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Par Nicolas Hubert
ENGAGEMENTS ENVIRONNEMENTAUX À L’U D’O
Avec l’adoption, le 25 avril dernier, du Rapport du Comité des finances et de trésorerie au Bureau des gouverneurs (BdG) de l’Université d’Ottawa (U d’O), l’administration s’est engagée à arrêter d’investir dans le secteur des combustibles fossiles et à devenir un modèle de développement durable pour « aider le Canada à verdir son économie ».
Des engagements sans désinvestissement
Intitulé « Lutter contre le réchauffement planétaire : la réponse de l’Université d’Ottawa », le Rapport déçoit par son contenu ainsi que par les mesures cosmétiques proposées pour encadrer le tournant écoresponsable de l’U d’O.
Bien qu’ambitieuse dans sa communication, l’administration fait savoir dans son Rapport que « le désinvestissement des intérêts dans les combustibles fossiles a une incidence limitée ». En d’autres mots, si l’U d’O s’est engagée à ne plus investir dans les énergies fossiles, elle a annoncé qu’elle conserverait l’ensemble de ses actifs préexistants dans le domaine.
Megan Bowers, étudiante en science politique et membre d’uOttawa sans fossiles, explique cependant qu’en ayant adopté le Rapport, la résolution du BdG stipule que le Comité des finances et de trésorerie doit proposer une stratégie pour aider l’U d’O à délaisser progressivement ses investissements dans le secteur des combustibles fossiles.
Si les membres d’uOttawa sans fossiles « considèrent cela comme un engagement vers le désinvestissement », l’U d’O n’a pour le moment manifesté aucun signe concret de la mise en place d’une telle stratégie.
Bowers a confié à La Rotonde qu’« uOttawa sans fossiles se prépare à continuer sa campagne pour assurer que l’U d’O procède sans délai à créer et implémenter un plan ambitieux de désinvestissement ». L’association va ainsi continuer à « sensibiliser et mobiliser la communauté du campus et [s’assurer] que l’administration respecte ses engagements à l’égard du désinvestissement ».
Une université peu transparente sur ses investissements
Autre grande faiblesse du Rapport du Comité des finances et de trésorerie, aucune information ne transparait quant aux secteurs d’investissements pouvant avoir un impact conséquent sur l’environnement, tels que les secteurs minier, pétrochimique ou agroalimentaire.
Bowers fait savoir qu’uOttawa sans fossiles ne possède pas d’information à ce sujet et qu’il a déjà « fallu un effort considérable [y compris des requêtes formelles d’Accès à l’information] pour obtenir une liste des investissements spécifiques que détient l’U d’O » avant d’ajouter que « l’administration de l’Université a ignoré l’association et minimisé ses positions pendant quelques années avant qu’ils acceptent d’avoir une conversation ».
Ce traitement du silence a également été vécu par La Rotonde, dont toutes les demandes d’informations ou d’entrevues à ce sujet sont restées sans réponse de la part du service de communication. Comme quoi les questions sans réponse demeurent bien nombreuses quand il en vient aux finances de l’U d’O.