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Opinions

LETTRE OUVERTE CONCERNANT DES RECOMMANDATIONS POUR UNE MEILLEURE EXPÉRIENCE D’APPRENTISSAGE EN LIGNE

Rédaction
20 novembre 2020

Madame la Provost,
Au nom des étudiant.e.s du premier cycle, nous aimerions vous faire part de nos commentaires et de nos recommandations concernant la réglementation universitaire et l’expérience d’apprentissage virtuel.

Nous aimerions commencer par reconnaître que l’université a travaillé sans relâche pour faire de l’apprentissage en ligne la meilleure expérience possible pour les étudiant.e.s de toutes les facultés, de tous les milieux et de tous les pays d’origine. Nous pouvons certainement en témoigner, ayant eu le privilège de travailler avec les administrateurs de l’université à tous les niveaux. Les étudiant.e.s, le personnel et les professeurs ont fait preuve d’une adaptabilité et d’une résilience extraordinaires malgré ces temps difficiles et sans précédent, ce qui témoigne de la vitalité de notre communauté universitaire.

Ces commentaires et ces recommandations ne sont pas seulement les nôtres, mais sont plutôt le fruit d’une longue période d’écoute des commentaires des étudiant.e.s sur l’apprentissage en ligne, de discussions avec les représentant.e.s élu.e.s facultés et les départements, et du formulaire de rétroaction sur l’apprentissage en ligne et le questionnaire de l’automne 2020 du SÉUO, auxquels nous avons reçu près de 1 300 réponses combinées.

Nous formulons ces recommandations dans un esprit constructif, dans le but d’offrir davantage de flexibilité et de tranquillité d’esprit aux étudiant.e.s que nous représentons, qui s’efforcent de surmonter trois crises simultanées : une crise d’insécurité financière, causée par la pénurie d’emplois étudiant.e.s et la fin de l’aide gouvernementale pour de nombreux étudiant.e.s, une crise de santé mentale, qui se poursuit sur le campus et a été exacerbée par les récents événements, et une crise sanitaire mondiale, qui nous affecte tous et toutes.

Nous avons également lancé une pétition pour recueillir le soutien des étudiant.e.s autour de ces initiatives en particulier.

UNE NOTATION DE RÉUSSITE ET D’ÉCHEC MODIFIÉE ET FONDÉE SUR LA COMPASSION
En réponse à la situation sans précédent et à l’environnement d’apprentissage turbulent de la fin du semestre d’hiver 2020, le Sénat de l’Université d’Ottawa avait autorisé les facultés à introduire un système de notation optionnel de type réussite/échec pour tous les cours. C’était une décision qui était bien accueillie et soutenue par l’ensemble des étudiant.e.s.

Bien que les temps soient moins turbulents maintenant, nous conviendrons tous deux que l’apprentissage en ligne est loin d’être parfait. Dans certains cours, la qualité de l’enseignement a fortement diminué. Dans d’autres, l’accès aux professeurs et aux assistants de cours a été plus difficile. Et, dans certains cas, même si la qualité du cours a été maintenue, les étudiant.e.s sont confronté.e.s à des défis supplémentaires en matière de santé mentale et se sentent plus dépassés ou incapables de suivre le rythme. Les étudiant.e.s savaient qu’ils s’inscrivaient à l’apprentissage en ligne, mais peu d’entre eux auraient pu prévoir tous les défis uniques qui y sont associés.

Nous pensons que, tant que l’apprentissage en ligne obligatoire se poursuivra, les étudiant.e.s devraient bénéficier d’un système de notation facultative, universelle, de type réussite/échec. Cependant, nous sommes conscients qu’un tel changement pourrait être trop difficile à mettre en œuvre pour le moment, et nous comprenons également que l’Université d’Ottawa prend très au sérieux la valeur d’un diplôme de cet établissement. Par conséquent, nous demandons plutôt à l’Université d’Ottawa de mettre en place un cadre académique plus pragmatique mais toujours compatissant, similaire à celui récemment introduit à l’Université Carleton pour les trimestres d’automne 2020 et d’hiver 20211.

Plus précisément, nous recommandons à l’Université…
– de convertir automatiquement toute note qui constitue un échec en « nonsatisfaisant », tant pour les semestres d’automne 2020 que d’hiver 2021 ;
– de permettre la conversion facultative d’un (1) cours de 3 unités par semestre à la désignation « satisfaisant », pour les semestres d’automne 2020 et d’hiver 2021.
Nous sommes prêts à travailler au cas par cas avec les facultés et les départements, si l’Université préfère adopter une approche moins centralisée.

