Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique 

Article rédigé par Thelma Grundisch – Journaliste

L’Alliance Française Ottawa (AFO) offre cette année une discussion qui aborde la question de la proximité en temps de pandémie. S’inscrivant dans le cadre de la Nuit des idées, l’événement totalement virtuel et gratuit sera diffusé le 28 janvier dans près de 75 pays du monde.

Chaque année lors du dernier jeudi de janvier, l’Institut de Paris organise la Nuit des idées, qui vise à encourager les discussions entre diverses pratiques artistiques et culturelles sur un thème partagé par une multitude de pays, explique Samuel Coeytaux, directeur de l’AFO. Cette sixième édition de l’événement propose une variété de perspectives axées sur la façon dont l’isolement et les nouvelles technologies ont affecté les relations sociales. 

Culture à proximité 

À Ottawa, l’AFO a nommé son approche de l’événement Si loin si proches, antithèse qui oriente les activités de la soirée. En partenariat avec l’Université Carleton (UC) et le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, c’est au travers de débats et de présentations artistiques que la proximité sera discutée.

Les thèmes abordés se veulent toujours extrêmement larges, afin que chacune des villes participant puisse l’aborder à sa façon, sous un angle adapté à sa propre culture, partage Coeytaux. Il s’agit surtout de créer des ponts entre les cultures ; c’est pour cette raison que les activités sont généralement proposées à moitié en français et dans la langue locale, souligne-t-il.

Deux conférences avec des universitaires et professionnel.le.s de disciplines variées, et un entretien avec un auteur français sont programmées. Toutes les activités seront entrecoupées d’intermèdes musicaux offerts par le pianiste de jazz Anthony Kubelka, récemment diplômé de l’UC. 

Si loin …

Si chacun.e a une idée de ce qu’est la proximité, celle-ci peut être abordée de très nombreuses manières, indique Émilie Urbain, professeure au département de français à l’UC. Participante du premier panel de l’événement, elle énonce que l’objectif sera de débattre la façon dont la pandémie a changé la perception de la proximité, notamment dans les sciences humaines et sociales. Il sera donc question de la place des nouvelles technologies dans la création de nouveaux liens de proximité, et des enjeux sociopolitiques qui ont marqué cette année.

Urbain adopte une approche sociolinguistique à ces questions, et s’interroge sur le rôle des langues et de la communication dans la création du lien social. Sa position de professeure, mais aussi d’immigrante au Canada, lui permet de constater que la création ou le maintien du lien en ligne est possible, mais plus difficile. Pour elle, il s’agit de poser des questions auxquelles tout le monde réfléchit tout le temps, mais qui sont accentuées par la pandémie, particulièrement chez les étudiant.e.s et les professeur.e.s avec l’enseignement virtuel. Dans ce panel francophone, elle aura l’occasion de débattre avec trois de ses collègues de l’UC : Benoit-Antoine Bacon, Président de l’UC et neuropsychologue, Aboubakar Sanogo du département de cinéma, et Chantal Dion du département de français.

… et pourtant si proches  

Le panel anglophone adoptera une perspective plus scientifique de la proximité à travers les réflexions de David Dean, professeur d’histoire à Carleton, et de Rebecca Dolgoy et Erin Gregory, deux intervenantes du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada. Les trois panélistes aborderont les thèmes de l’isolement dans le temps et dans l’espace, des nouvelles technologies, et de « la vie quand on est coupé.e.s du monde, même terrestre », précise Coeytaux. La soirée s’achèvera avec la retransmission, fournie par la Maison de la littérature, d’un entretien avec l’auteur français et spécialiste de science-fiction, Alain Damasio. L’écrivain y parlera de sa carrière, de son dernier roman fantastique Les Furtifs, et de la façon dont il imagine le futur proche. 

Il sera possible de rejoindre l’événement dès 17 heures cet après-midi, et de poser des questions aux panélistes. La retransmission se fera à partir de la plateforme Zoom, ainsi que sur la chaîne YouTube de l’AFO, et reste accessible que vous soyez à Ottawa, ou à l’autre bout du monde !