Crédit visuel : Hai Huong Lê Vu

Article rédigé par Hai Huong Lê Vu – Collaboratrice

Publié le 10 juin à 3h10, dernière modification le 11 juin à 7h31

Ce lundi 9 juin, une centaine de manifestant.e.s a défilé dans les rues d’Ottawa pour dénoncer l’interception illégale de la Flottille de la liberté Madleen, demander la libération de ses douze membres capturé.e.s par les forces armées israéliennes et plus généralement la fin du génocide en cours à Gaza. Le voilier, qui transportait de l’aide humanitaire, devait briser le blocus total dans l’enclave palestinienne, en place depuis le 2 mars 2025. 

Une condamnation locale et internationale

Les organisations militantes locales, telles que Palestinian Youth Movement Ottawa (PYM Ottawa)  et Integrity Not Spite Against Falastin (INSAF), ont rapidement organisé cette mobilisation en réponse à l’attaque subie par le Madleen et les humanitaires à son bord, dont la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan, l’activiste suédoise Greta Thunberg et le journaliste du média français Blast, Yanis Mhamdi.

« [Le bateau] a été agressé et capturé par les forces d’occupation israéliennes en eaux internationales, près de Gaza la nuit dernière. […] Ceci est une flagrante violation du droit international », ont déclaré les groupes organisateurs dans une publication sur Instagram.

Étudiant.e.s et membres de la communauté locale se sont rassemblé.e.s devant le Monument canadien pour les droits de la personne à Ottawa, avant de rejoindre la rue Elgin, puis la rue Rideau en direction du Marché By.

L’attaque, survenue dans la nuit du 8 au 9 juin, a été largement condamnée par plusieurs acteur.ice.s internationaux.ales. Parmi eux.elles, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains dans les territoires occupés palestiniens depuis 1967, Francesca Albanese, ainsi qu’Amnistie internationale, l’Iran ou encore la Turquie.

Une histoire de violations répétées 

Le bateau Madleen n’est pas la première mission humanitaire attaquée par Israël, a rappelé une organisatrice, citant l’incident de 2010, où des membres d’une flottille précédente avaient été tué.e.s par l’armée israélienne.  

Dans un entretien avec La Rotonde, un.e membre de PYM Ottawa a expliqué que l’équipage de la Flottille de la liberté, composé de citoyen.ne.s de dix pays différents, avait pour mission d’acheminer de l’aide humanitaire vers Gaza, où la population subit une famine orchestrée par le blocus israélien.

Le.a membre de PYM Ottawa a dénoncé l’interception par les forces israéliennes du voilier, qui, a-t-iel affirmé, ont « kidnappé » ces individus en eaux internationales, qualifiant cela de crime de guerre.

Un appel à l’action

Le rassemblement a également permis de dénoncer l’inaction du gouvernement canadien, accusé d’être complice des actions israéliennes.  « [Nous demandons] la fin de ce génocide, [l’arrêt de l’envoi] d’armes canadiennes vers Israël, un embargo complet sur les armes dans les deux sens, et la libération de tous.te.s les prisonnier.ère.s politiques palestinien.ne.s », a déclaré le.a militant.e au sein de PYM Ottawa.

Iel déplore que, malgré les conclusions de la Cour internationale de justice et les nombreux rapports d’agences de droits de la personne, le gouvernement canadien refuse toujours d’imposer un embargo sur les armes, rendant le Canada complice.

La manifestation s’est conclue sur des chants de solidarité : « Gaza – Gaza – Gaza ». Une nouvelle mobilisation est déjà prévue le samedi 14 juin à 14h, au même endroit.