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Marches des Fiertés annulées ; le net pour solidifier les liens

Rédaction
23 juin 2020

Crédit visuel : Archives

Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste

Des annulations de rendez-vous des chirurgies pour les transgenres en passant par l’éloignement dans des environnements familiaux toxiques et l’isolation de ses membres, la communauté 2SLGBTQ+ a été secouée par les conséquences du confinement et de la pandémie de la COVID-19. Alors que, sans surprise, les marches des Fiertés ont été annulées, virus oblige, les organisateurs des événements se sont tournés vers le virtuel pour célébrer et rassembler la communauté durant le mois de juin, qui est celui de la fierté. Le centre de la fierté de l’Université d’Ottawa (U d’O), quant à lui, emploie cette période pour solidifier sa présence en ligne pour la communauté 2SLGBTQ+ et ses allié.e.s.

Dorénavant, nombreux sont les événements à être organisés virtuellement, comme il est devenu normal de le faire en ces temps de pandémie. Tous les membres et les allié.e.s de la communauté ayant accès au réseau Wi-Fi auront la possibilité de participer à plusieurs fiertés. « Cela permettra à ceux qui habitent des territoires hostiles aux communautés, ou à ceux qui habitent des lieux où la reconnaissance n’est pas pleinement atteinte d’être rejoint », a déclaré Éric Pineault, président fondateur de Fierté Montréal au magazine Garçon

À l’horaire dans les prochaines semaines

Une Fierté mondiale est prévue pour le 27 juin prochain sous la forme d’un événement Facebook. Leur site web comporte une carte qui indique l’heure à laquelle sera disponible la diffusion en direct pour chaque région du monde. Cet événement s’annonce être la plus grande Fierté jamais réalisée, depuis sa création en 1970, suite aux émeutes de Stonewall.

À Montréal, la marche virtuelle aura par exemple lieu du 6 au 16 août en ligne ; à Ottawa, elle prendra également la forme d’un événement virtuel du 21 au 30 août, et aura pour thème « Là où nous sommes ! ». Grâce à l’accessibilité offerte par le web, des artistes locaux et internationaux y participeront.

Le Centre de la Fierté s’organise

Pour le centre de la Fierté de l’U d’O, le confinement et la distanciation physique ont été l’occasion de réfléchir à sa disponibilité et sa présence en ligne. 

« Notre communauté est très sociable ; ensemble on se créé un peu une seconde famille, alors c’était très important qu’on trouve des moyens de rester connectés », explique Mat‎ías E. Moraga, coordinateur du centre de la Fierté, et étudiant en psychologie à l’U d’O.

« C’est une période difficile pour beaucoup des membres de la communauté. Certain.e.s sont confinés avec leur famille, qui, parfois n’est pas à bien de les comprendre et de les accepter », confie Moraga.

Il réalise aussi l’importance d’avoir un lieu sécuritaire sur le net pour la communauté de l’U d’O et des environs. Tout le monde n’est pas à l’aise de socialiser en présence physique, indique-t-il. En effet, certaines personnes souffrent d’anxiété sociale ; d’autres ont des handicaps ne leur permettant pas de se déplacer, illustre le coordinateur du centre de la Fierté. Enfin, certaines personnes ne vivent pas à proximité, ou n’ont pas encore fait leur coming-out.

De nombreux projets à venir

L’été offre également le temps au centre de se préparer pour la prochaine année, et notamment pour les prochaines étapes de son mandat. « Maintenant que notre espace de service est établi, que nos mandats sont fixés et que nos étudiant.e.s sont plus conscients de notre existence, la prochaine grande étape est de poursuivre notre travail de sensibilisation », informe Moraga.

Les projets pour 2020 seront entre autres « une bibliothèque queer, une formation Allié.e 101 pour tous les travailleur.euse.s des services et des facultés de l’Université d’Ottawa, et un programme de mentorat pour les membres de la communauté ». Toutefois à cause de la pandémie actuelle, Moraga ne sait pas quels projets pourront être réalisés.

Morgan LaBelle, étudiante en sciences de l’activité physique et bénévole au centre de la Fierté, rassemble des documents de recherche et de la littérature 2SLGBTQ+ « friendly » pour le centre durant l’été. De surcroît, elle vérifie que les traductions effectuées par le centre et l’U d’O utilisent les termes propres à la communauté, puisqu’elle a suivi un cours à l’institut d’études féministes et de genre.

Ici et ailleurs, la collectivité 2SLGBTQ+ étend ses liens par le moyen du virtuel. Les festivités, les projets et les événements continuent d’animer et de lier tou.te.s les membres.

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