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Arts et culture

Quand apocalypse et guêpes meurtrières se rencontrent

Culture
15 novembre 2020

Crédit visuel : Charles-Étienne Ferland et Trina Koster – Contributeur.rice

Par Thelma Grun­­­disch – Jour­­­na­­­liste

Dans son nouveau roman Métamorphoses, paru le 4 novembre dernier, Charles-Étienne Ferland conte les aventures des survivant.e.s de son premier écrit Dévorés, dans un monde post-apocalyptique, hanté par des guêpes tueuses. L’entomologiste et écrivain se livre sur ses inspirations artistiques, et revient sur son processus de création.

La Rotonde (LR) : De quoi parle votre dernier livre ?

Charles-Étienne Ferland (CF) : C’est un roman de survie, et d’aventure […] puisqu’il se passe tout le temps quelque chose. […] L’accent n’est pas sur les insectes, mais plutôt sur les relations entre les personnes qui ont survécu. Là, on a un groupe de survivant.e.s qui longe le fleuve Saint-Laurent à partir de Montréal jusqu’à Kingston, en passant par le magnifique archipel des Mille-Îles, afin d’y chercher refuge.

LR : Quelles ont été vos sources d’inspiration pour écrire ce livre ?

CF : Dans tout travail d’écriture, il y a une étape de recherche. J’ai choisi les insectes pour tricher un petit peu, puisque je me suis inspiré des sujets que j’ai entendus en conférences, d’articles que j’ai lus, de sujets qu’on a abordés en cours. C’est un petit peu comme ça que l’entomologiste et l’écrivain se sont rencontrés en moi. 

Je m’inspire aussi des univers post-apocalyptiques, peu importe la source : littéraire, cinématographique ou de l’univers du jeu vidéo. [Je pense notamment à des références] comme La Route de Cormac McCarthy, Je suis une légende de Richard Matheson, The walking Dead, Resident Evil ou encore The last of Us.

LR : Qu’est-ce qui vous a inspiré le personnage principal de Jack et son développement ? 

CF : L’idée de Jack, c’est que ça peut être vraiment tout le monde […] : je veux que ce soit quelqu’un avec qui on puisse s’identifier facilement […]. C’est un personnage un peu maladroit, qui veut bien faire, mais qui ne prend pas toujours les bonnes décisions.

Il est profondément humain finalement, parce que dans son imperfection il peut ressembler à n’importe qui […], et je voulais montrer que dans des circonstances extrêmes, ce n’importe qui peut changer radicalement. C’est un personnage nuancé, et même moi, je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise personne.

LR : Le style apocalyptique est très populaire en ce moment ; qu’est-ce qui vous intéresse dans cet univers ?

CF : C’est vraiment la liberté de pouvoir faire faire à mes personnages ce qu’ils veulent, sans les responsabilités typiques d’un adulte, comme payer le loyer, faire l’épicerie, aller au travail ou étudier. C’est la liberté d’imaginer un monde autrement, un monde de survivants […] et j’aime cette flexibilité et toutes les possibilités qui s’offrent à moi.

LR : À quel point les détails de l’histoire sont-ils inspirés du réel ?

CF : Je vous dirais que je n’ai absolument rien inventé, parce que tout a un fondement biologique. J’ai seulement changé certains paramètres, comme la taille des guêpes ou leur comportement […]. Mais la façon dont les guêpes fonctionnent sort des livres de biologie.  

[En ce qui concerne les lieux,] j’ai grandi autour de Montréal, donc c’est du connu. L’été avec mon père, on partait de South Lancaster et on allait jusqu’à Main Duck Island en voilier ; c’était vraiment facile à visualiser. Ça me donne une base, et ça donne plus de crédibilité au livre. Je pense que quand on présente l’incroyable, il faut au moins qu’il y ait des trucs crédibles.

LR : Quels sont vos projets futurs ? 

CF : Il y aura un troisième tome. Pour moi, ça a toujours été un projet en trois parties. Mais je n’écris pas forcément des romans avec des fins heureuses : alors il faut se préparer au pire !

Ce serait un rêve pour moi d’explorer le cinéma, la série ou le jeu vidéo. Pour l’instant, je me concentre sur un projet d’adaptation en bande dessinée de Dévorés avec Hicham Absa, on mène une campagne de sociofinancement sur GoFundMe pour pouvoir faire la démo. En parallèle, je travaille aussi sur d’autres projets, comme un roman jeunesse avec Jean-Louis Trudel, un roman de science-fiction adulte un peu plus dans la physique-chimie, et puis un autre recueil de nouvelles qui est en pleine préparation.

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