Ne supprimez pas le financement de CHUO — votez Non pour ne pas faire taire la musique, la culture et les voix indépendantes des étudiants. 

CHUO 89.1 FM faits face à une crise sans précédent. 

Le 28 septembre, le SÉUO a voté en faveur d’une question référendaire qui met en péril le financement de CHUO en mettant fin à la cotisation étudiante perçue en son nom. Votre soutien est essentiel pour sauver cette organisation qui, depuis plus de 30 ans, joue un rôle vital en appuyant les étudiants et les communautés en quête d’équité sur le campus et à travers Ottawa.

Je travaille dans le domaine de la radio depuis 1991, l’année où les étudiants de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont obtenu une licence FM et ont créé CHUO-FM sur 89.1 FM. Après avoir accumulé trois décennies d’expérience dans les secteurs de la radio commerciale et universitaire, j’ai été nommé directeur de station par intérim pour CHUO en janvier. C’est la première fois de ma carrière que je vois un référendum de financement cibler une station de radio de campus de cette manière. Aucune discussion, aucun débat n’a eu lieu. Nous avons simplement été confrontés à un ultimatum proposé par un membre du conseil du SÉUO, sans nous donner le temps de réagir de manière significative.

L’impact de CHUO sur l’U d’O et la communauté 

Dans l’industrie de la radio, la maxime de la radio commerciale a toujours été simple et directe : « attirer un public plus large pour générer davantage de revenus, puis répéter le processus ». En contraste, la radio de campus a constamment adopté une approche différente, axée sur le partage. Son objectif est de fournir un espace d’expression où chacun peut diffuser son message. Cette approche vise à promouvoir l’équité, à servir la communauté et à construire une vision collective.

CHUO, à titre de station de radio universitaire, offre une expérience de terrain qui permet aux étudiants de se pencher sur les enjeux et les problématiques qui touchent leur communauté et leur vie sur le campus. Ici naissent les futurs radiodiffuseurs, dirigeants politiques, artistes et chercheurs, enrichis grâce à une immersion concrète dans le monde de la radio.

Chaque jour, je suis témoin de l’impact concret de CHUO sur les étudiants. La semaine dernière, par exemple, nous avons accueilli un nouveau contributeur, Ethan, qui a commencé à enregistrer des messages radio dès son premier jour. Pendant ce temps, Jefferson collaborait avec Luigi, notre directeur de programme, tandis qu’Israa rédigeait des programmes et des bulletins d’information en français. TingTing et Olivia se consacraient au développement de notre site web et à notre campagne sur les réseaux sociaux, alors que Kawtar travaillait sur la promotion de notre réseau de podcasts. Arya supervisait notre campagne de sensibilisation dans les rues. En parallèle, Lauren, la coordinatrice des nouvelles de CHUO, intégrait un nouveau contributeur et veillait à ce que notre première édition de La Mosaïque soit diffusée avec succès. Ces efforts quotidiens témoignent de l’engagement exceptionnel de nos étudiants et de leur capacité à apporter des contributions précieuses à CHUO.

Toutefois, cet effort de collaboration visant à créer une radio communautaire pourrait se voir entièrement éliminé dès la semaine prochaine.

Comment en sommes-nous arrivés là ? 

Comment se fait-il qu’une organisation aussi établie que CHUO, forte de 32 ans d’expérience, soit soudainement confrontée à la perte de son financement crucial sans qu’il y ait eu de discussion publique ou de débat significatif sur le rôle fondamental de la radio de campus au sein de la communauté ? Cette question souligne le risque de voir des décennies de connaissances institutionnelles et d’art orienté vers les étudiants et la communauté anéantis par une simple décision. Il est impératif de comprendre pourquoi CHUO est confrontée à cette situation critique et pourquoi cela se produit précisément à ce moment.

Il est impératif que les étudiants soient informés du protocole d’accord signé en 2019 entre le Syndicat étudiant de l’Université (SÉUO) d’Ottawa et CHUO. Cet accord garantissait l’indépendance de la programmation de la station et prévoyait la représentation de deux membres du conseil du SÉUO au sein du conseil d’administration de CHUO. Cependant, avant la proposition de référendum sur le financement, aucun des membres du conseil d’administration du syndicat n’avait assisté aux réunions ni répondu aux courriels concernant les assemblées du conseil d’administration en 2023. Cette absence de participation soulève des inquiétudes sérieuses quant au respect de l’accord établi et de l’engagement du SÉUO envers la station.

