
Un pont franco-canadien pour l’enseignement supérieur et la francophonie
Crédit visuel : Élodie Ah-Wong- Directrice artistique
Article rédigé par Davy Bambara – Journaliste
Le Campus franco-canadien, fruit d’une collaboration entre l’Université d’Ottawa (U d’O) et France Universités, l’association qui regroupe les universités et les établissements publics d’enseignement supérieur français, ambitionne de renforcer les liens universitaires et scientifiques entre la France et le Canada. Au-delà d’un simple projet académique, cet accord se présente comme un levier pour la mobilité étudiante, l’innovation en français et la vitalité de la francophonie en Amérique du Nord.
Un accueil enthousiaste côté diplomatique et universitaire
Pour le Dr Jean-François Doulet, attaché de coopération scientifique et universitaire à l’Ambassade de France au Canada, le projet est très positif : « Il s’agit de consolider les liens universitaires tissés depuis des décennies entre la France et le Canada, et de reconnaître l’implication de l’Université d’Ottawa dans le soutien à la coopération bilatérale ». Avec plus de 25 ans d’expérience dans la gestion du Fonds France-Canada pour la Recherche et trois ans d’accueil du bureau français du Centre national de la recherche scientifique au Canada, l’U d’O est perçue comme un partenaire de choix. Le rôle de la France dans ce partenariat est clair pour Doulet : mettre en réseau les universités canadiennes engagées auprès de la France, promouvoir la mobilité étudiante et scientifique, et développer de nouveaux programmes conjoints.
Par ailleurs, Alexia Manfon, vice-présidente et directrice marketing de l’Association des étudiant.e.s français.e.s de l’U d’O, voit dans ce partenariat une opportunité unique : « Ce projet va réellement ouvrir des portes en offrant un accès à davantage de programmes de recherche, d’échanges et d’options d’études supérieures. » Selon elle, ce campus peut renforcer la place du français dans l’enseignement supérieur canadien et attirer encore plus de jeunes talents francophones.
Corelia Greau, étudiante en science politique et communication, souligne l’impact institutionnel : « Le Campus franco-canadien permettrait de fournir aux étudiant.e.s francophones ou francophiles un cadre stable et élargi, ouvrant des possibilités d’innovation en français jusque-là limitées. » Pour elle, ce projet peut devenir un véritable levier fédérateur pour la francophonie canadienne, favorisant la circulation des idées et le sentiment d’appartenance à une communauté transatlantique.
Défis et attentes
Pour les deux étudiantes, la mobilité étudiante constitue un enjeu central. Les attentes incluent des échanges simplifiés, la reconnaissance des crédits, des doubles diplômes et des opportunités de stage ou de recherche. « Les forces combinées des deux systèmes universitaires pourraient vraiment simplifier les démarches administratives et financières », note Manfon. Le Dr Doulet insiste également sur le rôle du campus dans la promotion du bilinguisme :
« L’expérience de l’Université d’Ottawa en matière de gestion du bilinguisme pourrait inspirer une valorisation de langues non exclusives, en permettant une transition aisée entre le français et l’anglais dans la production et diffusion du savoir »
– Jean-François Doulet –
La réussite du campus dépendra du soutien institutionnel et de la mobilisation de tous les acteur.rice.s : « Le principal risque est l’absence d’un véritable portage institutionnel. Heureusement, le rapprochement entre la France et le Canada envoie des signaux très positifs », précise Doulet. Le succès sera mesuré à la capacité du projet à fédérer chercheur.e.s et universités, à mobiliser des financements et à développer des programmes conjoints et des doubles diplômes.
Vers un espace franco-canadien du savoir
Pour Greau et Manfon, la vision idéale de ce campus est celle d’un espace collaboratif, dynamique, bilingue et biculturel, où la langue française n’est pas seulement un outil de communication, mais un vecteur d’opportunités et d’innovation. Un lieu où la coopération transatlantique devient concrète, au service des étudiant.e.s, de la recherche et de la francophonie.
Selon les intervenant.e.s, le Campus franco-canadien s’annonce comme un moyen de rapprocher deux mondes universitaires, de renforcer le français dans l’enseignement supérieur et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les étudiant.e.s francophones d’Amérique du Nord et d’Europe.
