
Sénat : Mandat stratégique et communauté universitaire au coeur de la réunion
Crédit visuel : Andrey Gosse
Par Yasmine Hursault – Cheffe de la section Actualités
Mandat stratégique, profilage racial et santé mentale. Une brochette de thèmes a occupé l’agenda de la dernière réunion du Sénat de l’Université d’Ottawa (U d’O) qui s’est tenue le mardi 18 février dernier, au pavillon Tabaret. La Rotonde était sur place et vous en présente son compte-rendu.
La première heure et demie de la réunion a été mobilisée par la présentation du vice-recteur à la recherche de l’U d’O, Sylvain Charbonneau, concernant l’entente de mandat stratégique 2020-2025. La version finale de cet accord entrera en vigueur au mois d’avril 2020 et elle mettra de l’avant les nouveaux indicateurs de performance de l’Université. Le gouvernement de l’Ontario s’appuiera sur ceux-ci, dans les prochaines années, pour définir le montant de subventions provinciales accordées à l’U d’O.
Charbonneau indique qu’à partir du premier avril 2020 six nouveaux indicateurs seront observés : le taux d’emploi des personnes diplômées dans un domaine pertinent, le taux d’obtention de diplômes, les forces de croissance de l’établissement, les répercussions économiques propres à l’établissement, les répercussions sociales et locales et le financement pour la recherche à l’U d’O. Pour chacun d’entre eux, une échelle chiffrée de limitation a été établie et les données de l’établissement s’y inscriront afin de recevoir des fonds provinciaux.
Plusieurs sénateurs ont partagé leurs inquiétudes quant à la fiabilité de plusieurs indicateurs pour lesquels l’Université n’aurait aucun contrôle. « C’est la vie qui va décider si on va atteindre les objectifs ou non », a d’ailleurs souligné Frémont.
Le recteur a ajouté avoir fait parvenir trois demandes au ministère. Le sujet ? Le caractère bilingue de l’U d’O qui ne serait pas pris en compte lors de l’évaluation du financement provincial lui étant accordé. Frémont désire et demande au ministère d’ouvrir d’un comité afin d’étudier la redistribution des financements entre les différentes universités bilingues francophones en Ontario. Dans l’attente d’une réponse à ces requêtes, le contrat d’adhésion sera soumis pour signature au Bureau des gouverneurs, la semaine suivant la rencontre.
Pour un campus inclusif
Frémont a annoncé l’envoi d’un courriel à tou.te.s les membres de la communauté de l’Université concernant « des incidents de juin [2019] ». L’U d’O a obtenu et publié mardi dernier le second rapport de l’avocate Esi Codjoe. Celui-ci décortique l’incident de profilage racial qui a eu lieu sur le campus le 12 juin 2019.
Selon le communiqué de l’Université, l’avocate identifie dans son rapport trois défis pour l’absence de discrimination sur le campus. Le premier d’entre eux souligne que « certains termes importants pour l’application des règlements et méthodes qui encadrent le travail du Service de la protection ne sont pas clairement définis ». Le second problème concernerait « les membres des groupes racisés [qui] sont potentiellement surreprésenté.e.s dans les interactions du Service de protection sur le campus ». La dernière problématique identifie « un manque de directives sur la façon d’appliquer la Loi ontarienne sur l’entrée sans autorisation, une des principales lois que le Service de la protection met en application dans son travail ».
Le communiqué indique trois recommandations, par Codjoe, à l’intention des agents du Service de la protection de l’Université. De par le document, l’avocate recommande d »abord à l’Université de « recueillir des données sur la race des étudiant.e.s afin de mieux comprendre la composition de sa communauté et de mieux cerner les services dont ses membres ont besoin ». Elle conseille aussi de procéder à de nouveaux changements concernant la sûreté sur le campus et de « fournir aux agent.e.s du Service de la protection une formation continue sur un éventail de sujets se rattachant aux communautés marginalisées ».
Frémont a quant à lui annoncé que la mise en place de ces recommandations sera une priorité absolue pour l’Université.
Qu’en est-il de la santé mentale ?
En terminant, le recteur de l’U d’O a renchéri sur le dossier lié à l’état de la santé mentale de la communauté de l’U d’O des douze derniers mois. Selon lui, les défis de l’Université se situent dans l’analyse de la situation ainsi que les actions à entreprendre.
Il a aussi tenu à corriger certaines informations véhiculées dans les médias sociaux qui d’après lui ne seraient pas véridiques. Il évoque les critiques circulant au sujet des délais d’attente de plus d’un mois pour obtenir une consultation chez un spécialiste : « nous avons un personnel qui travaille ici, jour après jour. Entre 9 h et 16 h 30, il est possible de recevoir un soutien immédiat », précise-t-il. Frémont stipule que l’attente peut être plus longue au niveau des hôpitaux et que cela n’est pas du recours de l’Université : « nous ne contrôlons pas le système ontarien ».
Finalement, il a annoncé la tenue de deux réunions en mars 2020 sur le thème de la santé mentale à l’Université. Frémont convie aussi les étudiant.e.s à discuter avec lui lors d’une rencontre prévue le jeudi 27 février prochain, au 90 Université.