fait d’être francophones. Le Centre de bilinguisme voulait reconnaître l’excellence du travail chez certains francophones de notre communauté. Est-ce si honteux? Je ne crois pas.

Les groupes et les individus honorés au Gala se distinguent par l’excellence de leur travail, quel que soit leur domaine, mais aussi par le fait qu’ils œuvrent en français. Vous admettez que 70 % de la population universitaire est anglophone; croyez-vous que ce 70 % connait le bien fait par les organismes et les individus tels que la Place de la jeunesse et Armel Agbodjogbé? J’en doute. Toutefois,  je n’ai point honte de passer une soirée à les remercier de leurs efforts.

Comme vous l’avez remarqué, les francophones ne comptent que pour un tiers de la population étudiante. Selon les statistiques nationales, les francophones sont proportionnellement surreprésentés à l’Université d’Ottawa mais demeurent marginalisés. Les organismes universitaires, plusieurs des programmes académiques et de nombreux services sont difficilement accessibles en français. Comment voulez-vous que nous assurions le progrès, voire la survie, de cette langue si nous ne faisons aucun effort pour promouvoir sa visibilité?

L’assimilation des francophones au « Canada anglais » menace la survie d’une langue et d’une façon de vivre depuis bien des siècles. Grâce aux initiatives des communautés qui tiennent à cœur cette langue, parmi lesquelles, je croyais, La Rotonde considérait faire partie, le français a pu se protéger contre l’oubli. Au Gala, 200 personnes sont venues fêter le fait français avec nous. Quelle honte pourriez-vous voir en cela? Pour moi, cela signifie que la communauté croit que la lutte continue et que le français nous est toujours pertinent. Que voulez-vous? Rester silencieux – ou chialer sur ceux qui essaient d’encourager le public à participer au discours – ne fera qu’accélérer la disparition de cette belle langue.

J’avoue que les chroniques occasionnelles sur l’état déplorable du français à l’Université pourraient aider à sensibiliser les gens, mais est-ce que cela suffit? Est-ce que le fait de critiquer ces initiatives va faire avancer la cause? Si vous avez d’autres idées plus proactives pour inciter le public à s’engager, le Centre de bilinguisme est toujours à l’écoute.

 

 

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