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Arts et culture

Aurel Pressat : travailleur, étudiant et artiste

Culture
18 octobre 2020

Crédit visuel : Cullen Coulthard

Par Aïcha Ducharme-Leblanc – Jour­na­liste

Écrivain et comédien franco-ontarien sur le point de terminer son baccalauréat en théâtre et littérature à l’Université d’Ottawa, Aurel Pressat se livre sur son parcours d’artiste, ses aspirations, et les différentes expériences qui l’ont façonné.

La Rotonde (LR) : Comment décrivez-vous votre art ? 

Aurel Pressat (AP) : Comme un art fluide, non spécifique, personnel […]. J’essaie toujours d’émettre un peu de moi quand je m’exprime, que ce soit par écrit ou par chant. Mais en écriture, je me base sur mes sentiments, et mes expériences. Je décrirais mon art un peu comme une réflexion personnelle.

LR : Comment êtes-vous devenu artiste ? 

AP : C’est de la chance, pure et simple. Je suis né au Kenya, dans un camp de réfugiés […], j’y étais jusqu’à mes six ou sept ans […]. Le concept d’être artiste, je n’y avais jamais pensé avant de venir au Canada. C’est ma mère qui m’a mis sur la route de l’acting avec des opportunités commerciales, et mon père qui m’a mis dans l’écriture parce qu’il est professeur d’écriture. 

Dès que je suis arrivé [à l’École secondaire publique De la Salle], il y avait des opportunités partout. Les professeur.e.s sont des artistes qui connaissaient leur domaine, et savent à qui il faut parler et comment le faire […]. On [les étudiant.e.s en théâtre] avait donc déjà cette entrée dans la scène théâtrale, et sans ça, je ne pense pas que j’aurais fait la moitié de ce que j’ai fait, ni en français ni en anglais. 

LR :  Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre à travers votre art ? 

AP : Être bon et être généreux. Ça a toujours été important pour ma famille et pour moi. Quand on a grandi dans des situations et des circonstances pas idéales, on apprend que bien agir, et être généreux, ça ne coûte rien du tout.

LR : Comment restez-vous inspiré et motivé ? Est-ce difficile de concilier travail, école et l’art ?

AP : L’inspiration, ça vient et ça part. Parfois c’est difficile de s’en sortir lorsque l’inspiration nous manque. Et c’est très facile d’être comme « oui mais tu es l’artiste parfait, l’inspiration ça te vient tout le temps ». Non, ce n’est pas vrai. C’est du travail, c’est trouver de l’inspiration où il n’y en a pas, et c’est de toujours garder espoir. 

Ça [concilier des responsabilités] a été une courbe d’apprentissage raide, il a fallu que j’apprenne à bien compter mon temps […]. Mettre son énergie à 50 % dans les trois sphères c’est difficile, et mettre son énergie à 100 % dans une activité quand on veut faire autre chose, c’est aussi difficile. Trouver cet équilibre a pris vraiment longtemps, et j’ai dû beaucoup y travailler. Même aujourd’hui je ne pense pas que je suis le meilleur des meilleurs, mais j’y travaille chaque jour, pour trouver des moyens d’atteindre un meilleur équilibre.  

LR : De quelle œuvre êtes-vous le plus fier ?

AP : Je pense que ce serait Frativité et autre chose. C’était un recueil d’expériences vécues en première et deuxième année au sein de ma fraternité, parlant de mon expérience en tant qu’homme homosexuel dans ce contexte […]. J’ai mentionné la masculinité toxique, sa position dans la vie de tous les jours, mes expériences avec des hommes hétérosexuels, et les étranges affrontements qui en découlaient. C’était vraiment cool parce que c’était ma première œuvre de conception originale et personnelle. 

LR :  Quelles sont vos aspirations pour l’avenir, pour vos prochaines œuvres ?

AP : J’aimerais écrire des biographies […]. J’y ai pensé au début du mois de mars quand la pandémie a commencé. De courtes biographies de gens que j’ai connu, ou de gens que j’aurais voulu connaître, et faire un mélange de fiction et de non-fiction. C’est une de mes ambitions en ce moment.

J’adorerais encore faire du théâtre live [avec un public] même si je pense que ça ne va pas être pour bientôt. J’aimerais continuer à écrire, explorer différentes facettes de l’écriture, différents genres […]. J’aime raconter des histoires, et partager une partie de moi-même avec le public.

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