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Web-Rotonde
27 février 2012

ÉDITORIAL

Anaïs Elboujdaïni | Rédactrice en chef
@anais_azzaro

Le désenchantement face à la démocratie érode la société de toute part. Au lendemain des élections à la Fédération étudiante, la population du premier cycle s’est levée, pourtant peu nombreuse. Non pas que le gain de participation ne soit pas à applaudir cette année. En effet, environ 50 % plus d’étudiants se sont présentés aux urnes cette année. La participation se chiffre donc autour de 16 %, laissant derrière elle les 11 % de l’année dernière. Mais quelles sont les causes de ce désintéressement?

Le iPad aurait-il motivé quelques indécis? Le référendum sur le laissez-passer universel aurait-il convaincu certains étudiants de voter pour le conserver, comme le laissent entendre certaines sources?

Si les étudiants boudent les urnes, faut-il y voir un désintéressement pour la politique étudiante? Bien que ces questions puissent embêter, il importe de recadrer le débat. Premier constat : le vent de changement qui a soufflé sur le nouveau comité exécutif de la Fédération étudiante trahit une volonté (pour la minorité ayant votée) de voir quelque chose changer. L’apathie n’est pas totale et il faudra miser sur ce vent de changement pour ramener les universitaires dans l’arène politique, ne serait-ce que sur le plan du vote.

Un seul bémol : des leçons devront être tirées des expériences exécutives du passé, où une fraction trop importante de l’organisation paralysait littéralement les actions des membres élus.

Il faudra voir comment concilier diplomatie et valeurs pour ne pas entraver les projets du prochain Conseil d’administration.

Deuxième constat : malgré les efforts de chacun, autant du côté du Bureau des élections que des candidats et des membres exécutifs, il faudrait repenser le vote. À la génération branchée, il faut répondre par le vote électronique. Au moment où il avait été réinstauré en 2009(après les ratés de 2004), celui-ci avait attiré une participation de 27,2 % et, en 2010, de près de 22 %.

Rappelons que la compagnie qui avait été engagée pour mettre en œuvre l’appareillage technique avait décidé de ne plus faire affaire avec la FEUO, invoquant « trop d’irrégularités ». Pourtant, ce n’est pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain. Lorsqu’on interpelle les étudiants où ils se trouvent, lorsqu’on parle de la sacro-sainte accessibilité, il importe d’agir conséquemment.

Toutefois, notre mantra sera le suivant : les étudiants aussi doivent repenser leur relation avec les lieux de décision de l’Université. La vague de défédération, qui pourrait être vécue de nouveau cette année, n’est qu’un symptôme du désenchantement. Ne reste plus qu’à souhaiter que les élus de cette année fassent leur part pour rétablir une part de crédibilité dans cette institution boudée qu’est la politique étudiante.

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