Nous sommes conscients que le président du conseil du SÉUO a pris connaissance de la question référendaire concernant CHUO le 14 septembre. Cependant, ils n’ont officiellement informé CHUO de cette question que le 22 septembre. Il est évident que nos organisations ne fonctionnent pas de manière cohérente, comme le requièrent les termes et la compréhension mutuelle de l’accord. Cette divergence dans les procédures souligne le besoin urgent de clarifications et de communication efficace entre les parties impliquées.

Après l’approbation de la question référendaire, nous avons été contraints de préparer une campagne de réponse en un laps de temps déraisonnablement court, soit environ 29 heures. Ce délai extrêmement limité aurait été illégal en vertu de l’ancien code électoral, qui a été modifié par le Syndicat étudiant le 20 août 2023, sans préavis aux groupes étudiants. Cette modification soudaine a entravé notre capacité à réagir de manière appropriée et planifiée, portant ainsi atteinte au processus démocratique qui aurait dû être maintenu dans de telles circonstances.

Le Syndicat étudiant a explicitement affirmé à CHUO qu’il n’avait pas le pouvoir de rejeter les questions référendaires proposées par des étudiants indépendants. Toutefois, ce qu’il n’a pas mentionné, c’est que la question référendaire en question avait été soumise par l’un de ses propres membres du conseil. Lors de sa réunion du 28 septembre, suite à des discussions confidentielles approfondies avec ses conseillers juridiques, le Syndicat étudiant a choisi de modifier le libellé original de la question posée par son propre membre du conseil. Le Syndicat a alors élaboré sa propre question, se focalisant uniquement sur la suppression du financement de CHUO, laissant de côté les autres préoccupations initialement évoquées concernant les économies budgétaires par ce même membre du conseil. Cette décision soulève des questions quant à la transparence et à l’intégrité du processus décisionnel du Syndicat étudiant.

Il est crucial de souligner que le membre du conseil du Syndicat étudiant qui a soumis la question référendaire initiale concernant la suppression du financement de la station de radio n’a jamais abordé ce sujet lors d’une réunion du comité ou du conseil du SÉUO. De plus, ce membre du conseil n’a pas envoyé de questions par courriel à CHUO et n’a pas non plus eu de discussions avec notre conseil. Plus préoccupant encore, il n’a même pas pris la peine de visiter la station pour rencontrer le personnel, les étudiants et les contributeurs avant de chercher à éliminer le financement.

Cette situation met en évidence le parcours de deux organisations qui, auparavant, partageaient un objectif commun et avaient établi une alliance. Cependant, au cours des derniers mois, ce lien essentiel s’est malheureusement estompé en raison de querelles juridiques et de problèmes de gouvernance. Ces conflits ont obscurci les principes fondamentaux de transparence, de responsabilité et d’équité auxquels les étudiants sont en droit de s’attendre.

Nous aspirons à un dialogue ouvert et constructif avec le Syndicat étudiant. Nous cherchons particulièrement à comprendre pourquoi CHUO s’est retrouvé dans la ligne de mire du SÉUO, alors que nous avons toujours respecté rigoureusement notre accord avec le Syndicat étudiant. Nous sommes ouverts à la discussion et prêt à collaborer pour trouver des solutions. Nous croyons fermement en l’importance d’une communication ouverte et respectueuse. Nos portes sont grandes ouvertes, et nous vous invitons chaleureusement à discuter de l’avenir de votre station de radio.

Les enjeux pour les étudiants

La question du référendum concernant CHUO ne se limite pas à retirer des fonds à un centre culturel. Elle englobe un enjeu plus vaste concernant la vie sur le campus et de la communauté que les étudiants souhaitent préserver et développer. CHUO accueille au quotidien des artistes locaux de hip-hop et d’autres genres musicaux. Plus d’une douzaine de communautés culturelles ont une présence hebdomadaire sur nos ondes depuis de nombreuses années. Les étudiants ne se contentent pas de montrer leur travail, ils s’impliquent activement dans des projets de sensibilisation à travers des plateformes variées telles que des podcasts innovants, des émissions de radio éducatives et divertissantes, des médias sociaux créatifs et de la publicité. CHUO est bien plus qu’une simple station de musique. Préservons ENSEMBLE ce précieux canal culturel qui permet aux étudiants de s’exprimer, car il contribue à façonner la voix unique de notre campus. Le choix de maintenir cette initiative exceptionnelle et dynamique est maintenant entre vos mains.

Nous vous encourageons vivement à voter « Non » à l’arrêt de la cotisation étudiante perçue par le SÉUO au nom de CHUO. Votre vote « Non » sera crucial pour maintenir le financement de CHUO et ne pas faire taire la musique, la culture et les voix indépendantes des étudiants.