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Les mythes et réalités sur la sexualité

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4 novembre 2019

Crédit visuel; photo courtoisie

Par Maeve Burbridge – Cheffe du pupitre Actualités

Peur de poser des questions sur la sexualité ? Pas de problème : La Rotonde s’est entretenue avec Elyse Fortier, une chercheuse dans le domaine de santé et de sexualité à l’Université d’Ottawa (U d’O) pour mettre au clair les mythes communs sur le sexe.

La Rotonde (LR) : Les préservatifs sont-ils ce qu’il y a de mieux pour se protéger contre les infections transmises sexuellement (ITS) ?

Elyse Fortier (EF) : L’emploi de méthodes barrières, comme les préservatifs internes et externes ainsi que les digues dentaires sont la meilleure manière de se protéger contre les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS), ce qui inclut la chlamydia, la gonorrhée, les hépatites B et C, l’herpès génital, la syphilis, la trichomonase, le VIH et le VPH. Toutefois, il existe aussi d’autres manières pour réduire le risque d’infection.

La clé pour réduire son risque, c’est de communiquer avec son ou sa partenaire sexuel.le par rapport aux rapports sexuels protégés, mais le stigma autour des ITSS nous empêche souvent de le faire. Plusieurs ITSS, telles que la chlamydia ou le VPH sont asymptomatiques. Le fait d’être au courant des symptômes et la possibilité d’être asymptomatique, de se faire tester régulièrement et de prendre soins de sa santé sexuelle réduisent également le risque de contracter une ITSS.

LR : En termes de moyens contraceptifs, est-ce que c’est efficace d’utiliser seulement une contraception hormonale, sans préservatif ?

EF : La contraction hormonale peut être très efficace pour la prévention de la grossesse, mais elle ne protège pas contre les ITSS. Dans le cas de l’usage parfait, la pilule et la patch peuvent être à 99% efficaces pour prévenir la grossesse. Si on est plus réaliste et on prend en compte l’effet que peut avoir les hormones sur la digestion ainsi que les oublis et le timing qui ne sont pas toujours parfaits, la pilule est efficace à environ 90% du temps. La patch, quant à elle, est efficace à 97% du temps […]. Le stérilet est efficace à 99% du temps.

LR : Est-ce possible de contracter un ITSS par le sexe oral ?

EF : Oui, c’est possible de contracter une ITSS par le contact oral-génital ou oral-anal. Par exemple, l’herpès, qui se présente dans la forme de chancres dans la région de la bouche et dans la région génitale, peut être transmis par le sexe oral. Le fait d’utiliser un préservatif ou une digue dentaire de manière régulière [peut] réduire de manière importante le risque de contracter une ITSS dans les endroits qui sont couverts.

LR : À quel âge est-ce normal de commencer à être actif sexuellement et à quel âge est-ce normal d’arrêter d’être actif sexuellement ?

EF : L’activité sexuelle est normale et saine parmi les personnes jeunes ainsi que les personnes plus âgées. C’est souvent entre 13 et 19 ans, quand la puberté se manifeste, que les gens vont devenir actifs sexuellement. Il est cependant important de garder en tête que tout le monde est différent.e et que l’âge ne définit pas si une personne se sent prête ou non à avoir des relations sexuelles. C’est une décision qui peut seulement être prise à un niveau individuel. […]

Le vieillissement apporte des changements au corps qui peuvent affecter le niveau de plaisir que les gens ressentent en ayant des rapports sexuels. Par exemple, en vieillissant, le vagin devient plus court, plus étroit et moins élastique, ce qui peut rendre les rapport sexuels vaginaux douloureux. Autour des 65 ans, 15% à 25% des personnes ayant des pénis expérimentent des difficultés liées à l’impotence. Reste que l’âge à laquelle les gens arrêtent d’avoir des rapports sexuels est complètement individuel.

LR : Est-ce vrai que les hommes ont une libido beaucoup plus forte que les femmes ? 

EF : En raison de stéréotypes liés au genre et à la sexualité, nous avons souvent des fausses attentes envers les hommes et leur appétit sexuel. Il est néanmoins important de comprendre que tout le monde est différent, indépendamment de leur genre et de leur sexualité. Certaines personnes préfèrent avoir plus de sexe, d’autres préfèrent en avoir moins.

LR : Plusieurs formes de médias telles que la télévision, les films et les publicités peuvent donner l’impression que presque tout le monde est très sexuellement actif. Est-ce réaliste ?

EF : L’hypersexualisation et l’objectification sont des stratégies utilisées par les médias et la publicité qui peuvent avoir des conséquences négatives au niveau psychologique et sexuel de l’individu. Leur but est de vendre une image et un style de vie. Les attentes qui sont présentées par les médias mènent à une perception étroite du sexe, de la sexualité, de la violence sexuelle, du consentement et des relations. C’est normal que les gens aient des périodes dans leurs vies où ils n’ont pas de sexe ou très peu de sexe. Tout le monde est différent.

LR : Est-ce possible d’avoir trop de sexe ou pas assez de sexe ?

EF : L’activité sexuelle est normale et elle est associée à de nombreux bienfaits au niveau de la santé. Il y a toutefois plusieurs personnes qui choisissent de ne pas avoir de relations sexuelles ou de ne pas en avoir souvent. C’est complètement normal et sain. […] Tant que les personnes impliquées se sentent confortables, ce n’est pas vraiment possible d’avoir trop de sexe ou pas assez car chacun.e a un corps différent. Par contre, une hausse significative dans le nombre de relations sexuelles auxquelles une personne participe peut causer de l’irritation aux niveau des organes sexuels, la sécheresse vaginale et un inconfort au niveau des testicules.

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