Crédit visuel : Zakary Mercier
Par Alexandre Robillard – Journaliste
Depuis quelques années, les Sénateurs d’Ottawa (Sens) font les premières pages des journaux pour leurs piètres performances sportives, et la gestion douteuse de leur organisation. Le propriétaire de l’équipe, Eugene Melnyk, multiplie les déclarations fracassantes. La dernière en date, qui voyait les joueurs gagner la Coupe Stanley d’ici les quatre prochaines années, n’a pas manqué de diviser les opinions.
Si la formation dirigée par Pierre Dorion n’était, durant la saison 2016-2017, qu’à un seul but d’une apparition en finale de la Coupe Stanley, la saison suivante fut un échec sur toute la ligne. Le directeur général de la troupe a admis que son vestiaire était divisé, et qu’il se devait d’avoir des joueurs voulant gagner ensemble.
Le natif d’Orléans a donc amorcé une reconstruction complète; il ne reste plus un seul joueur de l’édition 2016-2017 dans l’équipe actuelle. Depuis, les résultats ont été impressionnants.
Coup d’œil sur l’équipe
Sur papier, la formation ottavienne possède deux jeunes vedettes : le défenseur Thomas Chabot, et le combatif attaquant Brady Tkachuk. Ceux-ci représentent déjà le visage de l’organisation pour les années à venir. Les Sens ont également ajouté, lors du dernier repêchage, une troisième vedette, Tim Stuetzle. Le talentueux attaquant d’origine allemande a tout pour réussir dans la cour des grands; sa vision du jeu et son coup de patin spectaculaire vont régaler les partisans des Sénateurs très prochainement.
La récente signature à long terme du gardien Matt Murray, également acquis lors du même repêchage, assurera une stabilité entre les deux poteaux. Celui qui a remporté la Coupe Stanley en 2016 et 2017, en étant le gardien partant des Pingouins de Pittsburgh, constitue un atout de taille pour la troupe de l’entraîneur Denis Smith. Après des années à traîner dans les bas-fonds du classement général, ce dernier souhaite rapidement instaurer une culture gagnante.
De plus, Dorion a récemment annoncé la mise sous contrat de l’attaquant russe Evgenii Dadonov par le biais du marché des joueurs autonomes. Il viendra combler la perte d’Anthony Duclair, qui a décidé de tester le marché des agents libres, après l’absence de signature d’un accord avec l’organisation. C’est rare que les Sens réalisent des coups d’éclat de cette manière, mais je dois admettre que cette acquisition au flair offensif va s’avérer être intéressante à suivre lorsque la saison se mettra en branle.
Joueurs prometteurs
Parmi les espoirs de l’organisation, les jeunes attaquants Drake Batherson, Josh Norris, Rudolfs Balcers, Alex Formenton, Logan Brown, Vitaly Abramov et le défenseur Erik Brannstrom, qui possèdent tous une expérience limitée dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Si d’autres joueurs sont attendus prochainement, ils n’ont toutefois aucune expérience au niveau professionnel en Amérique du Nord. Parmi eux, il y a trois joueurs de l’Université du Dakota du Nord. Le centre Shane Pinto, ainsi que les défenseurs Jacob Bernard-Docker et Jake Sanderson, sont considérés comme des espoirs de premier plan pour la formation ottavienne.
Le nombre très élevé de jeunes joueurs assurera une compétition intense à l’interne. Lorsqu’ils seront prêts à faire le grand saut dans la LNH, il sera important de les entourer avec quelques vétérans afin d’assurer leur développement. Le plus excitant dans tout ça, c’est qu’ils seront à surveiller dès le prochain camp d’entraînement.
Reconquérir le marché
Les trois dernières saisons n’ont pas été plaisantes pour les partisans des Sens; les départs de plusieurs joueurs vedettes, l’opportunité ratée de construire un nouvel amphithéâtre au centre-ville et les nombreux problèmes du propriétaire Melnyk ont grandement fragilisé la réputation du club. Cependant, un vent d’optimiste semble finalement s’installer dans la capitale nationale pour les saisons à venir.
Lors du dernier repêchage, la formation a dévoilé les nouveaux uniformes au style rétro, semblables à ceux de l’ère moderne de l’équipe au début des années 90. La réponse positive des joueurs et des partisans envers ce changement était une nécessité pour effacer la négativité entourant l’organisation.
Melnyk a aussi promis qu’il investirait davantage pour payer les futurs joueurs vedettes de son organisation, et ainsi éviter la vente de feu des dernières années. Je suis convaincu que cela permettrait de retrouver une base solide de partisans qui ne semblait plus être encline à se déplacer au centre Centre Canadian Tire.
J’espère qu’il dit vrai puisque Brady Tkachuk écoulera la dernière année de son contrat lors de prochaine saison, et Ottawa ne peut simplement pas se permettre de le perdre. Reste à voir s’il remplira cette promesse, car l’avenir semble prometteur.
Malgré l’optimisme qui plane sur les Sénateurs, ceux-ci restent loin d’être aspirants aux grands honneurs. Néanmoins, le vent de fraîcheur qui souffle au niveau du jeune alignement de l’équipe sera intéressant à suivre.
La banque d’espoirs est pleine, autant à l’attaque, qu’en défense et devant le filet; certains ont même le potentiel pour devenir des vedettes dans la LNH. Les éléments sont donc réunis pour que cette équipe connaisse le succès, et ce dès maintenant.