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Arts et culture

Un guerrier home-made

Web-Rotonde
19 mars 2012

Portrait d’artiste

Catherine Dib | Chef de pupitre
@CatherineDib

Présent depuis plus de dix ans dans le paysage musical québécois et finaliste en 2002 de Cégep en spectacle, Philippe Proulx, dit Pépé, a su se tailler une place solide, armé de son pic de guitare et de sa plume absurde. Enchaînant plus de 100 spectacles par année, le plus récent étant samedi dernier au Petit Chicago avec son « orchestre », Pépé la bête de scène a de l’énergie à revendre. « Je suis un guerrier de la chanson au Québec, proclame l’auteur-interprète, car je suis prêt à aller dans toute situation afin de créer du bonheur. J’pense que j’me démarque comme ça en show. »

Musique faite maison

Comptant cinq albums à son actif, qui offrent des textes tablant sur un humour à la fois cru et enfantin, Pépé n’a pas vu le temps passer. Il affirme savoir se « discipliner dans la recherche du plaisir ». Son studio d’enregistrement faisant partie intégrante de son chez-soi, il a développé ses propres techniques d’écriture.

« Tsé, il y a des matins où toutes tes chansons marchent pas. C’est comme quand tu cherches sur ton iPod et qu’il n’y a rien qui te tente, explique Pépé en faisant référence au processus créatif. J’ai finalement pigé dans ma boîte à bouts de carton et j’ai sorti “Le marchand de bonheur” et je me suis dit que ma job, c’est ça. Alors bang! j’ai composé “Le marchand de bonheur.” »

Ainsi, avec des chansons telles que « Gros tas » ou « Le véritable amour », Pépé désire rester dans des thèmes simples et authentiques. « Je pense que qu’est-ce qui colle le mieux, c’est quand on reste dans le vrai. »

Ne pas dire de la « marde »

Malgré les paroles souvent grivoises écrites en bon vieux patois québécois, le chanteur travaille ses textes afin de leur conférer ce short and sweet caractéristique de son répertoire. « C’est un choix artistique, précise-t-il. Je veux que ça ait l’air naturel pis spontané. C’est un travail d’épuration. »

Pour Philippe Proulx, le choix de chanter en français au Québec est tout aussi significatif que le choix des paroles. « J’ai trouvé le moyen d’être authentique et vrai dans ma langue à moi. Pour les gens qui décident de chanter en anglais, ils reprennent souvent tous les clichés en anglais qu’ils ont déjà entendu », dit-il, une pointe d’agacement dans la voix. « Le premier coup, ça sonne bien, mais à la deuxième écoute, tu t’aperçois que le gars, il dit de la “marde.” En même temps, moi aussi, des fois, des trucs en anglais me viennent tous seuls, alors je me force et je les traduis », conclut le fier francophone.

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