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Opinions

Quand notre tête lutte contre l’hiver

Dawson Couture
10 novembre 2019

Crédit visuel;  Andrey Gosse – directeur artistique

Par Noémie Calderon-Tremblay – Journaliste

Au Canada, l’été s’en va en deux, trois mouvements. Pif, paf, le vent change et l’hiver tombe, la température change et la lumière est réduite à quelques heures par jour. J’exagère à peine, le froid arrive sans nous avertir et ça donne les blues ou plus spécifiquement, la dépression saisonnière. Et bien saviez-vous que vous n’êtes pas totalement condamné.e.s ? Il existe des solutions. 

Ça vous dit de quoi ou rien du tout ? Et bien la dépression saisonnière ou le trouble affectif saisonnier (TAF) est un trouble de l’humeur qui survient la plupart du temps lorsqu’il y a des changements saisonniers.

Elle peut provoquer des symptômes comme une baisse d’énergie, une humeur dépressive, une perte d’intérêt pour ce qui habituellement nous plaît, une perte ou une prise de poids, un sentiment de culpabilité, des troubles de sommeil ou de l’irritabilité. C’est principalement dû à la diminution de la lumière durant l’hiver qui affecte certaines de nos hormones et certains de nos neurotransmetteurs.

Climat versus humeur

L’hiver peut nous rendre tristes. Plus ou moins, dépendamment différents facteurs ; notre sexe, nos gênes… Ce n’est pas à prendre à la légère, ce n’est pas parce que c’est causé par la météo que ce n’est pas sérieux. La dépression saisonnière n’est pas rare, selon un article de Radio-Canada, c’est 18 à 20 % de la population qui en serait affecté.

Personnellement, je vis la dépression saisonnière comme une angoisse localisée dans l’estomac qui grandit lorsque la nuit tombe. Mon angoisse prend la forme d’une peur de la fin du monde. Oui, la fin du monde. Je sais rationnellement que je n’ai pas à craindre que demain s’effondre mais ma tête, elle, en est convaincue. Avec cette angoisse vient aussi les symptômes nommés plus haut.

L’hibernation et l’isolation ne sont pas les seules options. Il y a des quelques habitudes quotidiennes qui peuvent rendre votre traversée de l’hiver un peu moins infernale.

Fatal novembre

Le pire c’est le mois de novembre, du moins, selon moi. Ensuite, il y a décembre aussi, mais là on est en vacance et on peut se reposer.

Après la lumière revient tranquillement et c’est moins pire pour notre moral. Alors, la première étape, ça serait peut-être de se dire que les effets de la dépression saisonnière sont temporaires. Ça peut sembler banal, mais être conscient que ça ne va pas durer éternellement ça nous aide psychologiquement à être plus résilient.e.s.

Sans surprise, le duo bien manger et faire du sport siège parmi le palmarès des solutions mais, plus précisément, une alimentation riche en oméga 3 (huiles végétales, noix ou poisson), en vitamine D (lait, suppléments), en fruits et légumes et en produits céréaliers (quinoa, riz brun).

Pour le sport, n’importe quelle discipline peut faire l’affaire. S’entraîner ça fait du bien, point ! Toutefois, faire du sport à l’extérieur, c’est doublement-bénéfice : air frais, idéalement du soleil, combinés aux endorphines. Bouger dehors durant l’hiver ça donne aussi une autre perspective sur la météo. Ça fait passer le froid plus vite puisqu’on peut en « profiter ».

Trouver ou prendre le temps de s’exposer à la lumière naturelle 30 minutes par jour. Et ce, même s’il y a des nuages, le soleil est encore là. C’est essentiel, car notre corps, lorsqu’il est exposé aux rayons lumineux, synthèse de la sérotonine. Une hormone qui régularise l’humeur et les cycles du sommeil. La luminothérapie peut être une option mais elle n’est pas nécessairement plus efficace que la lumière naturelle et elle est plus coûteuse.

Mes suggestions

Voici quelques derniers conseils, de ma part. Trouvez-vous un bon livre : aller visiter votre libraire ou bibliothécaire du coin et demandez-lui des livres pour vous remonter le moral ou plongez-vous dans un vieux classique de votre enfance.

Profitez des beaux paysages, pour certain ça peut paraître un peu benêt, mais bon. C’est réellement magnifique le Canada, on a de la chance d’être ici même si le bout de nos oreilles sont gelés. Il n’y a pas une journée où le ciel est de la même couleur. Pluie, grêle, neige, poudreuse, tempête, conte de fées, c’est peut-être un défi de garde-robe, mais quelle poésie !

Apprenez des mots des langues autochtones, ils en ont pleins pour décrire des phénomènes naturels. Ça permet de sensibiliser notre regard à notre environnement et percevoir les changements dans notre quotidien. Par exemple, ils ont une cinquantaine et plus de mots pour décrire la neige.

Manger chaud, si l’hiver vous déprime, rien de mieux qu’un chili ou un bon plat de spaghetti. Ça réchauffe. Il y a des tonnes de recettes qui sont mieux adaptées au mercure sous zéro qu’une salade froide ou un sandwich, disons. 

Puisqu’il s’agit d’un trouble de santé mentale, si les symptômes vous empêchent de fonctionner convenablement, les conseils énumérés plus haut ne seront pas probablement suffisants. Dans ce cas, il serait avisé de consulter un professionnel de la santé. N’hésitez surtout pas à en parler et prenez soin de vous, ça fait toute la différence. 

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