
OuiSport : un club de sport 100% féminin débarque à l’U d’O
Crédit visuel : Jessica Malutama – Co-rédactrice en chef
Article rédigé par Sarah Matmata — Journaliste
Les offres sportives du campus s’élargissent avec l’arrivée de OuiSport, un nouveau club pensé, dirigé et conçu par des femmes pour des femmes. Il propose des activités inclusives comme la boxe, la natation et la course à pied. À travers le sport, le bien-être et l’autonomisation, OuiSport entend créer une communauté solidaire et accessible, où chaque femme peut s’épanouir pleinement.
La métamorphose d’une idée en un projet
À la tête de cette nouvelle initiative, on retrouve Chaymaa Dinouri, étudiante à l’Université d’Ottawa et athlète accomplie, forte de plus de dix ans d’expérience dans diverses disciplines physiques. Là où beaucoup pratiquent occasionnellement, elle en a fait un véritable mode de vie. La plupart de ses paires la décrivent comme « saine et active ».
Familiarisée avec les rouages de la pratique sportive, Chaymaa a peu à peu transformé sa passion en projet. « Elle a longtemps hésité… puis elle s’est lancée. Et aujourd’hui, OuiSport est là », confie Yassmina Loukrati, membre exécutive responsable des finances.
Ainsi, ce projet représente une véritable consécration. La présidente explique en entrevue que le nom du club, dans les deux langues officielles, reflète pleinement l’engagement de ce dernier : we (« nous »), W (« women », soit « femmes ») et le son « oui », comme un écho affirmatif au sport féminin, une idée issue d’une conversation avec sa figure maternelle (OuiSport/WeSport).
Par ailleurs, sur le réseau social Instagram, le club met de l’avant trois piliers essentiels : sports (« sport »), well-being (« bien-être ») et empowerment (« autonomisation »), qui résument au mieux l’esprit de OuiSport selon la fondatrice.
L’une des motivations principales de OuiSport réside dans la volonté de transmettre une vision accessible du bien-être, fondée sur l’expérience personnelle de Chaymaa et sur celle des femmes qui l’entourent.
Comme le souligne Yassmina, « ayant souvent été témoin du poids que peuvent avoir l’image corporelle et le regard des autres, elle a voulu briser cette barrière qui empêchait plusieurs de ses amies de se lancer. » À travers ce projet, la présidente imagine une autre manière de vivre le sport.
S pour sport, solidarité et sororité
Pour plusieurs étudiantes, OuiSport représente bien plus qu’un simple club, c’est une réponse concrète à un besoin d’espaces sûrs et inclusifs. « J’ai trouvé cette idée à la fois géniale et profondément nécessaire », témoigne Kady Diarrassouba.
Malgré l’existence de créneaux réservés aux femmes, comme les séances Girl Gains Learn to Lift Tuesdays de 7h30 à 8h30 au gymnase Montpetit, elle souligne que « ces horaires ne sont pas toujours accessibles à toutes ». Après tout, la proposition d’un espace pensé pour les femmes, adapté à leurs réalités et à leurs rythmes était attendu par la communauté estudiantine.
En outre, la communauté constitue l’un des fondements essentiels de WeSport. Loin d’être un simple regroupement d’adeptes du sport, le club aspire à instaurer un véritable esprit de solidarité et de partage.
« Ce qui fait toute la différence, c’est le collectif. On s’encourage, on se soutient, on rit, on progresse ensemble », affirme la fondatrice. Cette dynamique se retrouve dans les attentes exprimées par des étudiantes telles que Kady, en quête « d’une communauté bienveillante, un cercle d’énergie positive et d’encouragements ».
En créant un environnement propice à l’échange et à l’entraide, le sport universitaire se voit redéfini en un espace inclusif, où chacune peut évoluer librement et en confiance. Ce cadre est attrayant pour celles qui comme Yassmina ressentent le besoin de rejoindre une équipe qui « représente une véritable bouffée d’air ».
Une expérience inclusive bientôt disponible
Les membres de l’exécutif du club espèrent ouvrir les inscriptions au cours du mois d’août, comme l’a précisé la présidente. Les étudiantes pourront s’inscrire via la bio Instagram du compte OuiSport, mais également proposer des activités qu’elles aimeraient voir mises en place.
« Étant un nouveau club, les premiers mois seront essentiels pour évaluer la demande et l’intérêt porté à nos activités », souligne Chaymaa. Cette période servira de baromètre pour construire une programmation en adéquation avec les attentes du groupe.
En ce qui concerne le volet financier, l’accessibilité est la priorité pour OuiSport. La membre exécutive en charge des finances, Yassmina, explique que le club prévoit de solliciter une subvention auprès du Syndicat étudiant de l’U d’O (SÉUO).
Cette dernière précise que « bien que nous désirions offrir toutes nos séances gratuites, il n’est pas impossible que nous demandions une très faible cotisation de la part des participantes ». Il en demeure que, pour elle, les moyens financiers ne doivent pas entraver l’accès à l’exercice.
La programmation actuelle comprend des séances d’arts martiaux, de course en extérieur et de natation dirigée. Le club prévoit d’accueillir entre 25 et 30 participantes en boxe, ainsi que 15 à 20 en natation. Les séances de course, quant à elles, resteront ouvertes à toutes.
À ce titre, l’équipe tient à ce que chaque session soit offerte en français et en anglais, assurant ainsi un environnement bilingue inclusif. Des entraîneur.euse.s expérimentées, encadreront les participantes, tandis que des positions seront bientôt disponibles pour celles qui souhaitent s’impliquer en tant qu’assistantes ou bénévoles.