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Opinions

Une Société qui évolue, un art qui s’enracine, un français qui rayonne

Web-Rotonde
11 avril 2012

LETTRE

Catherine Blanchard, présidente, Société étudiante des débats français de l’Université d’Ottawa

Peu de souvenirs subsistent de l’époque où la Société de débats a vu le jour à l’Université d’Ottawa. Premier club francophone sur le campus, la Société a commencé ses activités en 1887. Il faudra attendre 2006 pour que la Société étudiante des débats français de l’Université d’Ottawa (la SEDFUO comme on la connaît aujourd’hui), alors fusionnée avec l’English Debating Society (EDS), prenne son envol. En effet, c’est en 2006 que les quelques membres francophones de l’EDS ont décidé de redonner au débat français sa propre représentation, sa propre voix.

Un saut de près de 120 ans semble minimiser le chemin accompli par la Société. Pourtant, ce qui vient entre 1887 et 2006 demeure flou. Quoiqu’on sache qu’elle a été membre fondateur de La Rotonde en 1932, seuls quelques documents témoignant de l’existence de la Société ont survécu. […]

À la création de la SEDFUO à l’automne 2006, les membres étaient peu nombreux, parfois même pas assez pour faire un seul débat! On tente cette même année-là d’organiser la coupe Pierre-Elliott-Trudeau qui, malheureusement, devra être annulée par manque de participants (la première édition aura lieu l’année suivante). À l’extérieur, la Société s’illustre déjà dans différents tournois interuniversitaires, mais ceux-ci sont, à cette époque, isolés. Malgré ces embûches, c’est par la persévérance de ses fondateurs et de ses membres que la SEDFUO a su poursuivre ses activités, poursuivre sa participation à la construction de l’art oratoire francophone pancanadien qui, lui aussi, évolue.

Et aujourd’hui, la SEDFUO brille, sur le campus et ailleurs. Elle continue de collaborer avec différentes instances de l’Université en présentant des discours publics. Elle recrute de nouveaux membres et développe de plus en plus d’outils pour les encadrer. La coupe Pierre-Elliott-Trudeau a, l’automne dernier, célébré sa 5e édition. La SEDFUO continue de s’illustrer dans les tournois interuniversitaires en français, maintenant au nombre de cinq et se répétant sur une base annuelle régulière depuis trois ans. Pour la 3e année consécutive, la Société est couronnée championne nationale de débat oratoire en français et pour la 3e année consécutive, le meilleur débatteur francophone se trouve dans ses rangs. Et à voir la motivation, l’implication et l’enthousiasme de ses membres, de plus en plus nombreux, c’est l’art oratoire, c’est le français qui resplendit.

Et ce sont surtout ceux qui le font vivre, ce français, à travers l’art oratoire, qui lui donnent sa beauté. Chacun a ses propres raisons, ses propres façons de le faire vivre. Certains sont sous les feux de la rampe, d’autres sont en coulisses; certains sont posés, d’autres, enflammés; certains viennent pour s’amuser, d’autres, pour apprendre, d’autres encore, pour les deux à la fois… Lorsqu’on demande aux membres ce qu’ils en retirent, les réponses diffèrent et se ressemblent. Ils y trouvent le partage, l’originalité, un moyen d’expression pacifique – ou un défoulement, pourquoi pas! –, un sens de la communauté, une façon d’appliquer ce qu’on apprend sur les bancs d’école, un défi intellectuel…

L’art oratoire, c’est réussir à aller au-delà de ses opinions, de ses positions, de ses valeurs; c’est réussir à aller au-delà de soi-même. Et c’est là, selon moi, la diffusion orale de la langue française dans sa forme la plus complète et achevée.

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