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L’Université d’Ottawa rayonne au Cameroun

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15 janvier 2018

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Par : Nicolas Hubert

 

Co-organisée par l’Université d’Ottawa (U d’O), ONU Habitat et la République du Cameroun, la seconde édition de la Conférence Internationale sur l’Urbanisation Durable au Canada, en Chine et en Afrique (ICCCASU 2), Développement urbain intelligent : Des actions locales vers le global, s’est déroulée du 12 au 14 décembre 2017 à Yaoundé, capitale du Cameroun. Plus de 500 universitaires, professionnels et politologues internationaux se sont ainsi rencontrés au Cameroun pour partager leurs travaux et perspectives d’avenir pour une urbanisation durable et responsable.

Saluée de tous bords

Alors que la première édition de ce cycle de colloques internationaux avait vu le jour en décembre 2015 à Ottawa, le gouvernement camerounais a pris les devants pour être le premier pays africain hôte de l’ICCCASU avant l’organisation de l’édition 2019 en Chine.

Le ministre camerounais de l’Habitat et du Développement Urbain, Jean-Claude Mbwentchou, a notamment salué « l’aboutissement d’une coopération tripartite fructueuse » permettant de questionner et d’adresser les défis engendrés par l’urbanisation croissante du continent africain.

Par le biais d’un message présenté par la délégation uottavienne, le recteur de l’U d’O, Jacques Frémont, a tenu à saluer l’organisation de cet événement en Afrique et a souligné que celui-ci demeurait « un lieu unique pour partager des connaissances, des expériences, des réflexions, des pratiques et des innovations issues de trois contextes très différents ». Il a par la suite insisté sur la nécessité de « rassembler ces différentes perspectives et expériences » afin d’explorer « des solutions pour un développement urbain durable, équitable et inclusif ».

Le Sous-Secrétaire général de l’ONU et Directeur exécutif d’ONU-Habitat, Joan Clos, a également fait savoir que l’ICCCASU 2 constituait une « occasion idéale pour ONU Habitat de faire le point sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du Nouvel Agenda pour les Villes », issu de la Troisième conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable (HABITAT III), organisée à Quito en octobre 2016.

Sensibilisation essentielle

Le principal initiateur d’ICCCASU, le professeur titulaire du département de Géographie de l’U d’O, Huhua Cao, explique qu’il y avait plusieurs avantages à ce que la seconde édition de l’ICCCASU se déroule au Cameroun. « Déjà le pays est bilingue », précise-t-il avant de souligner que « l’Afrique centrale n’est pas une région avec un fort taux de développement et de tels événements de sensibilisation et de promotion y sont essentiels ».

Cao ajoute qu’afin d’encourager les chercheurs et chercheuses canadien.ne.s et chinoi.se.s a venir présenter leurs travaux au Cameroun, il a fallu « aller chercher des conférenciers importants et reconnus tels que [l’ancien premier ministre de la Colombie-Britannique] Gordon Campbell pour présenter leurs points de vue sur l’urbanisation ».

Horaire chargé

Avec 148 présentations réparties sur trois jours, près de 50 personnes venant du Canada et de la Chine, ainsi que 80 personnes représentants d’autres pays, Cao se félicite de la réussite de cet événement international qui a attiré une audience de près de 400 Camerounais.

La réussite de l’événement fut perceptible dès la cérémonie d’ouverture. La salle principale du Palais des congrès de Yaoundé a accueilli plus de 300 personnes venues assister aux présentations de conférenciers de haut niveau, tels Campbell ou le directeur de la Division des programmes de ONU-Habitat, Tuts Rafael.

Originaire du Rwanda et doctorant à l’Université de Bonn, John Kalisa s’enthousiasme notamment sur les sujets abordés : « c’est génial, c’est exactement mon projet de thèse ». Une impression partagée par Ioja Cristian, professeur de Géographie à l’Université de Bucarest, venu présenter l’aboutissement de ses travaux après avoir participé à HABITAT III l’année précédente.

« En général je suis très satisfait. L’impact est plus important de ce que l’on attendait, surtout au niveau des politiques », se réjouie Cao, tout en soulignant qu’il y avait sept ministres camerounais à la cérémonie d’ouverture, dont le premier ministre Philemon Yang. « C’est un très bon départ », ajoute-t-il avant d’expliquer que l’objectif de l’événement ne fut pas de présenter des solutions préconçues aux défis que rencontre le continent africain en termes d’urbanisation.

« Aucun modèle n’est parfait »

« Les délégations chinoises et canadiennes ont pu amener deux modèles différents, voir opposés d’urbanisation », précise-t-il. Ainsi alors que la Chine représente un modèle très centralisé et peu inclusif, le Canada possède au contraire un processus beaucoup plus démocratique, mais plus lent. Mais si ce dernier est pour Cao « un processus beaucoup plus durable », il rappelle que le modèle chinois a tout de même permis de faire face à un développement soutenu et une urbanisation exponentielle au cours des 40 dernières années.

Cao rappelle alors qu’il est primordial de garder à l’esprit qu’« aucun modèle n’est parfait » et que « c’est avant tout aux Africains de regarder et d’apprendre » des aspects positifs et des erreurs de chaque perception du processus d’urbanisation, de « capturer les éléments clés pour les insérer dans leurs propres contextes » sociaux, politiques et économiques.

« Il n’y a pas de modèle que nous pouvons adapter à 100 % » ajoute-t-il, en rappelant que la Chine a longtemps tenté de reproduire les modèles étrangers, et les échecs associés, avant d’accumuler l’expérience nécessaire au développement de sa propre approche en matière d’urbanisation et de développement.

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