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Sports et bien-être

Pratiquer le tennis augmente l’espérance de vie

Crédit visuel : Shayne Phillips et Cyanna Armstrong

Article rédigé par Davy Bambara – Journaliste

C’est l’un des sports les plus complets pour entretenir la santé et prolonger la vie, selon le physiothérapeute Denis Fortier. Le tennis agit simultanément sur l’endurance, la motricité fine, la cognition et la gestion du stress. La pratique régulière de ce sport peut augmenter l’espérance de vie d’environ dix ans, explique Fortier dans  son podcast diffusé par Radio-Canada.

Cette longévité s’explique par l’effort cardiovasculaire soutenu, les courses courtes, les changements de direction, l’intensité variable, mais aussi par l’activation permanente du cerveau. « Le tennis exige une coordination complexe, une anticipation constante et une prise de décision rapide », résume Fortier. Dans cette émission, il évoque notamment plusieurs études démontrant que la pratique régulière peut augmenter l’espérance de vie d’environ de dix ans, davantage que la natation ou la course à pied.

À l’Université d’Ottawa (U d’O), l’équipe universitaire des Gee-Gees illustre parfaitement ces bienfaits, tant sur le plan physique que mental, tout en s’efforçant de rendre ce sport plus accessible. Mathis Doyon, coprésident et joueur des Gee-Gees en témoigne : « On doit constamment lire la trajectoire de la balle, ajuster sa position en une fraction de seconde et s’adapter à l’adversaire. Cette coordination entre la tête et le corps développe autant la santé physique que la concentration. »

Exigeant mais fédérateur

À l’U d’O, les membres de l’équipe de tennis des Gee-Gees affirment expérimenter les bienfaits de ce sport au quotidien. Pour Sophia Dimitrova, capitaine de l’équipe féminine, le tennis apporte un ancrage essentiel. Elle joue depuis l’enfance, et concilier ce sport intensif avec un programme universitaire exigeant en sciences biomédicales reste un défi constant.

« Les deux premiers mois de la saison sont très intenses : déplacements chaque fin de semaine, entraînements fréquents… Il faut apprendre à gérer son temps, sinon on se laisse vite dépasser », explique-t-elle. Malgré la charge, l’étudiante insiste sur le fait que jouer l’aide à maintenir son équilibre. 

"J’ai appris à aimer ce sport, à rester calme, à gérer la défaite. Ça protège la santé mentale. "

– Sophia Dimitrova –

Cette dimension psychologique est d’ailleurs au cœur de l’esprit des Gee-Gees. Toutes les personnes des équipes féminine et masculine s’entraînent ensemble, voyagent ensemble et s’encouragent bruyamment lors des matchs. On a probablement le meilleur esprit d’équipe en Ontario, estime Dimitrova. Quand les filles ne jouent pas, elles chantent pour les gars, et inversement. Il n’y a aucune séparation. ajoute-t-elle.

Pour Laurent Soublière, membre de l’équipe masculine et responsable des communications du club, cet esprit de cohésion compense les défis logistiques. « L’université n’a pas de terrains, donc on loue toute l’année. Ça demande une organisation énorme, et beaucoup de bénévolat », explique-t-il. Toutefois, malgré ce manque de ressources, il souhaite que l’équipe continue à croître et qu’elle devienne encore plus accessible. 

Sport de luxe ?

Fortier rappelle que le tennis traîne une réputation de sport élitiste, souvent associée à des clubs privés et à des coûts élevés. Pourtant, la réalité est plus nuancée, notamment à Ottawa, où l’équipe universitaire contribue à rendre ce sport accessible à un large public.

À l’Université d’Ottawa, le fonctionnement du club de tennis témoigne de cette volonté d’ouverture. En plus de l’équipe Varsity, le programme se divise en trois catégories :

  • Division 1 (D1) : destinée aux joueur.euse.s expérimenté.e.s ou ancien.nes compétiteur.trice.s;
  • Division 2 (D2) : niveau intermédiaire;
  • Division 3 (D3) : entièrement ouverte aux débutant.e.s, même à ceux.celles qui n’ont jamais tenu une raquette.

Chaque année, le club recrute ses membres par le biais des essais d’une heure, évalués par des joueur.euse.s et responsables afin d’orienter chacun.e vers la division adaptée. Le fonctionnement vise à rendre le tennis accessible, accueillant autant les débutant.e.s que les joueur.euse.s expérimenté.e.s. Les membres paient des frais annuels couvrant terrains, balles et entraînements. Grâce à une gestion étudiante et à des partenariats locaux, les coûts restent nettement inférieurs au marché, environ dix dollars de l’heure.

L’équipement personnel représente une dépense minimale : chaque joueur doit simplement apporter sa raquette, neuve ou d’occasion. « Ce n’est pas comme le hockey, où il faut investir des centaines de dollars avant même de toucher la glace », lance Soublière. Doyon ajoute :« Le tennis est beaucoup plus accessible qu’on le croit. Entre les terrains publics gratuits, les programmes communautaires et le matériel d’entrée de gamme, tout le monde peut commencer sans dépenser beaucoup. »

Un lien social durable

Au-delà de l’effort physique, Dimitrova insiste sur la dimension humaine du tennis. 

"J’ai rencontré mes meilleur.e.s ami.e.s dans ce sport. Toute ma famille joue, c’est notre lien commun."

 – Sophia Dimitrova –

Point de vue partagé également par Soublière. Pour lui, c’est un sport qui crée de véritables connexions. Il précise qu’ils s’investissent autant dans le but de socialiser, jouer ensemble, apprendre.

Pour ces Gee-gees, le tennis dépasse largement l’image du sport élitiste. Ils.elles estiment que ce sport s’impose à la fois comme un outil de santé durable, un moteur de concentration et un puissant vecteur de lien social. 

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