Sport & Bien être
Écrit par Slim Essid – Chef du pupitre Sports
Qui pratique du sport régulièrement et cherche à progresser sait qu’il s’agit bien d’un travail physique, mais avant tout mental. Ceci est valable aussi bien pour les athlètes que pour un individu lambda.
L’équilibre individuel… au sein du collectif
Dans le premier cas, les sportifs ont besoin d’une stabilité psychologique vu la pression qu’exige la compétition. Celle-ci ne concerne pas seulement les équipes entre elles, mais aussi au sein des effectifs, où se battre pour un rôle relève quelques fois du défi. Autrement dit, chaque joueur doit apprendre à jouer à la fois pour l’équipe et pour soi dans le but de gagner sa place de titulaire. Certainement, apprendre à gérer ce tiraillement entre l’intérêt collectif et individuel se montre essentiel dans tous les cas.
Le corps qui parle
Un autre élément mental du sport concerne un aspect souvent survolé, celui de la connexion avec son corps. Les meilleurs athlètes sont en effet ceux qui savent quand est-ce qu’il est temps de se reposer, de s’entraîner, quelle partie du corps travailler et laquelle laisser au repos. Il est clair que cela demande du temps et de l’apprentissage. Nous sommes, en effet, tellement habituées à vivre dans nos pensées que nous perdons cette communion avec le corps.
Malgré cette primordialité, les nombreux cas de surentrainement viennent témoigner du manque de pratique mentale dans l’activité sportive. L’organisme nous parle et envoi des signes qui sont souvent ignorés, parce que l’on pense que pour améliorer ses performances, il faut travailler davantage. Or, ce n’est pas toujours le cas, il faut penser à faire un effort intelligent avant tout, puis doser l’intensité afin que le dépassement des limites ne soit pas délétère.
Il faut bien comprendre que l’activité physique est un stress que l’on s’impose. Il s’agit d’un bon stress certes, mais jusqu’à un certain degré. Le corps a tendance à prendre ce stimulus comme une obligation de se renforcer mentalement et physiquement, mais cela sous certaines conditions. Il ne faut pas non plus se torturer quotidiennement. L’hormone du stress, le cortisol, ne doit pas être secrétée exagérément, au risque de devenir élevée de manière chronique. En bref, l’activité physique doit être pensée en termes de qualité et non de quantité.
Prise de conscience et solution
La question qui se pose est la suivante : Comment faire pour écouter mon corps ? Comment faire pour savoir si l’effort que je fais, m’a réellement été bénéfique ?
La première chose est de savoir que les symptômes du surentrainement sont bien réels.
Effectivement, ne pas laisser suffisamment reposer l’organisme et ne pas le nourrir adéquatement l’empêche de récupérer totalement du dernier effort. Ceci est susceptible de déclencher, au fil du temps, des perturbations immunitaires, endocrinologiques (c’est-à-dire du système hormonal) et neurologiques.
Le collège européen des sciences du sport affirme qu’il faut être vigilant face aux signes suivants : instabilité de l’humeur, problème de sommeil, difficulté au niveau des jointures, douleurs musculaires intenses, fatigue.
La seconde chose est d’adopter des pratiques améliorant notre conscience du moment présent. La méditation ou le yoga sont des activités parfaites pour baisser son niveau de stress, améliorant ainsi considérablement la récupération. Elles sont aussi idéales pour nous apprendre à remarquer des tensions corporelles (musculaire, articulaire). Bref, entamer une activité méditative est crucial si l’on veut porter notre pratique du sport dans un tout autre niveau : celui de l’excellence.
Encadré:
« Me concentrer sur ma respiration est une méditation qui m’a aidé dans performances. Tu te sens plus calme, plus énergétique et t’arrives à mieux gérer tes émotions ! » Émilie Bouchard, gardienne des Canadiennes de Montréal et étudiante à l’Université d’Ottawa.