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L’Université conclut un partenariat avec le CALACS

9 octobre 2017

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Par : Yasmine El Kamel

L’Université d’Ottawa (U d’O) a mis en place un partenariat avec le centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) pour venir en aide aux membres de la communauté universitaire victimes d’agressions sexuelles. Le CALACS a pour sa part déjà mis une intervenante à disposition des étudiant.e.s victimes d’agression sexuelle.

 

 

Un manque d’informations

Une bonne initiative, mais qui nécessite encore des efforts et du travail d’après la gestionnaire, Josée Guindon, et la coordinatrice des services de prévention et de sensibilisation du CALACS, Josée Laramée. « Nos services ont été remis en application en janvier 2017, mais il n’y a eu aucune promotion, il y a du travail à faire », explique Guindon.

 

En regardant le règlement interne de l’Université et en se mettant à la place d’une victime d’agression sexuelle, Guindon serait embrouillée. Elle trouve que la liste des services offerts n’est pas claire, il y en a trop. Qui appeler ? Que faire ? Le service de sécurité ? Le bureau des droits de la personne ? La Fédération Étudiante ? La gestionnaire du CALACS souligne néanmoins que le Centre encourage la promotion de leurs services ainsi que la collaboration avec l’U d’O. « Il y a toute une équipe qui travaille fort » affirme-t-elle.

 

Les étudiant.e.s n’ont pas directement accès aux services

Pour Laramée, « il devrait y avoir une liste d’attente » d’étudiant.e.s de l’U d’O auprès du CALACS, au vu de l’ampleur des agressions sexuelles supposées au sein des campus universitaires en Amérique du Nord (20% selon les statistiques américaines). Toutefois, une telle liste n’existe pas, et ce car les étudiant.e.s n’ont pas directement accès aux services. Laramée regrette alors que les étudiant.e.s ne soient pas davantage informé.e.s.

 

Laramée note aussi que généralement, les femmes victimes d’agressions sexuelles ne portent pas plainte. Moins de 5% d’entre elles signaleraient leurs agressions au service de police. Une situation similaire au sein de l’Université.

 

Par contre, de nombreuses victimes font appel au CALACS au cours des années, cinq a six ans, suivants leur agression. « Non seulement on n’a pas assez de femmes qui font accès a nos services, mais on en a qui le font quand elles ne sont plus étudiantes a l’U d’O, mais qui ont été violées a l’université », explique Laramée.

 

Même si elles ne sont pas médiatisées, les agressions sexuelles existent

C’est généralement à la suite des drames que l’Université se réveille. Par exemple, suite aux incidents liés a l’équipe masculine de hockey, une formation a été mise en place pour les athlètes des Gee-Gees.

 

Malick Turenne, membre de l’équipe masculine de Basketball de l’U d’O, précise que la formation est obligatoire pour les athlètes. Il en a reçu une au début de la précédente année scolaire. Turenne explique que cette formation consiste en une rencontre d’environ deux heures où est expliqué aux athlètes quelles sont les situations de « harcèlement » et « comment procéder lorsqu’on est témoin d’une telle scène en public ».

 

D’après Laramée et Guindon, il faudrait bien plus que de courtes formations pour changer une mentalité profondément encrée dans la société. Ces dernières espèrent que même sans cas médiatisés, l’Université continuera à prendre des mesures contre la violence faite aux femmes et rappellent que ce n’est pas parce que l’on n’en parle pas qu’il ne se passe rien.

 

Le CALACS encourage également les étudiant.e.s à lui faire appel en cas de besoin, et leur garanti la confidentialité. Le centre ne transmet en effet aucune information à l’U d’O en ce qui concerne les victimes. Leur objectif est simplement de les aider à reprendre leur vie en main. « On connait les réalités, on connait les barrières, puis on est une belle source d’outils » souligne Guindon.

 

Quelques bonnes pratiques

Guindon et Laramée nous racontent que le CALACS a été approché par l’association des étudiants en droit lors de la semaine 101 afin de recevoir une formation sur les agressions sexuelles. L’association voulait savoir quoi faire lors d’un évènement « beach party », en cas d’agression sexuelle.

 

« C’était tellement bon », « collaborateur » et « ça a changé leur mentalité » affirme Laramée, qui a donné la formation. Avec des mises en situation et des discussions, Laramée a réussi à « défaire les mythes ». « On a tous des mythes, on fait tous partie de la culture du viol » dit-elle. Laramée a ressenti qu’il y a avait tellement une confiance établie à la fin, que les étudiants pouvaient lui faire part de leurs peurs et des préjugés qu’ils avaient. D’après elle, on en a tous. Il faut simplement se questionner là-dessus et être ouvert à en parler.

 

C’est ce genre d’attitude et initiative que le CALACS encourage. « Bravo pour ce groupe là ! » affirme Guindon en soulignant que certain professeurs de l’Université font également appel aux agents du CALACS pour intervenir dans leur cours.

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