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Éditorial

Semaine de lecture … ou de relâche ?

Crédit visuel : Élodie Ah-Wong – Directrice artistique

Éditorial collaboratif rédigé par le comité de rédaction de La Rotonde

Petit sondage interne à La Rotonde à ce moment de rentrée de mi-session : entre « rattraper ses lectures » ou « rattraper son sommeil » ? L’équipe a tranché… pour les deux ! Et si la vraie force de cette semaine, c’était justement la liberté d’en faire ce dont on a besoin ?

La grande question

Chaque mi-session, le débat revient comme un marronnier académique : faut-il parler de semaine de lecture ou de semaine de relâche ? La question ne fait pas l’unanimité, tant dans les rangs étudiants que professoraux. La différence dans les appellations n’est pas anodine. Chacune apporte ses propres attentes, et parfois, une bonne dose de culpabilité.

Le spectre des vécus au sein de l’équipe de La Rotonde est large : entre parenthèse salutaire au milieu de la session pour les habitué.e.s uottavien.ne.s, et découverte étonnée pour les nouvel.le.s arrivant.e.s, qui réalisent que « semaine de lecture » peut rimer avec sieste stratégique, escapade de dernière minute ou téléphone en mode avion.

Reste une variable décisive : le calendrier des échéances académiques. Version carotte : évaluations et travaux avant la pause — on peut enfin souffler pour de vrai. Version bâton : tout s’empile après — la « relâche » se transforme alors en semaine sous tension, avec l’épée de Damoclès flottant au-dessus des bagages de celles et ceux qui partent en voyage. Ajoutez à cela les travaux d’équipe et même la version « lecture » ne garantit plus grand-chose.

Revient souvent une petite dissidence : cette pause en milieu de session peut se révéler être un piège : assez longue pour espérer se rattraper, mais trop courte pour un véritable repos. Ce paradoxe ne relève pas d’une faiblesse des étudiant.e.s, mais plutôt du rythme académique intense qui gagnerait à mieux respirer sur l’ensemble de la session.

Bref, il n’y a pas une seule réponse à cette question : elle n’est pas seulement sémantique, mais aussi logistique et humaine.

Le côté relâche

De ce côté-là du ring, on assume : cette semaine sert avant tout à prendre du recul par rapport aux responsabilités académiques. On rattrape son sommeil (oui, c’est important !), on voit des ami.e.s ou la famille, on met un peu d’ordre dans une vie qui déborde. On saute dans un train pour Montréal ou dans un avion pour Vancouver, histoire de se dépayser un peu. Peut-être que la culpabilité pointe le bout du nez : « J’aurais pu travailler plus », mais elle recule tout aussi vite : « Je vais repartir mieux ensuite ». En effet, on le rappelle : le repos est une condition de l’apprentissage, pas un frein.

Instaurée à l’Université d’Ottawa il y a plus d’une décennie pour réduire la pression sur les étudiant.e.s, cette coupure permet de recharger les batteries mentales et de retrouver de la clarté. L’approche « relâche » n’ignore toutefois pas ses angles morts : il y aura sans doute un léger retard à rattraper au retour. Mais l’aveu est serein : ce « coût » est prémédité et assumé, car il prévient l’épuisement.

L’idée est simple : la valeur de cette semaine réside dans la liberté d’en faire ce dont on a besoin — que ce soit rien, un peu ou beaucoup — et ce, sans avoir à se justifier. Autrement dit : ne culpabilisons pas de nous être reposé.e.s !

Le côté lecture

De ce côté, on ne fanfaronne pas non plus : il n’est pas question de transformer cette semaine en « session-bis », mais de la considérer comme une mi-temps stratégique. L’objectif n’est pas d’empiler des heures, mais de gagner en qualité de travail. On met à plat le semestre, on élabore un plan de mémoire, on consolide une bibliographie ou on révise pour deux examens de mi-session. Surtout, on fait tout cela avec une concentration reposée. Trois heures nettes avec une tête claire valent mieux qu’une journée entière brouillonne avec un cerveau saturé.

Concrètement, il s’agit d’adopter un mix assumé : un jour pour souffler, un jour pour avancer, un jour pour finaliser un livrable précis. Résultat : des pages qui se structurent, des lectures qui s’ancrent, des révisions qui tiennent. On lit moins, mais on lit mieux.

Pour le côté lecture, la planification joue aussi un rôle clé. Qu’il s’agisse d’ approfondir des apprentissages passés ou prendre de l’avance pour les échéances à venir, l’organisation reste cruciale : 45 minutes de révision, 15 minutes de pause, et on recommence.

Ici, on ne s’oppose pas au repos, mais on s’en nourrit : mieux dormir pour mieux réviser, avancer un chapitre pour ensuite pouvoir relâcher. La semaine devient un temps d’ajustement.

Au fond, La Rotonde ne vous invite pas à choisir entre relâche et lecture, mais à envisager cette période comme une semaine de liberté. Une semaine pour lire, dormir, voyager, ou ne rien faire… ou un peu de tout à la fois ! Trois repères sont à retenir : la liberté de choisir, la planification stratégique et le repos comme condition essentielle de l’apprentissage. La seule échéance à respecter pendant cette semaine ? Souffler. Pour revenir avec un esprit plus frais que jamais.

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