Nous aimerions également noter qu’en plus de l’Université Carleton, l’Université York a introduit une option universelle et facultative de réussite/échec pour les semestres d’automne 2020 et d’hiver 20212 et la faculté des arts et des sciences de l’Université de Toronto permet déjà aux étudiant.e.s d’appliquer la notation de réussite/échec à 4 cours tout au long de leur diplôme, et ce, avant la COVID-193.

À notre avis, malgré les meilleurs efforts de tous et toutes, l’apprentissage en ligne n’est pas tout à fait au niveau où il devrait être en termes de qualité, d’accès aux ressources et de diffusion du contenu des cours. Cette solution temporaire démontrerait que l’université empathise avec les étudiant.e.s et en est consciente.

CHARGE DE TRAVAIL
De nombreux professeurs ont fait l’effort très apprécié de réduire le poids des travaux ce semestre, étant donné les incertitudes et le stress de l’apprentissage en ligne pendant une pandémie mondiale. Cependant, à notre avis, cela est allé – dans certains cas – trop loin. Les étudiant.e.s signalent que le nombre de petits travaux a augmenté, ce qui a été en soi accablant. Les travaux flexibles et facultatifs (par exemple, soumettre 2 réponses de lecture sur un total possible de 6) sont les bienvenus, mais les quiz hebdomadaires obligatoires dans l’ensemble des cours peuvent facilement devenir trop bouleversant.

En conséquence, nous recommandons à l’Université :
– de publier une directive à l’intention des professeurs par l’intermédiaire du Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage, les invitant à réduire le nombre de travaux pour le semestre d’hiver 2021, tout en maintenant une approche souple et compatissante en matière de notation et de délais ; 

Certaines facultés signalent également que les cours synchrones et asynchrones dépassent le temps de classe habituel, ce qui ajoute du travail supplémentaire ou pénalise les étudiant.e.s qui ont des cours consécutifs.

En conséquence, nous recommandons à l’Université :
– de publier une directive ou un règlement académique modifié encourageant les professeurs à ne pas dépasser le temps maximum habituel alloué pour leurs cours.

LA PRESTATION DES COURS
Enfin, nous voudrions réitérer nos préoccupations concernant la prestation en mode « synchrone » des cours. Notre préoccupation ne porte pas sur le mode de prestation – certains étudiant.e.s préfèrent les cours synchrone, tandis que d’autres préfèrent les cours asynchrones – mais plutôt sur l’accessibilité des cours et des évaluations synchrones aux étudiant.e.s vivant dans des fuseaux horaires différents.

Les directives de santé publique et les restrictions de voyage encouragent de nombreux étudiant.e.s de vivre chez leurs familles, et ce, pour un avenir prévisible. Ils ne devraient pas être pénalisés pour cela.

Nous sommes conscients que l’Université d’Ottawa accorde une grande importance à la liberté académique. Toutefois, cela ne peut se faire au détriment des étudiant.e.s qui ne peuvent pas vivre dans le fuseau horaire normal de l’Est (HNE). Il y a encore trop d’étudiant.e.s qui se réveillent à des heures déraisonnables pour rédiger des évaluations ou assister à des cours.
Plus précisément, nous recommandons à l’Université :

– de publier une directive et de continuer à fournir des ressources, afin d’assurer que les professeurs enregistrent les composantes synchrones de leurs cours, à l’exception notable des cours qui traitent de sujets sensibles ou
qui doivent protéger la vie privée des étudiant.e.s.
– de travailler avec l’uOzone et les professeurs pour identifier à l’avance les cours qui auront des composantes synchrones, permettant aux étudiant.e.s vivant dans des fuseaux horaires différents de choisir différentes options à l’avance lorsque cela est possible.

Nous comprenons que de tels changements à la fin du semestre peuvent être difficiles, mais nous sommes convaincus que ces recommandations reflètent fidèlement les commentaires que nous avons entendus de la part de divers groupes d’étudiant.e.s depuis le début de la pandémie COVID-19. Nous espérons que le pragmatisme, la réflexion et l’esprit constructif avec lesquels nous formulons ces recommandations permettront la mise en œuvre de certaines, voire de toutes ces mesures.

Nous serions heureux de vous rencontrer, vous et vos collègues, pour discuter de ces questions dès que possible, et nous espérons que ces recommandations pourront être discutées lors de la réunion du Sénat la semaine prochaine.
Je vous prie d’agréer, Madame la Provost, mes salutations distinguées.

Tim Gulliver
Commissaire à la revendication
Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa

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