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Éditorial

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Web-Rotonde
7 février 2012

ÉDITORIAL

 

Anaïs Elboujdaïni

Hiver 2009-2010. Le gouvernement Harper proroge le Parlement. Devant ce que d’aucuns considèrent comme un affront à la démocratie, une manifestation pancanadienne s’organise. Celle d’Ottawa se tient bien évidemment devant l’édifice parlementaire. Un orateur aura retenu l’attention ce jour-là : feu le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton.

 

Cet homme transmettait aux Canadiens une valeur fondamentale du Parti : la lutte continuelle pour préserver l’intégrité des institutions démocratiques. Ce chef avait aussi quelque chose de particulier : même dans sa dernière lettre, adressée à ses « amis », soit les populations canadienne et québécoise, il accorde une place importante aux jeunes. Il y soulignait que « de plus en plus [de jeunes sont] impliqués en politique parce qu’[ils veulent] changer les choses pour le mieux. »

 

Cet éditorial n’est veut pas partisan. Alors quel est le rapport? C’est que la majorité des membres exécutifs de la Fédé, cette année, ont des liens très forts avec le NPD.

 

Pourtant, être idéologiquement proche d’un parti qui fait de la dénonciation des manquements éthiques du gouvernement son cheval de bataille devrait inspirer ceux qui approuvent cette idéologie.

En se targuant d’être progressistes et en prenant pour acquis, sans jamais tolérer qu’on les remette en question, qu’elles font le « bien » pour les étudiants, ces représentantes foncent droit dans un mur.

 

Par exemple, la manifestation contre la hausse des frais de scolarité a été un flop, parce que malgré toutes les annonces, et malgré tout l’argent qui y a été injecté, une maigre foule de 300 étudiants de l’U d’O s’est présentée. Pourtant, la présidente, Amalia Savva, a annoncé que c’était une réussite. Celle-là même qui cherche à briguer un deuxième mandat refuse de voir qu’il y a peut-être eu une erreur. Et cette faible participation n’est pas nécessairement de leur faute. Mais ne pas admettre qu’il y a eu une faible participation étudiante, c’est être à la limite de la mauvaise foi.

 

Cette mauvaise foi s’étend à l’apparence de conflit d’intérêt dans la formation du Comité des élections. En effet, la Constitution de la FEUO permet aux membres exécutifs sortants d’appuyer des candidats. Dans leur rôle au sein du Comité des élections, Paige Galette et Sarah Jayne King pourront-elles se positionner? Constitutionnellement, rien ne les en empêcherait.

Si Mmes Galette et King s’obstinent à ne rien voir de « conflictuel » dans leur double rôle, elles devraient, pour le bien des étudiants, démissionner du Comité des élections. Peut-être les étudiants verraient-ils alors qu’elles ont réellement à cœur leurs préoccupations. Il ne s’agirait pas d’un aveu d’incompétence, mais bien de reconnaître un tort qui pourrait être causé à l’intégrité de la démocratie.

 

Cette année, en votant ou en ne votant pas, il faudra que les étudiants se rappellent qu’au bout du compte, la décision leur revient. Et peut-être aussi que les membres exécutifs qui cherchent à être réélus devraient voir que leur gouvernance, problématique à plusieurs égards, mérite d’être revue. Parce qu’il serait injuste de faire mentir un chef qui leur était cher : « Votre énergie, votre vision et votre passion pour la justice sont exactement ce dont ce pays a aujourd’hui besoin. »

 

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