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Opinions

L’homme des bois: Guide de survie à l’hiver 2013

Web-Rotonde
28 janvier 2013

– Par Simon Lalonde Boisvert – 

En me fiant aux statuts Facebook de mes amis et aux bredouillements des étrangers aux arrêts d’autobus, la phrase la plus entendue cette semaine à Ottawa serait: «  Qui a encore laisser la porte du frigo ouverte? » En contraste avec l’article de la semaine passée, qui prévoit la fin des patinoires extérieures en raison du réchauffement planétaire, on dirait que la température dehors essaie de se reprendre en couvrant mon pays de neige et de glace.

Observons. Le canadien typique commence ses conversations avec « Ah oui! La température dewors! », qui, cette semaine, semble être remplacé par « Osti qui fa frette! » J’aimerais répondre à la population ottavienne en leur disant : « Levez-vos culottes, frères canadiens! Ceci est l’occasion d’affirmer notre statut de bûcheron et de conquérant de la toundra canadienne! »

Hier j’ai vécu un moment de clarté en visionnant les films du Best of Banff Film Festival, qui fait sa tournée annuelle au ByTowne pour trois soirs. L’un des premiers films présenté était Gimp Monkeys. Le film nous fait suivre trois hommes, fanatiques d’escalade en montagne, durant l’une de leurs ascensions. Dans les premières minutes de ce court-métrage on nous dévoile, au milieu d’une falaise rocheuse, que trois hommes ont chacun perdu un membre de leur corps. Deux ont perdu leur jambe et l’autre une partie de son bras. En face de leurs handicaps « Qu’est-ce qui t’empêche de faire n’importe quoi? », lance l’un des grimpeurs.

Toutefois, le film Crossing the Ice a été LE moment de clarté de la soirée. Après avoir traversé la mer de Tasmanie entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande en kayak quelques années auparavant, deux meilleurs amis originaires d’Australie, Cas et Jonesy, partent pour une nouvelle aventure. Ils se lancent dans un aller-retour en direction du pôle Sud. Ils ont complété ce voyage en 90 jours, en manque de nourriture et de repos, et sans avoir manqué de détruire toutes leurs extrémités et les orifices de son état naturel. Je m’imagine alors à accomplir leur marche: 90 jours de soleil continuel (puisque le soleil est même présent à minuit), des températures entre -10 OC et -70 OC et une solitude incroyable qui pourrait détruire l’esprit du plus grand héro.

Après le film, je remets mes quatre épaisseurs de vêtements hivernaux et je quitte la salle de cinéma chauffée. En sortant, mon père me dit « Ah ouais c’était bon! », mais tout ce que je vois c’est la neige dehors. Finalement, on arrive au char et je dis avec confiance, en regardant mon père dans les yeux: « Quelle belle soirée! » Après avoir été témoin de l’aventure de Cas et Jonesy, je refuse de me plaindre du froid. Je suis Canadien! Mes ancêtres, il y a 100 ans,  vivaient sans chauffage central, sans Gore-Tex et sans peur du froid. Cet hiver, j’accueille l’hiver les bras ouverts.

 

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