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Stressés de courtiser la performance

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11 février 2019

Par: Maeve Burbridge, journaliste

Entre examens de mi-session, heures supplémentaires au boulot et vie sociale, une question ne cesse d’affliger les étudiants universitaires : suis-je assez performant.e? Voici un aperçu des causes et conséquences de ce genre de questionnement et quelques pistes de réflexion pour affronter ce stress.

Il est normal de se sentir stressé.e par rapport à la performance lors de situations particulières, d’après Jacques Bradwejn, professeur de psychiatrie. Lorsque le doute par rapport à nos compétences nous accable de manière presque constante et qu’il semble insurmontable, on peut parler d’anxiété. Melodie Chamandy, étudiante au doctorat en psychologie, a rédigé sa thèse sur l’anxiété de performance. Elle explique qu’il s’agit d’« une réaction de peur irrationnelle qui peut être débilitante et qui peut nous empêcher de faire les choses qu’on aime. Dans ce cas-là, il faut chercher de l’aide ». Le stress serait plutôt lié aux demandes externes.

Mentalités nocives répandues

Le stress lié à la performance est souvent causé par l’adoption d’habitudes assez répandues et pourtant malsaines. D’une part, le fait de baser son bonheur personnel sur ses résultats scolaires, ou d’autres sources de motivation externes, rend les étudiants malheureux et angoissés, d’après Bradwejn et Chamandy. À la mentalité du bonheur conditionnel s’ajoute la fâcheuse tendance de comparer son succès aux accomplissements des autres. D’après Chamandy, « quand on se focalise sur le résultat, souvent on va avoir tendance à se comparer à d’autres élèves. La pression de performer va donc augmenter et on peut vouloir atteindre des standards qui ne sont pas réalistes ». Les attentes irréalistes nous empêchent donc d’atteindre nos objectifs.

Dr Bradwejn affirme également qu’un manque de travail intérieur est souvent à l’origine de l’anxiété de performance. Selon lui, des valeurs personnelles bien définies peuvent déterminer où orienter nos efforts.

« Il faut se demander quelles sont les valeurs importantes pour nous personnellement, et quel est notre but dans la vie. Sans savoir ce qui est important pour nous, le succès n’a aucune signification », explique le professeur. Dans cette optique, on n’aurait donc pas à se soucier de performer au maximum dans tous les domaines.

Facteur clé : l’évitement

D’après Dr Bradwejn, l’évitement est un élément déterminant par rapport au stress lié à la performance. La pire chose qu’on puisse faire en guise de gestion de stress, c’est d’éviter la situation qui nous stresse. Les formes d’évitement, la procrastination étant la plus répandue, sont certes tentantes, mais les conséquences peuvent s’avérer sévères.

Chamandy renchérit sur ce point en expliquant que « quand on évite une situation, ça peut créer un cercle vicieux. Ensuite, on fait face à de plus grandes demandes ». Le fait de surmonter notre peur d’une situation est bénéfique pour l’estime de soi. D’après Dr Bradwejn, on commence par tolérer la chose qui nous faisait peur, et graduellement, on peut même développer une appréciation pour l’activité qui nous causait autrefois un malaise.

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