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Éditorial

Question référendaire : ce n’est pas toi, c’est moi ?

Rédaction
11 février 2019

Éditorial

Par Mathieu Tovar-Poitras – Rédacteur en chef

Nous y voilà. Le référendum tant attendu a finalement lieu et on connaîtra bientôt le syndicat vers qui les étudiant.e.s se seront tourné.e.s. Cela étant dit, cette élection ne marque pas la fin des défis à surmonter.

La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a beau avoir officiellement représenté les étudiant.e.s du premier cycle depuis 1969, elle a désormais le dos au mur. Ce qui est particulier, c’est que son plus grand adversaire semble être elle-même. La rhétorique diffusée par ce candidat vise à restaurer la confiance envers l’organisation, de distancer la FÉUO des individus en répétant que « les gens à l’interne changent ».

Ce sont des belles paroles, mais elles perdent rapidement de leur sérieux quand on remarque que dans les récents scandales, la variable toujours impliquée est une personne de l’interne. Comme quoi les gens peuvent changer, mais ils ne le font pas.

Cette idée de changement est en quelque sorte le fondement de la campagne du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO). Remplacer la FÉUO pour faire des changements d’envergure à la structure même d’une institution représentant le premier cycle, c’est ce qu’il propose. Mais il a encore plusieurs choses à prouver.

Malgré sa précarité actuelle, la FÉUO existe quand même depuis une cinquantaine d’années. Le SÉUO doit donc prouver que malgré sa toute récente fondation, il serait capable de prendre le relais d’une organisation déjà rodée et bien établie. C’est un défi d’envergure et à cela il faut ajouter le défi commun de ces deux candidats, soit de s’assurer que les étudiant.e.s votent.

Le calme avant la tempête

La campagne a quand même été relativement tranquille entre les deux candidats. Là où les choses se sont corsées à l’occasion est au niveau du public ainsi que les réseaux sociaux. Les débats organisés les 4 et 5 février derniers ont permis à la population étudiante de s’adresser directement aux deux prétendants à son amour. Le 4 février, à l’Auditorium des anciens, les personnes présentes ont cuisiné les organisations candidates pour savoir sur qui jeter leur dévolu.

Mais, à l’image des séries de télé-réalité amoureuse, c’est sur les réseaux sociaux que la passion de certains s’est enflammée. Si la grande majorité des internautes qui se prononcent sur la question semblent pencher légèrement – petit ton ironique – en faveur du SÉUO, il faut quand même s’interroger à savoir si c’est une opinion majoritaire ou simplement la plus vocale. La réalité est que la vaste majorité des étudiant.e.s au premier cycle au courant de l’existence de la FÉUO l’est en grande partie à cause de la U-Pass et des scandales.

On pourrait donc aller jusqu’à dire que cette élection est en quelque sorte une forme de vote de confiance pour la Fédération. C’est sûr qu’elle ne s’est pas aidée avec les décisions qu’elle a prises lors de la dernière session, mais en même temps, sans ça il manquerait de piquant dans sa conquête du cœur étudiant. Plus sérieusement, cette situation vient réduire ce référendum à un niveau simpliste.

C’est une question qui ne tourne plus autour d’alternatives vis-à-vis la représentation du corps étudiant du premier cycle. On met désormais l’accent sur la FÉUO. D’un côté on nous dit d’avoir encore confiance en l’institution et de l’autre on prône un discours qui utilise la Fédération comme incitatif pour voter contre elle. Malheureusement, dans toute cette dynamique, on néglige trop les plateformes des candidats ainsi que leurs propositions liées non pas juste aux enjeux découlant des controverses, mais aussi des principes clefs d’un syndicat étudiant.

Bientôt la fin ?

De penser que le résultat du référendum sera l’équivalent d’une délivrance et synonyme de jours meilleurs est tristement comique. Tout ce que cette élection déterminera est l’organisation qui représentera une partie du corps étudiant de l’Université d’Ottawa. Ensuite, le prétendant ayant charmé le public devra rassurer les membres de l’électorat n’ayant pas voté pour lui. Il faudra agir pour que le résultat soit accepté, parce qu’on sait tous que peu importe le gagnant, il y aura une certaine grogne.

Si une chose est certaine, c’est que les étudiant.e.s doivent voter. C’est assez simple : ouvrez votre boîte courriel uOttawa, prenez en note votre NIP, ouvrez le message avec votre bulletin de vote et tadam.

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