Inscrire un terme

Retour
Actualités

Santé mentale : place à la parole et l’écoute

Actualités
2 mars 2020

Crédit visuel : Yasmine Hursault

Par Yasmine Hursault – Cheffe de la section Actualités 

Jeudi 27 février, une discussion ouverte sur la santé mentale et le mieux-être a eu lieu au pavillon Tabaret de l’Université d’Ottawa (U d’O). La parole a été donnée à la communauté du campus. La Rotonde vous en présente le compte-rendu. 

En janvier dernier, le recteur et vice-chancelier, Jacques Frémont, a annoncé une série d’initiatives pour améliorer l’état de la santé mentale sur le campus de l’Université.

La discussion de jeudi dernier est l’une des premières mesures prises par l’Université. Celle-ci avait pour objectif d’entreprendre une tournée du campus afin d’entendre les différents membres de l’Université sur la question.

Des ressources présentes

Des conseillers, ainsi qu’un chien de soutien étaient en service, afin d’assurer le bien-être de tou.te.s les participant.e.s. Ceux-ci étaient à l’écoute en cas de potentielle détresse, face à certains témoignages troublants, difficiles ou poignants. 

Le service de counselling de l’U d’O, des membres de Santé publique Ottawa, du Royal Ottawa, du Centre de toxicomanie et de santé mentale ainsi que le Programme d’aide aux employé.e.s et à la famille étaient aussi présent.e.s pour fournir des informations sur leurs services en santé mentale.

Les étudiant.e.s ne pouvant assister à la discussion ont été invité.e.s à partager, de façon anonyme ou non, sur le site internet Slido avec le code-conférence « #E151 ». Dans la salle, des grands écrans diffusaient ces commentaires. 

L’Université à l’écoute 

Jill Scott, provost, vice-rectrice aux affaires académiques et responsable du dossier de la santé mentale, a ouvert la discussion en affirmant sa compréhension quant à l’importance du sujet.

« Il ne fait aucun doute qu’une bonne santé mentale est l’une des clés de l’apprentissage », déclare-t-elle.

En remerciant les personnes présentes, la provost a demandé des suggestions, afin de s’assurer le soutien de la communauté étudiante.

L’Université, face à face 

La parole a ensuite été donnée à l’assemblée. Beaucoup d’étudiant.e.s ont partagé leurs demandes par des récits de leurs expériences personnelles. 

À plusieurs reprise, les représentant.e.s de l’Université ont expliqué aux étudiant.e.s, à la recherche de réponses, que cette rencontre avait comme unique but d’écouter et non de répondre. 

Parmi les suggestions récurrentes, un financement plus important pour les services de santé mentale a été demandé. Une égalité numérique francophone, anglophone et entre les différents niveaux d’étude a également été proposée en ce qui concerne les services de santé mentale et de psychiatrie offerts à l’U d’O.

Certain.e.s étudiant.e.s disent aussi ressentir un devoir de « se vendre » pour un accès à de l’assistance. Dans cet ordre d’idée, la prise en considération de tous les troubles de santé mentale a été demandée.

Un personnel concerné

Le personnel médical a souligné la nécessité du traitement du problème à la source. Ainsi, des membres du corps professoral appellent à un passage d’une culture scolaire de performance à une culture d’apprentissage pour le long terme. Ceux-ci semblent souhaiter obtenir des formations de sensibilisation en santé mentale.

À ce sujet, Angela Toubis, cofondatrice du Collectif pour la santé mentale uOttawa, a annoncé l’organisation d’une rencontre à Toronto pour explorer les options. « Nous avons discuté avec l’Université de Toronto pour organiser une rencontre avec toutes les universités de l’Ontario […]. En deux mois, nous avons récolté 4 000 dollars pour créer cette conférence et faire ces déplacements. C’est ce que les étudiant.e.s ont fait », précise-t-elle. 

La cofondatrice du groupe étudiant a aussi dénoncé l’excès budgétaire de l’Université et souhaiterait qu’il soit investi dans « un personnel, à plein temps, dédié uniquement à l’U d’O. [Elle propose l’idée de] psychologues, psychiatres uniquement pour les étudiant.e.s de l’Université ». 

Une autre témoin a expliqué avoir mis en place une solution numérique pour faciliter l’accessibilité aux services de santé mentale. « [Cet outil a pour but de] fournir à l’Université des données réelles pour l’aider à connaître et à prendre conseil sur les problèmes des étudiant.e.s ». Elle incite les principaux dirigeant.e.s de l’Université à organiser une rencontre avec elle, afin de présenter sa création.

Une absence remarquée 

La discussion, diffusée en direct sur YouTube, sera partagée avec le Comité permanent sur le bien-être étudiant. Celle-ci serait à l’attention de Frémont, absent de la discussion. 

Parmi les personnes présentes dans la salle, beaucoup ont manifesté leur déception. De nombreux étudiant.e.s s’attendaient à ce que le recteur soit au rendez-vous, et comptaient sur sa présence, promise lors d’entrevues avec certain.e.s d’entre eux. 

« Frémont devrait accepter nos critiques constructives […]. Veuillez au moins écouter ce que nous avons à dire et en tenir compte et cesser de dire que c’est trop difficile, que cela n’arrive pas si facilement ; nous savons que cela ne l’est pas. C’est pourquoi nous sommes ici à travailler tou.te.s ensemble », déclare Toubis.

Perspectives futures

La vice-provost a remercié l’assemblée présente et les personnes ayant pris la parole en soulignant la précision et la finesse de leurs critiques et de leurs témoignages. 

Jamie Ghossein, étudiant de premier cycle et membre du bureau des gouverneurs, confirme qu’il est très facile de se sentir seul dans des moments comme celui-ci. « Les gens prennent soin de vous et veulent que vous vous sentiez mieux », rassure-t-il. 

La provost a ensuite conclut en annonçant la prochaine étape qui sera la mise en place d’un groupe de travail sur le sujet. Ses tâches principales seront l’écoute de la communauté entière, la surveillance des mesures prises et l’élaboration d’un rapport sur les avancées réalisées. 

À noter qu’il est encore possible de remplir un formulaire pour partager des retours sur la discussion.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire