Crédit visuel : Jürgen Hoth : photojournaliste
Article rédigé par Kady Diarrassouba — cheffe de pupitre Sports et bien-être
La nuit, lorsque les cours se terminent et que les couloirs se vident, le campus revêt une ambiance vibrante. Entre les quatre murs de son centre universitaire, surgissent des groupes de danses formés par des étudiant.e.s dont l’énergie et la passion occupent la place… et les voies de passage.
K-pop, breakdance, coupé-décalé ou salsa, il y en a pour tous les goûts, et la mélodie dans l’air est un mélange de différents rythmes exotiques. La Rotonde est allée à la rencontre de quatre groupes de styles différents qui racontent comment, pour eux, la danse est un sport qui agit sur leur bien-être émotionnel.
La K-pop désigne la musique pop produite en Corée du Sud, où ce genre est né au début des années 1990. Derrière ce terme se cache un mélange de plusieurs styles musicaux : pop, électro, RnB, hip-hop, dance et rock. Le « K » de K-pop vient de Korean, qui signifie « coréen » en anglais.
International Dance Fusion, la danse en trois mots
Diversité, hospitalité et énergie : ce sont les trois mots que ce groupe aimerait que l’on retienne de lui. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, comme le dit Sabrina Grodji, l’une des danseuses, il met autant d’énergie dans ses prestations afin de partager son engouement avec le public.
Formé en 2023, International Dance Fusion est composée d’étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O) qui ont fini par se créer une communauté autour de styles comme l’afrobeat, l’amapiano, le biama ou encore le hip-hop. Cette communauté est très souvent sollicitée pour prester à des événements, sur ou en dehors du campus, à l’exemple du flashmob organisé lors du Mois de l’histoire des Noirs l’an dernier.
« C’est toujours un plaisir de se retrouver, de danser ensemble et de savoir qu’on peut le faire ici, sur le campus. Ça facilite plein de choses et c’est très motivant », explique Sabrina Grodji. Pour elle, danser sur le campus change son rapport avec ce lieu : on ne vient plus seulement pour les cours, mais pour retrouver les ami.e.s avec qui on fait parler notre corps. Et au final, ce corps nous est reconnaissant, insiste-t-elle.
Ce groupe considère en effet la danse comme un sport, comme si tu faisais du cardio, qui finit par faire du bien, physiquement mais aussi mentalement. « On arrive à la répétition fatigué.e.s, et on se sent libéré.es à la fin », soutiennent plusieurs membres du groupe.

L'équipe International Dance Fusion lors d’un événement sportif. © Moustapha N’diaye.
uOSalsa, l’amour de la danse et l’amour de la communauté
uOSalsa est une grande communauté qui partage avec les étudiant.e.s de l’université l’amour de la salsa et de la bachata, explique Isurini Wijesinghe, Vice-présidente des enseignements au sein du club. Quand ce club danse la nuit, c’est soit pour donner des cours aux débutant.e.s et intermédiaires de la communauté étudiante les mardis soirs, soit pour répéter entre membres du club pour préparer de futurs événements.
L’université étant un lieu consacré principalement aux cours et aux activités académiques, les étudiant.e.s n’ont pas forcément pour première idée de se détendre en dansant notamment. Wijesinghe estime que c’est exactement là qu’un club comme uOSalsa intervient : « Lorsque nous arrivons et que nous déplaçons les chaises pour réorganiser l’espace, nous rendons en quelque sorte le campus plus vivant.»
Plus vivant pour ceux et celles qui observent, et plus apaisant pour les danseur.euse.s du groupe comme Kevin Toussaint. Ayant rejoint ce club depuis deux ans maintenant, danser tard sur le campus est pour lui une échappatoire après les cours de la journée. Kaitlyn Smale, aussi danseuse, qualifie quant à elle cette communauté en un mot : « home ».
"J'adore venir ici pour danser, et je considère vraiment cela comme un sport. C'est très exigeant, c'est certain. On transpire beaucoup, mais c'est aussi très amusant."
- Kaitlyn Smale -

Le club uOSalsa donne des cours aux étudiant.e.s de la communauté les mardis soirs à partir de 19h au terminus du centre universitaire.
Immaculate dance, la K-pop s’invite au centre universitaire
Ce qui a rassemblé ce groupe, c’est une passion commune pour la musique et la danse coréennes. Il est formé de jeunes de 17 à 32 ans, qui ne sont pas officiellement liés à l’Université d’Ottawa, mais pour qui le campus est devenu leur point d’ancrage.
« Le fait que la plupart de nos activités se déroulent sur le campus et que nous y ayons passé tant d’heures nous a définitivement attachés à l’université, et surtout au bâtiment (UCU), au point que nous nous y sentons parfois comme chez nous ! », nous confie Camila Aillon, une des responsables du groupe.
Pour elle, danser n’est pas seulement un loisir. C’est une forme de thérapie. Elle y voit une alternative au sport classique.
"En tant que personne qui déteste l'idée d'aller à la salle de sport, rejoindre une équipe de danse cover était une excellente occasion de rester active tout en passant du temps avec des amis. Ce qui m'a vraiment aidée à maintenir mon niveau de dopamine. "
- Camila Aillon -
uOttawa Desidancers, la danse comme célébration culturelle
Ce qui n’était au départ qu’une petite équipe de danse fondée par 5 étudiant.e.s internationaux.ales est rapidement devenu « un grand club culturel enraciné dans la danse et la célébration » sur le campus de l’U d’O. Ce collectif culturel d’Asie du Sud fait partie intégrante de la vie du campus. Leurs chorégraphies mêlent Bollywood, Bhangra, danses du sud de l’Inde et Hip-Hop.
Au-delà des performances, la danse agit comme un véritable exutoire pour eux.elles, selon Adheesh Baranidharan, une des responsables du club : « Danser nous éloigne du stress quotidien. Faire quelque chose avec des gens qui partagent les mêmes passions crée une atmosphère de famille. »

Cette communauté est aussi une forme de soutien mutuel précise-t-elle: « On ne danse pas seulement en tant que coéquipiers, mais comme des ami·e·s qui prennent soin les un·e·s des autres. »

