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Arts et culture

Shakespeare par l’opéra de l’Université d’Ottawa

Maxence Bahaban
5 avril 2023

Crédit visuel : L’Opéra de l’Université d’Ottawa – Courtoisie 

Article rédigé par Maxence Bahaban – Journaliste

L’opéra de l’Université d’Ottawa (U d’O) se donnait en représentation le vendredi 24 et le samedi 25 mars derniers. À cette occasion, les membres de l’opéra ont présenté leur spectacle Conte féerique d’une nuit d’été, basé sur l’œuvre de Shakespeare, Songe d’une nuit d’été. À travers les chants, les spectateur.ice.s ont pu vivre une histoire d’amour shakespearienne et déjantée.

Pour ce spectacle, les responsables de la direction artistique ont décidé de s’inspirer de deux compositeurs ayant déjà travaillé sur cette pièce de Shakespeare. Ils ont en effet fait un collage de The Fairy Queen de Henry Purcell, réalisé en 1692 et de A Midsummer Night’s Dream de Benjamin Britten, créé en 1960.

La production fut assurée par Kathi Langston à la mise en scène, Judith Ginsburg à la direction musicale et Christiane Riel comme coordonnatrice du secteur chant. De plus, 16 chanteur.se.s ont été sollicité.e.s : Gabriela Comeau Gort, Katie Cruickshank, Ally Downes, Jessica Green, Cameron Hunter, Walid Jeddou, Krystal King, Jessy Lindsay, Amanda Lopez, Philip Lukic, Matthias Mark-George, Liam McColgan, Neha Natarajan, Lauren Reisig, Kyle Simpson et Ian Soloman.

Une histoire racontée par le chant

Le spectacle met en scène une histoire complexe se déroulant à Athènes en Grèce. L’œuvre s’articule autour de deux couples : Lysandre et Hermia d’une part, et Démétrius et Héléna d’autre part. Le problème est que la plupart de ces personnages sont promis à d’autres par la volonté de leur père respectif. En effet, Égée, le père d’Hermia, a décidé que cette dernière doit marier Démétrius alors qu’elle aime Lysandre. Tandis que pour Héléna, la situation est plus compliquée. Elle aime Démétrius, mais ce dernier, en plus d’être engagé à Hermia, ne répond pas à ses avances.

Lysandre et Hermia, ne voyant pas d’autres solutions, décident de s’enfuir dans la forêt, ce qui rend Démétrius fou de rage quand il l’apprend : il décide donc de les poursuivre. Cette poursuite sera pleine de péripéties, durant lesquelles un lutin et le roi des elfes joueront des tours avec une « potion » d’amour. Ce qui, à cause de quelques mauvaises utilisations, rendra l’histoire d’amour entre les quatre personnages principaux encore plus confuse.

Toutefois, tout est bien qui finit bien, Lysandre et Hermia finissent ensemble et Démétrius répond enfin aux avances d’Héléna. Cette histoire aborde le thème de l’amour et dénonce les mariages arrangés.

C’est cette histoire que l’opéra de l’U d’O a racontée « à travers le chant », explique Christiane Riel, coordonnatrice du secteur chant. Cependant, elle ajoute que l’opéra nécessite plus que seulement faire du « Park and Bark », c’est-à-dire arriver sur scène, s’installer, ne plus bouger et chanter. Pour elle, « il y a une façon de jouer au théâtre et il y a une façon de jouer à l’opéra ». Elle développe en affirmant que les chanteur.se.s se doivent aussi d’être de bon.ne.s acteur.ice.s de manière à transmettre les bonnes émotions.

Les préparations pour l’opéra

Ce projet est le deuxième projet important de l’opéra cette année scolaire, confie Riel. Cela correspond à environ un projet par semestre, ce qui s’explique par la longue période de quatre mois nécessaire afin que l’opéra prépare cette pièce de Shakespeare.

Ces préparations nécessitent plus qu’une bonne voix, comme dit précédemment, il faut aussi un jeu d’acteur pour exprimer les émotions correctement. Mais ce n’est pas tout. En effet, Riel décrit le besoin d’avoir « toute une équipe derrière » et détaille que « tous ont un petit rôle à jouer dans la production », que ce soit en maquillage, pour les costumes ou encore la régie. De plus, le département de l’opéra possède une connexion avec le département de théâtre afin d’avoir accès à plus de costumes et autres accessoires.

Sur scène, pour cette production, il y a seize chanteur.se.s accompagné.e.s par un piano classique et un deuxième piano, celui-ci électrique, pour remplir le rôle de plusieurs instruments. Les chanteur.se.s ont reçu leurs rôles et leurs chants en décembre et ont aussi commencé les répétitions le même mois.

Un spectacle émouvant

Pour Riel, venir à l’opéra est un moment formidable, car « il y a quelque chose d’extraordinaire à aller voir des chanteurs en personne ». Elle explique que le.la spectateur.ice ressent davantage les émotions et que l’on peut sentir le corps du ou de la chanteur.se « vibrer ».

De plus, c’est leur première production qui ne sera pas affectée par la COVID-19, c’est-à-dire qu’elle ne sera pas restreinte par des mesures sanitaires. Un retour qui remplit de joie Riel, qui se rappelle des conditions peu propices pour les chanteur.se.s durant la pandémie. Ces dernier.e.s devaient chanter à travers un masque, ce qui était déjà une inconvenance majeure pour des chanteur.se.s professionnel.le.s et encore plus pour des étudiant.e.s.

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