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Opinions

Il est temps de passer des sentiments à l’action

Rédaction
6 octobre 2020

Crédit visuel : Pixabay

Par Rony Igor Fotsing – Contributeur

Le genre masculin est utilisé dans le seul but d’alléger le texte.

Pour certains racistes, être noir, africain, caribéen ou autochtone est un accident de l’histoire, mais pour certains d’entre nous, c’est un mode de vie et nous ne devons d’excuses à personne et nous sommes fiers d’être noirs. L’ascendance noire a toujours été considérée comme le berceau de l’homme et chacun d’entre nous partage les gènes noirs dans certaines compositions. Les Noirs ont enduré des souffrances indicibles entre les mains des Blancs et d’autres races qui se considèrent comme supérieures. L’injustice et les tendances racistes des Noirs remontent à la période de l’esclavage et de la traite des esclaves. Dans le cas historique de Dred Scott vs Sandford (1857), écrit par McBride, les esclaves, même libres, qui n’étaient pas considérés comme des biens, n’ont longtemps pas été considérés comme des citoyens américains, simplement en raison de leur ascendance africaine. Il a fallu un militantisme et une justice sociale innombrables, qui ont finalement abouti à la naturalisation et à la naissance de ressortissants américains, pour être maintenant reconnus comme citoyens américains, même si les nuances raciales sont encore amplifiées

Dans le contexte des universités canadiennes, on a beaucoup parlé des incidents raciaux, certains qualifiant cette crise de « bonne » et d’autres d’ «expérience horrible ». Même sur la scène nationale, un chancelier de l’université McGill (2008) a déjà qualifié les premiers habitants du Canada de « sauvages ». Cela démontre un manque de tolérance raciale, des préjugés systématiques et un complexe de supériorité.

Beaucoup a été écrit et dit au sein de l’Université d’Ottawa sur le racisme et sur les mécanismes et les étapes à suivre pour traiter les problèmes et faire de l’Université d’Ottawa une société plus tolérante et plus inclusive. J’ai été victime de racisme à l’université, même lorsque j’étais membre de l’exécutif du syndicat étudiant, et il est même triste de savoir qu’il existe encore aujourd’hui des sous-entendus raciaux sur le campus.

Le paysage canadien regorge d’exemples de la façon dont différentes sociétés ont été perçues sous l’angle raciste (de la loi sur les Indiens qui a été propagée lors de l’apartheid en Afrique du Sud ; de l’antisémitisme juif, des émeutes antiorientales à Vancouver, de l’incarcération des Premières nations et des communautés noires en nombre disproportionné et des cartes de police dans la plupart des villes canadiennes). Il est temps que nous changions la notion et les attitudes de préjugés inconscients et de racisme systémique envers les personnes qui ne nous ressemblent pas par la couleur de leur peau, mais qui nous ressemblent sous tous les aspects (nombre de gènes, couleur de leur sang et QI).  Pour paraphraser Charles Lawrence, nous sommes tous racistes en raison de nos croyances, influences et préjugés culturels, qui peuvent également être modifiés en inculquant des valeurs et des croyances selon lesquelles nous sommes tous égaux et que chaque vie a une valeur égale.

Comment progresser à partir d’ici en tant qu’Université d’Ottawa ! Si, en qualifiant cette crise de bonne, Jacques Frémont va apporter des changements transformationnels dans le paysage de l’Université d’Ottawa, je suis tout à fait d’accord avec lui, mais si ce sont des paroles, des relations publiques et pas d’action, alors son héritage sera sévèrement jugé par toutes les générations pour avoir gâché une bonne crise, comme l’a inventé Winston Churchill.

Pour commencer, il peut le faire en faisant le point sur le personnel universitaire pour savoir s’il est représentatif de la fraternité étudiante. Une action plus proactive doit être menée pour recruter et promouvoir davantage de membres des communautés minoritaires au sein de la communauté des enseignants. De même, il faut assurer la diversité et l’équité à tous les niveaux de gestion à l’Université d’Ottawa. Pour commencer, des statistiques de base peuvent être publiées sur le personnel enseignant et les employés de l’Université d’Ottawa. Ensuite, des mesures proactives devraient être prises pour accroître les communautés sous-représentées. Enfin, un cours sur les préjugés inconscients devrait être obligatoire à l’Université d’Ottawa, avec des exemples réels partagés par des étudiants ayant vécu le racisme, car il est plus efficace de démontrer les dommages que le racisme peut causer que d’en parler comme s’il s’agissait d’un sujet de discussion. Il est temps de panser les plaies de l’injustice historique et des stéréotypes de supériorité raciale. Enfin, je suis heureux de constater que le mouvement étudiant et le personnel de la fraternité des enseignants noirs maintiennent le cap et je crois qu’un jour, le racisme ne fera plus partie de l’histoire de l’Université d’Ottawa.

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