Inscrire un terme

Retour
Actualités

Frémont en adaptation

Actualités
12 septembre 2019

Crédit photo; Loïc Gauthier Le Coz

Par Maeve Burbridge – Cheffe de la section actualités

Un vent de changement sur le campus de l’Université d’Ottawa (Ud’O) cette rentrée; nouveau syndicat étudiant, nouvelles politiques provinciales, nouveautés sur le campus. Jacques Frémont, recteur de l’Ud’O depuis 2016, révèle comment l’université prévoit s’ajuster et se transformer.

La Rotonde: Quelle est votre vision pour l’avenir de l’Ud’O?

Jacques Frémont: Ça fait un an qu’on travaille sur la planification stratégique et les grandes orientations. On a un plan d’action pour mettre en oeuvre ces grandes orientations. […] Notre vision est qu’on devienne une grande Université internationale très orientée sur ses étudiant.e.s et sur la recherche, puis avec une forte composante francophone et une composante internationale non moins forte.

La Rotonde: Le taux de satisfaction étudiante de l’Ud’O est plutôt bas depuis quelques années. Quelles mesures prenez-vous pour l’améliorer?

Jacques Frémont: Premièrement, on n’a pas une lecture très fine du taux de satisfaction. D’après ma compréhension, le taux de satisfaction est tout à fait correct dans certains endroits de l’Université et moins correct dans d’autres endroits.

Le prochain sondage est cette année, donc on va avoir une idée de si l’aiguille a bougée ou non depuis la dernière fois. Au niveau de la qualité de vie sur le campus, il y a la cafétéria, les nouveaux locaux et bâtiments, la nouvelle bibliothèque à Learning Crossroads, on travaille là-dessus.

On a mis sur pied un comité composé de professeurs et d’étudiant.e.s pour entendre les plaintes des étudiant.e.s et leurs suggestions. Croyez moi, c’est très intéressant ce qui a sorti de là. On a découvert des choses qu’on ignorait et qu’on essaye de remédier en temps réel. Encore cet été, il y a des manoeuvres qui ont été faites pour les remboursements des sommes qui étaient dûes aux étudiant.e.s. Avant, ça prenait des semaines et maintenant ça prend quelques heures. Donc, on essaye de voir où sont les problèmes, de les identifier et aller de l’avant. J’ai espoir que l’aiguille va avoir bougée. Mais cachons-nous le pas, ça va prendre plusieurs années. On va continuer de faire tous les efforts possibles pour améliorer ce taux de satisfaction.

La Rotonde: De quelle manière pensez-vous que l’initiative du gouvernement provincial de rendre certains paiements de services étudiants optionnels (Student Choice Initiative) risque de changer l’expérience étudiante à l’Ud’O?

Jacques Frémont: On suit ça de près. On n’a pas encore le fin mot pour savoir quel a été le comportement des étudiant.e.s. Ce n’est pas sans soucis pour moi et pour l’équipe de direction. C’est clair que quand on parle de banque alimentaire, de médias étudiants, de l’implication sociale des étudiant.e.s, ce sont toutes des dimensions très importantes de la vie sur le campus. Ce sont des dimensions où on va sortir appauvri si ces choses-là disparaissaient. Il faudra regarder ce qui se passe dans les prochaines semaines pour comprendre l’étendue du phénomène auquel on a affaire.

La Rotonde: Avec les coupures du Régime d’aide financière aux étudiant(e)s de l’Ontario (RAFÉO), plusieurs uOttaviens ont dû lâcher leurs études cette année. Quelles sont vos réflexions sur le phénomène?

Jacques Frémont: On est en train de voir s’il y en a qui doivent quitter. On suit ça d’extrêmement près.  […] On demande aux gens de communiquer avec nous. On a un des régimes de bourses les plus importants en Ontario et il faut voir s’il n’y a pas moyen de réchapper certaines choses. J’encouragerai fortement les étudiant.e.s qui sont en difficulté financière de le faire savoir, de ne pas décider aussitôt de dire « je laisse mes études sur la table et je retourne chez nous ». Parlez-en et on va essayer de voir comment il y a moyen. […] C’est comme pour l’Initiative de la liberté du choix, on essaye de comprendre où on en est exactement. C’est clair pour nous que pour tout.e étudiant.e qui a commencé ses cours, c’est une perte lamentable et un drame de s’en aller pour des raisons financières. Ça, on en est extrêmement conscients.

La Rotonde: Le gouvernement provincial a promis de baisser les frais de scolarités des universités ontariennes de 10% cette année. En quoi cela va-t-il affecter le fonctionnement de l’Université? 

Jacques Frémont: Pour les universités, on n’est pas plus riches. On est moins riches. Ça représente un manque à gagner de 33 millions de dollars. L’année prochaine, ce sera environ 45 millions, parce que c’est une réduction de 10% pendant deux ans. On est serré au plan budgétaire, puis ça ne nous aide pas parce que finalement pour faire fonctionner l’Université, on a besoin d’une augmentation de 3% [par année] si on pense au chauffage, à l’entretien, aux salaires, à toutes les conventions collectives qu’on a, aux augmentations de salaire. Tout ça, ça coûte 3%, mais on diminue de 10% donc il faut le générer autrement. […] On est pas dans un esprit de coupures, mais on essaie d’épargner pour voir où on peut sauver de l’argent. On veut voir comment on peut mieux faire les choses, augmenter la productivité, diminuer la bureaucratie, se doter de systèmes informatiques plus performants. Ça nous rend plus productifs et on espère, sans couper, de passer à travers cette étape-là.

La Rotonde: L’ancienne Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), avait exprimé entretenir des rapports tendus avec l’administration. À quoi ressemble présentement la relation entre l’administration et le nouveau Syndicat Étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) ?

Jacques Frémont: Il n’y a pas de tensions du tout. L’année dernière, ça a été difficile d’être moins tendus qu’on l’a été avec la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Pour nous, il y avait de graves problèmes. Là, il y a un nouveau syndicat étudiant qui est légitime et qui a l’appui de la population étudiante, et pour nous, notre rôle c’est de les aider au maximum pour que ce soit un gros succès. […] Dans l’histoire des relations entre l’administration et le syndicat étudiant, on est d’accord sur des choses mais on n’est pas d’accord sur d’autres choses, et ça fait partie de la game.Il faut l’accepter.

La Rotonde: Avez-vous un message à partager avec la communauté étudiante?

Jacques Frémont: Il est important que les étudiant.e.s profitent de leur campus, profitent des occasions qui leur sont données. De plus, il y a des élections qui s’en viennent. Vous êtes des citoyens. Exercez votre droit de vote. C’est très important. C’est important pour la démocratie, puis c’est important que la voix des jeunes se fasse entendre.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire